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La loi de l'omerta
8 MARS, JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME FEMMES BATTUES
Publié dans L'Expression le 08 - 03 - 2006

La femme semble être un souffre-douleur pour bien des époux.
La femme semble être un souffre-douleur pour bien des époux ! Le foyer conjugal se transforme assez souvent, hélas, en enfer pour bien des femmes qui, pourtant, se taisent et supportent en silence les affres de cette prison que devient, au fil des jours, son foyer. Se marier c'est, a-t-on l'habitude de dire, partager les heurs et malheurs de la vie mais pour bien des femmes, c'est surtout le second élément de l'équation qui est leur sort. Beaucoup de femmes sont déjà des victimes de violence au foyer paternel et la violence, comme si elle s'était attachée à elles, ne les quitte pas.
Confidencesde femmes
Fathma, un être frêle, le regard baissé et le dos voûté sous le poids du malheur se confie: «Je me suis mariée avec Farid, ce fut un mariage arrangé, certes, mais cela signifiait pour moi une échappée de l'enfer. A la maison, tout le monde déchargeait sur moi son courroux ; pour la moindre chose j'étais battue et je n'avais même pas le droit de pleurer et je devais sourire en plus par peur du qu'en dira-t-on!»
La jeune femme continue son récit en sanglotant et en repassant le triste film de sa vie. «Après mon mariage mon époux qui est un être colérique m'a «enseigné» ses lois, je ne devais pas sortir, même pas me tenir au balcon, et être à son service exclusif! J'ai accepté avec le secret espoir qu'avec le temps les choses s'arrangeraient mais il semble bien que ce soit l'inverse. Farid rentre souvent ivre et c'est après moi qu'il en a au moindre problème.
Les coups pleuvent et souvent des objets me sont lancés sur le corps. Je souffre énormément et j'ai envie de mourir pour mettre fin à ce calvaire.» Une autre femme encouragée par une consoeur qui lui promet l'anonymat total est venue aussi se confier pour raconter ses tourments: «Je suis une femme battue», commence-t-elle, «mon mari et, pratiquement, tous ses frères en ont après moi, c'est comme si je gênais et que tous recherchent ma mort. Il ne se passe pratiquement pas de semaine sans que je ne sois battue. J'en ai ma claque et j'ai envie de fuir mais quand je pense à mes enfants et aux problèmes qui surgiront plus tard...» Elles sont nombreuses à souffrir en silence et celles qui ne peuvent plus souffrir et cherchent à se sauver de l'enfer, tombent souvent dans une autre géhenne. Malika, elle, est ingénieur et s'était mariée par amour à un Hassan rencontré lors des études universitaires.
Le couple a vécu une année merveilleuse faite de complicité et de bonheur mais la situation s'est détériorée avec le basculement de Hassan dans l'univers de la drogue. Tous les soirs Malika recevait, comme elle le dit, «sa ration». La coupe étant pleine elle s'adressa au juge et réussit à se «libérer».
Aujourd'hui elle est chez ses parents et remercie le ciel de n'avoir pas d'enfant avec cet homme qu'elle hait aujourd'hui avec la même force qu'elle l'a aimé. Elles sont nombreuses, dira Malika, à souffrir le martyre mais aussi à supporter cette vie car, souvent, elles ont des enfants. Se séparer de la chair de sa chair c'est au-dessus des forces d'une femme et pour qu'elle en arrive à cette extrémité, il faut vraiment qu'elle soit à l'extrême limite de ses forces.
En pleine ville de Tizi Ouzou, dans un quartier populaire, une jeune femme, appelons-la Zohra, est une victime de la barbarie de son époux. Zohra est battue durement pas son époux et chaque jour ce tortionnaire faisait subir les affres de la violence à la mère de ses trois enfants. En fin de compte, Zohra, blessée, affaiblie, malade et traumatisée est mise à la porte par son époux qui, non seulement se remaria avec une plus jeune, mais en sus, interdit à son ex-femme de voir les enfants. Peu à peu, Zohra, livrée à elle-même, perd la raison et aujourd'hui encore on peut la rencontrer dans la rue, frêle silhouette cherchant désespérément ce monde qui s'était écroulé autour d'elle. Zohra a chaviré dans le monde de la folie et du silence et sa famille est détruite à jamais.
La violence vue de l'extérieur
Approchés, des médecins refusent de livrer ce qu'ils appellent le secret médical, et parlent difficilement du cas de certaines femmes battues. Selon l'un d'eux ayant requis l'anonymat «nombre de ces victimes se présentent aux urgences mais en prenant le soin de cacher leur état. Presque toutes disent qu'il s'agit de chute ou d'accident. Rares sont les femmes capables de livrer les secrets d'alcôve!»
Les femmes, et notamment en Kabylie, répugnent à faire part de leur infortune et souvent se taisent en supportant ce fardeau ou à la limite se réfugient chez leurs parents en attendant la fin du cauchemar, généralement avec le divorce.
Selon des avocats, «les femmes préfèrent ne pas avoir affaire à la justice et souvent, quand cela arrive, elles optent pour une autre démarche. Le plus souvent, même si ces dernières déposent plainte, elles la retirent tout de suite après. Le ministère public ne peut plus alors poursuivre l'affaire car il s'agit de la famille et nos juges font attention à ce que les liens parentaux soient sauvegardés, malgré tout.» Comme certains avocats affirment que c'est le même cas pour des violences sur ascendant, des enfants qui battent leur mère souvent pour une question d'argent. Plusieurs cas sont enregistrés dans la wilaya, et là, la plainte aboutit. Les tribunaux ont beaucoup d'affaires de ce genre.
Les médecins contactés restent bouche cousue. Secret médical oblige. Cependant, et selon des sources médicales, les femmes battues ne se présentent pas à l'hôpital mais optent plutôt pour des cabinets privés.
Un psychologue approché essaiera d'expliquer ces violences par la faiblesse de certains époux qui pensent ainsi «corriger et éduquer» leurs femmes mais, comme attendu, cela se traduit par l'effet inverse. Il y a aussi le cas de certains malades qui agressent pour la moindre futilité leur moitié.
Comme il se trouve également des hommes qui pensent être supérieurs à la femme et le montrent de cette détestable façon. Les femmes souffrent en silence, la Kabylie qui est un peu comme toutes les régions du pays, présente, néanmoins, cet avantage pour les femmes qui vivent au sein des familles élargies qui sont, de ce fait, assez bien protégées par l'environnement.
Toujours est-il que les femmes battues existent un peu partout à travers le pays et il semble urgent de revoir un peu la législation pour la rendre plus coercitive pour ceux-là qui pensent être les «hommes» et qui doivent savoir que les femmes sont aussi des êtres humains souvent plus rentables socialement que certains hommes.


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