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Comment rendre applicable la Constitution
Devant les défis internes et externes qu'affronte l'Algérie
Publié dans L'Expression le 29 - 09 - 2020

Toute loi fut-elle la Constitution, pour son application sur le terrain devra être portée par des forces politiques, sociales et économiques. Le constat effectué dans ce cadre, montre que depuis l'indépendance politique, certaines lois sont les meilleures du monde, mais rarement appliquées faute de volonté politique: combien de Codes d'investissement et l'Algérie, en ce mois de septembre 2020, dépend toujours avec les dérivées 98% de ses entrées en devises des hydrocarbures. La mentalité du bureaucrate est de croire que c'est en promulguant des lois que l'on agit positivement sur le fonctionnement de la société, Or, une société n'est pas inerte, elle est composée de différents acteurs tant internes qu'externes avec des vues souvent divergentes.
Le rôle de tout Etat est de réaliser la symbiose pour optimaliser la fonction de l'objectif politique, social et économique. Sur la révision de la Constitution qui sera soumise au référendum le 1er novembre 2020, date symbolique du déclenchement de la révolution, chère à tous les Algériens. en ces moments où l'Algérie traverse une conjoncture difficile, l'on devra respecter les points de vue de chacun, source de tolérance. La construction de la démocratie, tenant compte des anthropologies culturelles, au vu des expériences historiques, ne se fait pas d'une baguette magique étant le fruit d'un long processus historique.
La société est complexe, toujours en mouvement ( Mebtoul Valeur, 1 prix, croissance économique OPU 1980 120 pages où nous avons appliqué la théorie de la thermodynamique à l'économie). N'avons-nous pas besoin aujourd'hui d'équipes pluridisciplinaires complexes, pour des approches cohérentes où cohabiteraient des politologues, des économistes, des juristes, des sociologues, des anthropologues, des historiens (ce besoin de mémoire), des scientifiques et des ingénieurs, d'où l'importance d'une planification et de la prospective, dont la réussite sera largement fonction de sa composante humaine et de son indépendance. Cela est fondamental pour comprendre la situation actuelle et surtout de proposer des solutions réalistes.
Faute de quoi, l'économiste appliquerait des schémas mécaniques, des théories abstraites sur un corps social en mouvement qu'il ignore et dont les recettes donneraient des résultats négatifs même si les calculs économiques sont corrects, comme une greffe sur un corps qui le rejetterait. Car la balance des paiements est un document comptable statique, qui, pour être bien interprété, doit être inséré au sein d'un cadre social dynamique. Dès lors, peut-on affirmer qu'il y a augmentation automatique du revenu et de la consommation des ménages corrélativement à l'augmentation du produit intérieur brut, qui n'est qu'un indicateur global que contredit d'ailleurs l'indice de développement humain plus fiable, comme l'affirment certains, sans des enquêtes précises sur la répartition du revenu national par couches sociales (enquêtes inexistantes actuellement). Pourquoi y a-t-il faiblesse de l'émergence de l'entreprise, coeur de la création de la richesse permanente? Un des prix Nobel, Sen, n'a-t-il pas innové par ses analyses pertinentes sur l'anthropologie économique? Et les récents prix Nobel ont su intégrer, avec réalisme, les paramètres et variables à la fois politiques, sociologiques, sociaux, culturels et économiques, reflet de la complexité de la société, pour définir l'optimum socio-économique en intégrant le jeu des acteurs que l'on peut formaliser mathématiquement à partir d'un modèle matriciel ouvert que j'ai tenté il y a de cela plus de 20 années au cours d'une Conférence internationale, modèles opérationnels s'appuyant sur la théorie des jeux souvent utilisés en géostratégie par les grands services de renseignements comme la CIA, le KGB ou le 2e bureau français pour conseiller leurs gouvernements.
Pour éviter de plaquer des schémas théoriques, l'analyse des structures sociales est fondamentale pour une gestion politique et socio-économique pragmatique. Car, si l'organisation administrative de l'espace est souvent source de conflits, concurrences, les hommes, eux, vivent un rapport plus fécond et plus harmonieux avec leur espace qui n'est pas celui de l'administration. Cela a été démontré brillamment par Hernando De Soto sur «Etat de droit et sphère informelle» dans l' ouvrage sous notr direction «L'Algérie face aux enjeux de la mondialisation - perspectives 2010: bonne gouvernance, démocratie et économie de marché» (simultanément en arabe-français-anglais - édition Dar El Gharb 2004).. On peut émettre l'hypothèse que c'est l'Etat qui est en retard par rapport à la société qui enfante des règles qui lui permettent de fonctionner. Les résistances au changement peuvent être localisées au niveau de cinq espaces de prédilection:
a- certains segments du système partisan qu'ils soient dans l'opposition, les Assemblées élues ou même dans certains segments du pouvoir central et local, de l'administration centrale et locale, de la société civile, d'une partie des opérateurs économiques privés connus pour avoir prospéré à l'ombre des monopoles détenus par le secteur public et plus tard de leur démantèlement;
e- une partie significative des syndicats corporatistes et du secteur public, mue par des considérations idéologiques ou par des intérêts rentiers.
Par ce maillage d'une partie de la société et de l'Etat, les opposants aux réformes tentent de peser sur la nature de ces dernières, sur l'agencement de l'ordre des priorités et enfin sur les rythmes à imprimer à leurs conduites. En ce qui concerne les acteurs internes favorables aux réformes, présents également même minoritairement dans les cinq espaces analysés précédemment, nous pouvons affirmer sans exagération aucune que, tout en restant diffus et inorganisés, l'adhésion aux réformes s'inscrit dans un courant qui est potentiellement majoritaire dans la société.
