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Démocratie et alternance
ANALYSE
Publié dans L'Expression le 18 - 05 - 2006

Au lendemain des émeutes d'octobre 1988, l'Algérie s'est lancée dans l'expérience simultanée d'une libéralisation et d'un pluralisme débridés qui ont vite fait de générer de terribles dérives annonciatrices de la violence exacerbée qui a failli emporter l'Etat républicain et a traumatisé les populations directement affectées.
Le dévoiement du multipartisme et le recours aux armes ont donc paru, un temps, sur le point de briser le rêve démocratique du pays. Il aura fallu la résistance exceptionnelle et la bravoure de millions d'anonymes pour que la fatalité de l'échec soit annihilée et que le processus démocratique, même ambigu et complexe, suive encore son cours.
Pour aussi opaque que soit l'énigme de la transition, caractéristique de nombreuses expériences à l'instar de la nôtre, il apparaît bel et bien qu'il existe une dynamique irréversible de démocratisation de la société algérienne, certes laborieuse, sans doute désespérante de par la lenteur et ses atermoiements, mais inéluctable au regard des générations appelées à la traduire en faits et gestes. Confrontée, comme un peu partout dans le monde, à de puissantes forces d'inertie, motivées non pas tant par des appétits idéologiques que par la seule volonté de faire perdurer des situations de rentes acquises, cette phase de démocratisation désespère la majorité des Algériens qui tournent le dos à la politique et se réfugient dans une dérision nihiliste, les plus déterminés se résignant à l'action associative qui n'échappe pas aux méandres des dysfonctionnements du système. D'où le dilemme. Comment les citoyens vont-ils, un jour ou l'autre, parvenir à apprivoiser les institutions et à conjuguer au présent les valeurs de la démocratie, comment celle-ci va-t-elle générer les mutations des pratiques et des imaginaires politiques? Ce sont là les questions fondamentales qui hypothèquent le travail d'appropriation de la démocratie par une société qui lui serait, affirme-t-on à tort, rétive.
Il faut un long travail de maturation qui accompagne le changement des structures et des mentalités, loin de tout déterminisme historique (la fameuse légitimité), du pessimisme ontologique et du nihilisme réducteur de citoyenneté. Cela passe, évidemment, par la maîtrise des dispositifs du savoir et par l'investissement des rouages du pouvoir, de sorte à tordre le cou à la fatalité en lui substituant les seules vertus et autres révélateurs de la liberté. A l'aune des examens des différents systèmes de pouvoir actuellement en place, issus de systèmes plus ou moins totalitaires, on constate que l'Algérie est relativement plus avancée qu'un certain nombre de pays, tributaires du même parcours et du même apprentissage. Quels que soient les critères d'appréciation, et sans perdre de vue que les situations sont souvent difficiles à confronter, on s'aperçoit que le diagnostic des pratiques sociales et politiques publiques et privées plaide en faveur du processus en phase de maturation dans notre pays.
Difficile à croire, je vous le concède, volontiers. Car à regarder seulement la praxis des formations politiques, toutes tendances confondues, on demeure pantois quant à l'extrême inadéquation entre le discours qui prône, non sans véhémence, le droit à l'alternance et le respect des règles démocratiques, d'un côté, et la méthode qui fait des mêmes gourous, en charge de la machine, des dinosaures de l'actualité. Seulement, ce n'est pas spécifique de notre vie politique et il suffit pour s'en rendre compte d'observer ce qui se passe de l'autre côté de la Méditerranée! Dans un pays qui nous est familier, à bien des égards, le duopole qui marque la vie démocratique, depuis plusieurs décennies, a gangrené toutes les structures de l'Etat, sclérosant le processus de la démocratie et le viciant jusqu'à ses principes, avec l'émergence d'une pensée fascisante dont l'opinion paraît avoir vite fait de s'accommoder. Cela signifie que ceux qui réduisent l'apprentissage de la démocratie à la seule alternance ou à la transparence factice des institutions se leurrent dramatiquement. Quels que soient les schémas envisagés, le problème de la morale politique est une chose et celui de la pratique politique en est une autre. Quiconque s'engage dans la galère partisane le fait rarement, malgré le discours de conjecture, pour oeuvrer au seul bien-être des administrés, fussent-ils les plus enthousiasmants du monde. L'animal politique, renard s'il en est, doit concéder autant à lui-même qu'au bien-être commun, et cela est de mise sous tous les cieux et toutes les latitudes.
Question? On sait où cela commence et l'idéal serait de savoir où cela doit s'arrêter. Tel est l'enjeu de l'alternance. Cela me rappelle le goût prononcé de certains dirigeants pour les vitres fumées des voitures officielles, de sorte qu'ils peuvent voir ceux qui n'ont pas le droit de les voir. Or, c'est à ce stade que la démocratie est en droit de s'estimer bafouée, auquel cas le législateur devrait prévoir, comme garde-fou, un droit imprescriptible à la révocabilité. Droit que les démocraties les plus avancées, s'arc-boutant au débat biaisé sur le cumul des mandats, n'ont jamais garanti à ce jour.


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