Quoi de mieux que la triche pour imposer leur diktat de mercantilistes, afin d'imposer au consommateur du pain amélioré. En effet, depuis plusieurs jours, la pénurie du pain «normal» est constatée dans plusieurs boulangeries, à Annaba. Se procurer du pain ordinaire est devenu un parcours du combattant pour les ménages, notamment ceux aux faibles revenus. La disponibilité du pain ordinaire de 10 DA est devenue quasiment impossible, face à des boulangeries qui refusent d'en produire. Comme si elles se sont donné le mot, la majorité des boulangeries de la ville d'Annaba ne produit que du pain amélioré proposé à 15 DA et celui dit de semoule, vendu à 20 DA. Seules quelques boulangeries continuent de produire du pain amélioré, au bonheur des consommateurs qui, dès les premières heures de la matinée, se mettent en file indienne pour s'approvisionner en ce produit de large consommation. Cette pénurie du pain «normal» n'est pas due à la pénurie de la matière première, la farine en l'occurrence. Cette dernière est disponible et en quantités suffisantes pour alimenter les boulangeries. La problématique a trait au comportement des boulangers de la ville qui, usant de la farine subventionnée par l'Etat, produisent du pain amélioré, une manière d'obliger le consommateur à acheter cette baguette qui coûte deux fois son prix initial qui, normalement, est de 7,50 DA. Une triche pour soi- disant récupérer le manque à gagner, face à la hausse du prix de la farine, entre autres. Or, les faits avancés n'ont aucun rapport avec la pseudopénurie de farine. Sans savoir où donner de la tête, les consommateurs de la wilaya d'Annaba, n'ont pas cessé de dénoncer les agissements provocateurs des boulangers «C'est tout ce qu'il y a, c'est à prendre ou à laisser», leur dit-on. Situation le plus souvent à l'origine de prises de bec entre le boulanger et le consommateur. Un fait qui n'a pas laissé l'Association de la protection du consommateur, pour autant, indifférente. L'organe, de par sa qualité de protecteur du consommateur, a demandé l'intervention de la DCP d'Annaba, pour mettre fin à ces pratiques. Indignée, l'Ugcca, bureau d'Annaba, a mis en garde contre ces pratiques de tricherie à l'égard des consommateurs. Dans un communiqué, le bureau de l'Ugcca d'Annaba a répercuté l'invitation faite par l'Office national interprofessionnel des céréales d'Annaba aux boulangers de se rapprocher de ses services pour se ravitailler. D'autant que le dossier des doléances et des propositions de ces professionnels de la boulangerie est sur le bureau des instances gouvernementales. En attendant que le pain ordinaire revienne sur les étals des boulangeries, le consommateur continue de subir l'incohérence d'un secteur qui défie toutes les lois de la République.
