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Les six axes de la transition énergétique
Relevant de la Sécurité nationale
Publié dans L'Expression le 20 - 06 - 2020

L'épidémie du coronavirus a montré toute la vulnérabilité de l'économie mondiale face aux chocs externes. Si l'on ne prend pas garde, l'impact du réchauffement climatique sera mille fois plus intense que l'actuelle épidémie avec des coûts croissants, imposant aux entreprises d'investir dans les créneaux d'avenir à forte valeur ajoutée d'où l'importance de la recherche scientifique qui, avec la bonne gouvernance fondée sur le dialogue par l'Etat régulateur conciliant les coûts sociaux et les coûts privés, l'équité et la décentralisation à travers les réseaux de la société civile, pour rapprocher l'Etat du citoyen, sont les déterminants fondamentaux du développement du XXIème siècle. Pour l'Algérie, sortir de l'hégémonie des hydrocarbures, c'est autrement dit un défi à lever car il est incontestable que les recettes futures sont aujourd'hui incertaines à cause de la crise pétrolière dont on ne connaît pas l'issue. Voilà donc pourquoi, l'énergie étant au COEUR de la sécurité des Nations, il va falloir en urgence revoir le mode actuel de consommation énergétique, à travers un mix énergétique, mais ne devant pas être utopique,les hydrocarbures traditionnels resteront encore pour plus de 10 ans l'énergie essentielle, l'avenir appartenant entre 2030-2040 aux énergies renouvelables 2020-2030 et à l'hydrogène 2030-2040.
Ernest Young et Sonatrach
Dans ce cadre, la politique énergétique de l'Algérie s'articule autour de cinq axes (notre interview au quotidien USA American Herald Tribune août 2016):
1.-Premièrement, il s'agit d'abord et c'est une solution possible à court terme d'améliorer l'efficacité énergétique par une nouvelle politique des prix, dossier que j'ai dirigé avec le bureau d'études américain Ernest Young et avec les cadres du ministère de l'Energie et de Sonatrach, que j'ai présenté personnellement à la commission économique de l'APN en 2008, renvoyant à une nouvelle politique des prix (prix de cession du gaz sur le marché intérieur environ un dixième du prix international occasionnant un gaspillage des ressources qui sont gelées transitoirement pour des raisons sociales). C'est la plus grande réserve pour l'Algérie, ce qui implique une révision des politiques de l'habitat, du transport et une sensibilisation de la population.
- Deuxièmement, ne devant pas être utopique, les énergies traditionnelles constitueront encore pour 10/15 ans le principal bouquet énergétique. Aussi, pour l'Algérie, il s'agira de continuer à investir dans l'amont car la transition nécessaire mettra du temps à se réaliser et dépendra des rapports de force au niveau du pouvoir énergétique mondial. Entre 2018-2019, la production mondiale d'énergie commercialisée était en 2018, selon BP, de 13 865 Mtep, en progression de 18,5% depuis 2008.
Perte des parts du marché
Pour l'Algérie cela suppose d' attirer les investisseurs étrangers, étant dans un système concurrentiel mondial, la révision de la loi sur les hydrocarbures en 2019 étant une condition nécessaire et non suffisante comme en témoigne la perte des parts de marché, notamment au niveau Europe et la baisse de la production en volume physique depuis 2007, (voir notre interview à Algérie Radio Internationale du 12 juin 2020) pour de nouvelles découvertes. Mais pour la rentabilité de ces gisements tout dépendra du vecteur prix au niveau international, de la concurrence des énergies substituables et du coût, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables.
- Troisièmement, l'Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 pour faire face à une demande d'électricité galopante, l'Institut de génie nucléaire, créé, devant former les ingénieurs et les techniciens en partenariat, qui seront chargés de faire fonctionner cette centrale. Les réserves prouvées de l'Algérie en uranium avoisinent les 29 000 tonnes, de quoi faire fonctionner deux centrales nucléaires d'une capacité de 1000 Mégawatts chacune pour une durée de 60 ans, selon les données du ministère de l'Energie. La ressource humaine étant la clé à l'instar de la production de toutes les formes d'énergie et afin d'éviter cet exode des cerveaux massif que connaît l'Algérie.
- Quatrièmement, l'option du pétrole/gaz de schiste à prévoir pas avant l'horizon 2025 ne procurera qu'une très faible rente, juste un profit moyen où l'Algérie possède le 3ème réservoir mondial, (selon des études internationales), introduite dans la loi des hydrocarbures, dossier que j'ai l'honneur de diriger pour le compte du gouvernement et remis en janvier 2015. En Algérie, devant éviter des positions tranchées pour ou contre, (malgré la crise et la fermeture des puits marginaux non rentables à un cours inférieur à 35 dollars, les USA cette année, produiront plus de 8 à 9 millions barils/j contre
11 millions barils/j (premier producteur mondial en 2019). L'adhésion des populations locales par un dialogue productif est nécessaire car on ne saurait minimiser les risques de pollution des nappes phréatiques au Sud du pays, l'Algérie étant un pays semi-aride, le problème de l'eau étant un enjeu stratégique au niveau méditerranéen et africain. Selon l'étude réalisée sous ma direction, les nouvelles techniques peu consommatrices d'eau et évitant l'injection de produits chimiques dans les puits devraient être opérationnelles à l'horizon 2025 car, actuellement, avec la fracturation hydraulique classique il faudrait pour environ un milliard de mètres cubes gazeux, environ 1 million de mètres cubes d'eau douce, devant tenir compte de la durée de vie courte des puits (cinq ans maximum) et devant perforer des centaines pour avoir un milliard de mètres cubes gazeux. Par ailleurs, pour l'Algérie qui n'est pas canalisée sur l'ensemble du territoire national comme aux USA, cela ne sera rentable, avec les nouvelles techniques, variable selon les puits et le coût du transport, qu'entre 6 à 9 dollars le Mbtu pour le gaz et pour le pétrole entre 50 et 60 dollars.
