L'indignation était générale au sein des milliers de personnes présentes, lors des obsèques nationales de Djamel. Ils étaient des milliers à dire adieu au jeune chahid de la famille Bensmaïl. Victime d'un horrible assassinat, il a eu droit à la compassion de millions d'Algériennes et d'Algériens. Feu Djamel a eu droit à des funérailles populaires d'une envergure nationale, dignes du grand héros qu'il était. Toutes les wilayas du pays étaient représentées à son enterrement. Il y avait une foule incommensurablement forte, lors de cet enterrement particulier. Il y avait beaucoup de jeunes, mais aussi des pères de familles, des personnes âgées, des femmes, aussi, dans le domicile mortuaire pour apporter consolation et soutien moral à la famille du défunt. Mais rien ne semblait consoler sa mère et sa soeur, totalement effondrées par la perte de cet être cher. Les gémissements effroyables et les pleurs des femmes, proches du défunt, alourdissaient l'atmosphère funèbre, déjà chargée. Les âmes sensibles ne pouvaient rester indifférentes à ces cris de détresse et de tristesse profondes de la mère et de la soeur du défunt. Dans le cimetière et les alentours, qui grouillaient d'un monde impressionnant, d'aucuns craignaient des dérapages, somme toute prévisibles lors de ces funérailles, tant la charge émotionnelle et les tensions sur les visages de cette foule de jeunes en colère, étaient visibles. Mais il n'en fut rien. La sagesse des parents et proches du défunt a désamorcé la crise, qui n'attendait qu'une petite étincelle pour se déchaîner. C'était peut-être ce que voulaient ceux qui étaient derrière cet horrible assassinat. La famille et les proches du défunt avaient toutes les peines du monde à contenir ce flot de jeunes et cette marée humaine indescriptible. Mais le bon sens et la raison l'ont emporté sur le reste. On aurait dit que l'âme de Djamel veillait sur l'ambiance générale. Après les cris de colère qui ont accompagné la mise sous terre, les présents se résigneront au calme, sous les cris d' «Allahou Akbar». Peu avant cette cérémonie funèbre, qui s'est déroulée après la prière de l' «Icha», les témoignages en faveur du défunt n'ont pas cessé, relayés sur les réseaux sociaux. Ses amis de quartier, d'autres, lointains, ses proches et autres connaissances, se sont indignés de cet assassinat abject. «Il n'avait rien d'un pyromane. C'était un grand amoureux de la nature. On le connaissait très bien... C'était un gars d'une extrême gentillesse et un grand ami de la nature. Il venait souvent nous voir à Theniet El Had, à Tissemsilt, pour passer du temps dans la réserve nationale», témoignait un jeune de cette wilaya, qui venait présenter ses condoléances à sa famille à Khémis Miliana. Son oncle maternel ne manquera pas, non plus, de remettre les pendules à l'heure, devant les caméras des chaînes de Tv: «Djamel aimait la nature. Une fois, il avait trouvé un animal blessé, dont le bras avait été amputé, il l'a emmené chez lui et il l'a soigné... Il y a deux jours à peine, je l'ai rencontré, il m'a confié qu'il allait partir en Kabylie pour aider et assister les familles là-bas», dira-t-il avant de réclamer justice. Un autre voisin témoignera que «Djamel vouait un amour sans faille à son pays, l'Algérie... Un vrai patriote, comme il n'y en a pas beaucoup... Ici, à Khémis Miliana, tout le monde le connaissait et l'appréciait... Il passait son temps dans les forêts». Sur les réseaux sociaux, l'enterrement est également immortalisé et largement relayé par les internautes. Certains transmettront l'événement en direct sur leurs pages et comptes respectifs. Les grandes chaînes arabes et occidentales d'information se sont vite emparées de l'histoire de Djamel le martyr, pour en faire des unes spéciales. Dans la journée d'hier, des informations postées par des profils fiables, annonçaient l'arrestation d'une trentaine de personnes qui seraient impliquées dans l'assassinat du jeune Djamel. Des arrestations qui seraient opérées par une section spéciale de la Gendarmerie nationale, apprend-on. Des internautes ont également apporté leur soutien en diffusant les portraits des personnes ayant participé au lynchage du défunt.
