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Qui a osé douter de Faïrouz?
Affaire de Radio Cirta
Publié dans L'Expression le 16 - 10 - 2021


Le directeur la radio Cirta de Constantine et de trois autres employés ont été sanctionnés pour avoir diffusé une chanson de la diva Fairouz. Le prétexte serait que la chanson glorifie le christianisme. Selon les informations circulant sur les sites électroniques, à l'origine de cette affaire, un écrit adressé par un groupe d'avocats au président de l'Autorité de la régulation de l'audiovisuel (Arav). Dans cette correspondance, les avocats dénoncent la diffusion par la radio Cirta de cantiques et de chants liturgiques chrétiens considérant la chose comme une offense «aux sentiments des musulmans» et une violation de la Constitution qui dans son article 2 établit l'islam comme religion d'Etat. Pour l'heure, il n'y a pas eu de réaction officielle infirmant les faits mais l'affaire qui a fait le tour des réseaux sociaux a déjà soulevé un grand tollé. Beaucoup d'internautes ont exprimé leur indignation, qualifié l'incident de scandale et ont condamné les sanctions infligées aux directeur et employés de radio Cirta. Ils n'ont pas manqué, également, de justifier leur colère face à ce qu'ils qualifient de «honte». Leur raisonnement est beaucoup plus solide que celui avancé par les défenseurs de l'idée d'une «offense aux sentiments». En fait, les arguments pour pulvériser l'écrit des avocats sont nombreux mais avant de les énumérer, il faut tout de même relever qu'il est regrettable que dans l'Algérie de 2021, on soit réduit à débattre de l'opportunité de la diffusion d'une chanson de la grande Faïrouz à la Radio nationale. N'est-ce pas l'Algérie qui a longtemps plaidé pour le «vivre-ensemble en paix» jusqu'à faire du 16 mai une journée internationale, décrétée par l'ONU en 2017.? N'est-ce pas l'Algérie qui a invité le monde entier à vivre et à agir ensemble «unis dans la différence et dans la diversité (...) dans le respect de la culture, de la religion...?». C'est cette même Algérie qui a toujours défendu le dialogue inter-religions. L'Algérie de l'Emir Abdelkader, celui qui est intervenu pour sauver de la mort des milliers de chrétiens en Syrie. En signe de gratitude et de reconnaissance à ses actions, plusieurs décorations ont été envoyées à l'Emir dont la Grande Croix du Sauveur décernée par la Grèce. Le Pape lui décerna l'ordre de «Pie IX», la Reine Victoria lui offrit un fusil à deux canons et le président américain Abraham Lincoln une paire de pistolets incrustée d'or. Est-ce cette même Algérie qui se retrouverait, aujourd'hui, à sanctionner des employés pour des cantiques et chants liturgiques chrétiens? Pourtant, il n'y a pas si longtemps, c'est à la radio chaîne 3 que les messes de Noël et de Pâques étaient diffusées. C'est aussi à la Radio nationale et dans d'autres médias publiques qu'un hommage a été rendu à l'ancien archevêque d'Alger, Henri Teissier «un grand homme de foi, profondément attaché à l'Algérie et grand défenseur de l'amitié islamo-chrétienne», comme l'ont affirmé dans des témoignages des personnalités politiques et religieuses. Pour revenir à la chanson de Faïrouz, en quoi est-ce offensant pour les musulmans que d'entendre une chrétienne glorifier sa religion? La dernière légende vivante de la chanson arabe, qui a chanté en 1968 en Algérie en présence de Houari Boumediene, est bien celle qui interprète El Qods. Une chanson mythique où elle dit bien «C'est notre maison, El Qods est à nous, et avec nos mains, nous allons lui rendre son éclat.» Mais dans cette chanson, elle parle aussi du prophète Issa (Jésus) pour lequel, il ne faut pas l'oublier, chacun de nous musulman voue un profond respect car cela fait partie intégrante de notre foi. Comment peut-on suggérer de censurer la diva Faïrouz? Celle qui a chanté la révolution algérienne et qui a consacré en 1958 une très belle chanson à Djamila Bouhired «Lettre à toi mon amie Djamila. Là où tu es en prison où on te torture, je te salue de mon village. Derrière ma maison, un amandier, une lune verte et une vague de sable qui te salue toi Djamila, la belle rose d'Algérie.» Comment peut-on oublier qu'en Algérie, il existe bien une communauté chrétienne qui, elle, n'a pas à être offensée lorsqu'on chante Zad ennebi wa frahna bih. Et même si en Algérie «l'islam est la religion de l'Etat» comme le stipule la Constitution, la Loi fondamentale stipule aussi dans son article 51 que «la liberté d'opinion est inviolable. La liberté d'exercice des cultes est garantie, elle s'exerce dans le respect de la loi». Peut-on interdire Faïrouz d'antenne parce qu'elle est chrétienne? Dans ce cas-là, on ne devrait pas aussi rendre hommage à tous ces chrétiens qui ont aidé l'Algérie durant sa guerre d'indépendance et peut-être même l'écrivain journaliste algérien Jean Amrouche ou encore sa soeur, femme de lettres, Taous, n'ont pas droit de cité. Si réellement des employés de Cirta ont été sanctionnés pour la diffusion d'une chanson de Faïrouz c'est que l'Algérie, malheureusement, recule.

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