La forte proportion des énergies fossiles
2. L'axe stratégique de la transition énergétique pour l'Algérie, relevant du cinquième axe sera le développement des énergies renouvelables avec le primat de l'hydrogène entre 2030-2040. Selon les statistiques internationales de 2018-2019, les énergies renouvelables dans la consommation finale mondiale d'énergie sont estimées à 18,1%, dont 7,5% de biomasse d'énergie traditionnelle (bois, déchets agricoles, etc.) et 10,6% d'énergies renouvelables «modernes»: 4,2% de chaleur produite par les énergies renouvelables thermiques (biomasse, géothermie, solaire), 3,6% d'hydroélectricité, 2% pour les autres énergies renouvelables électriques (éolien, solaire, géothermie, biomasse, biogaz ) et 1% pour les biocarburants et leur part dans la production d'électricité était estimée en 2018 à 26,2%. Leur part pour l'instant reste mineure dans les transports, les installations de chauffage et de refroidissement. La forte proportion pour les énergies fossiles est due au déséquilibre entre les subventions accordées par les Etats aux énergies fossiles et celles allouées aux renouvelables. Selon l'Agence internationale de l'énergie, la production d'électricité d'origine renouvelable qui a déjà connu une réduction de plus de 50% ces 10 dernières années y compris des coûts, qui s'accroîtra entre 2020-2030, la rendra compétitive par rapport aux énergies fossiles et selon les rapports de Bloomberg New Energy et BP, il est prévu un renversement des consommations énergétiques entre 2025-2030-2035 avec une chute de la demande en énergies fossiles et une nette augmentation de la demande en énergies alternatives. Cette tendance doit être analysée en tenant compte du développement exponentiel des technologies (télécommunications, Internet, multimédia...) de plus en plus électro-dépendantes, tant dans le cas des économies développées, que dans celui des pays en voie de développement afin de permettre l'accès à l'énergie à 1,3 milliard de personnes dans le monde vivant encore sans éclairage et télécommunications. Certes, le photovoltaïque est plus adapté pour des petites installations hors réseaux, mais une production industrielle, nécessiterait de la combiner avec le thermique, notamment pour l'exportation du Maghreb ou de l'Afrique vers l'Europe grâce à des réseaux d'interconnexion.
Dès lors, la transition énergétique pour l'Algérie est un choix stratégique politique, militaire et économique pour assurer la sécurité énergétique du pays, qui se fera progressivement, car il est incontestable que les gisements fossilifères du pays commencent à se tarir alors que la consommation énergétique nationale est en croissance importante et va continuer de l'être. En effet, l'Algérie à travers des subventions généralisées et mal ciblées est l'un des modèles les plus énergétivores en Afrique et en Méditerranée, avec un taux de croissance qui a atteint ou même dépassé les 14% par an pour l'électricité. Les prévisions de la Creg annoncent des besoins internes entre 42 (minimum) et 55 (maximum) milliards de m3 de gaz naturel en 2019, alors que Sonelgaz prévoit, quant à elle, 75 milliards de m3 en 2030.
Le soleil tout seul ne suffit pas
Il faut la technologie et les équipements pour transformer ce don du ciel en énergie électrique. Aussi, le défi algérien est-il d'avoir le budget et les technologies nécessaires pour, d'abord, financer la fabrication de panneaux solaires et, ensuite, subventionner, du moins en partie, leur installation à grande échelle. Car les panneaux solaires ne sont pas disponibles sur le marché, et quand bien même ils le seraient, il est quasi impossible pour un particulier d'assumer les charges d'une installation solaire. Le retard dans l'exploitation de l'énergie solaire est indéniable marqué par le manque de vision stratégique et d'une réelle volonté politique.
Sur les 22 000 MW programmés pour les deux prochaines décennies, l'Algérie ambitionnait d'exporter 10 000 MW, alors que les 12 000 MW restants seraient destinés pour couvrir la demande nationale. Une fois réalisé, ce programme permettra d'économiser près de 600 milliards de mètres cubes de gaz sur une période de 25 années. Mais l'investissement nécessaire sur 10 années est évalué à 100 milliards de dollars durant la période 2015-2030. Outre une nouvelle politique des prix, l'Algérie ne pouvant assurer à elle seule ces importants investissements, devant aller vers un partenariat gagnant-gagnant, mais limité entre 2020-2021, la crise actuelle ayant conduit à une crise d'endettement au niveau de la majorité des Etats où les sociétés souffrent de financement, pour les énergies renouvelables, il y a lieu de mettre en place une industrie nationale dans le cadre d'un partenariat public-privé national/international, supposant d'importantes compétences.


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