Quant au rôle des acteurs externes, avec le processus de mondialisation, le système des regroupements politiques et économiques régionaux, existant ou en cours de formation, a profondément modifié les relations bilatérales existant entre les Etats. C'est à partir de cette problématique qu'il faut apprécier la perception que certains acteurs externes ont de l'expérience que notre pays mène en matière de réformes. Il existe des acteurs externes favorables aux réformes conscients que toute déstabilisation de l'Algérie aurait une répercussion négative sur toute la région méditerranéenne et africaine. S'agissant des acteurs externes hostiles aux réformes, il faut convenir que leurs rôles et leurs influences sont présents ayant tissé des relations avec une certaine oligarchie rentière, leurs objectifs est de préserver des intérêts rentiers. Ce qui me conduit à analyser les réformes dans la stratégie des acteurs.
La confrontation entre les acteurs favorables et les acteurs défavorables aux réformes conditionnera l'application ou pas des dispositions de la nouvelle Constitution, s'agissant également de distinguer les acteurs internes des acteurs externes. L'objectif des acteurs internes favorables est de préparer la communauté nationale à un projet de société auquel elle n'est pas étrangère du fait même de son histoire, de sa culture et des luttes innombrables qu'elle a menées. Leurs actions prioritaires ont encore pour finalité la poursuite du processus de désengagement de l'Etat de la sphère économique afin de lui permettre d'assumer plus efficacement son rôle de régulateur; de l'adaptation de l'économie nationale aux contraintes de la globalisation par la maîtrise des coûts sociaux d'une mise à niveau trop longtemps différée; du rétablissement durable des équilibres budgétaires par la stabilisation macroéconomique; de la préparation de l'environnement de l'investissement public et privé, national et étranger par la mise en oeuvre des réformes de seconde génération dont la réforme bancaire, ce qui, il faut le souligner, représente un enjeu capital pour la réussite de l'ensemble des réformes projetées.
Quant aux acteurs internes défavorables, le redéploiement de leur stratégie passe notamment par l'harmonisation du discours de l'ensemble des réseaux dans des opérations de désinformation comme les réformes vont de pair avec le bradage du patrimoine national; l'action en amont par leurs réseaux par le blocage de réformes structurantes de la société algérienne; la mise à profit des foyers de tension qui naîtraient de revendications sociales légitimes, la bonne santé financière de l'Algérie par le passé étant constamment mise en avant pour montrer le caractère insupportable de la situation sociale et économique des populations les plus fragiles, une très large diffusion des positions, en apparence séduisantes, d'adversaires nationaux ou étrangers aux réformes car liés par les intérêts de la rente.
Il existe trois scénarios, avec des liens dialectiques entre le politique, l'économique, le social et le culturel. Premier scénario: les conditions de l'échec sont réelles et réunies dans l'environnement juridique et économique algérien en raison du poids important de la bureaucratie centrale et locale renforcées par la faiblesse de visibilité et de cohérence dans la démarche économique et sociale et enfin les fortes pressions pour revenir aux pressions protectionnistes dans la mesure où la libéralisation maîtrisée ni capitalisme sauvage ni étatisme intégral, détruit une fraction de la rente. Dans le cadre de ce scénario, l'essentiel des exportations de l'Algérie vers l'étranger se fait essentiellement avec l'Ocde via l'Union européenne étant représentées par les hydrocarbures, 98% des recettes en devises du pays avec les dérivées entre 2019-2020, nous assisterions à l'épuisement progressif des réserves de change qui sont passées de 1144 milliards de dollars le 1er janvier 2014 à 44 milliards de dollars fin 2020 pour la loi de finances complémentaire 2020, 35 milliards de dollars selon le FMI avec moins de 25 milliards de dollars fin 2021, et une tendance vers zéro le premier trimestre 2022. Le second scénario serait le statu quo qui préparera les conditions de l'échec en imputant les conditions sociales actuelles (pauvreté et chômage) aux réformes, qui, malgré la stabilisation macroéconomique, n'en sont qu'à leurs débuts (réformes microéconomiques et institutionnelles), ou à des organes techniques alors que l'essence réside dans l'absence de volonté politique (neutralisation des rapports de force). Ce statu quo participera à un échec programmé et serait suicidaire pour le devenir de l'économie et de la société algérienne avec les mêmes conséquences que le scénario 1.
Le troisième scénario concerne la réussite des réformes dont les conditions sont également contenues dans son environnement juridique, économique et politique. La démystification culturelle est importante, les rumeurs dévastatrices au sein de l'opinion n'étant que la traduction de la faiblesse du système de communication, surtout en Algérie où la voie orale est prédominante, amplifiée par les discours contradictoires de certains responsables.
Une communication active par le devoir de vérité, s'appuyant sur des réseaux crédibles, la réhabilitation de la couche moyenne, une participation citoyenne autour de grands pôles régionaux et d'une manière générale le savoir, l'ère du XXIe siècle, de l'entreprise concurrentielle, le devoir de justice sociale, dont le fondement est la démocratisation supposant la refondation de l'Etat, tenant compte de notre anthropologie culturelle, sont les axes fondamentaux pour faire aboutir la réforme globale.


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