PParti sans dire «au revoir», la veille d'une fête de l'Aïd El Fitr au goût d'inachevé. Parti en prenant avec lui le secret de son savoir-faire et savoir-être, acquis durant les 86 ans vécus, avec leurs (très) hauts et (petits) bas. Belaïd Hachaïchi, un nom qui ne passe pas inaperçu dans l'histoire du football algérien post-indépendance, en contribuant au développement de sa gestion au niveau des clubs, de la Fédération et des différentes Ligues. Méticuleux et homme de l'art, il s'est démarqué, de tout temps, par sa parfaite maîtrise de la réglementation et des coups de gueule incontrôlables lorsqu'elle est bafouée. Et ce sont ces coups de gueule, justement, qui lui ont coûté plusieurs malaises, loin, cependant, de le faire abdiquer. Même cloué au lit, il veille au grain et déclare la guerre à ceux qui s'écartent du droit chemin. Quand tout va bien, lui aussi va bien et retrouve son véritable état d'esprit, celui d'un boute-en-train. Natif de Bouira en 1935 et supporter invétéré du Chabab de Belouizdad, il a occupé de main de maître plusieurs postes dans la gestion de celui-ci depuis son intégration à la Société nationale des véhicules (Sonacom puis DVP, où il était cadre supérieur), à la faveur de la réforme sportive en 1977. À la suite du désengagement de la société, «Dda Belaïd» a continué à servir en dirigeant bénévolement le Chabab jusqu'au dernier jour de sa vie. De secrétaire général, président de la section football et vice-président, il s'est voué coeur et âme pour que tout soit réglé comme du papier à musique. Il a accompagné plusieurs présidents, entre autres, Hamid Aït Igrine, Rachid Harraïg, Mohamed Lefkir et Ali Ferrah, en étant la plaque tournante de l'administration. Entre- temps, il était appelé à la rescousse au niveau de la Fédération algérienne de football (FAF) et de la Ligue nationale (LNF), avant de répondre, illico presto, à l'appel du coeur. «Belaïd, ton club a besoin de toi», lui lançait feu Mohamed Lefkir. Sa dernière activité était d'organiser, il y a deux mois de cela, les assemblées (ordinaire et élective) du Club sportif amateur (CSA) du CRB. Il a combattu ceux qui voulaient nuire à son club du coeur, notamment «ceux qui écrivent papa avec deux P», comme il ne cessait de le crier sur tous les toits. «Les paroles s'en vont, les écrits restent», nous répétait-il de son vivant. «Ton corps s'en va, tes souvenirs restent», lui répondons-nous aujourd'hui. Repose en paix «Dda Belaïd». À Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.