Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie en Russie    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie au Kazakhstan    Foot/ CHAN-2024 (reporté à 2025) : Madjid Bougherra reconnaît la difficulté de trancher sur la liste finale des joueurs    Ghaza: le bilan de l'agression génocidaire sioniste s'élève à 54981 martyrs    Décès de l'ancien président de la Ligue régionale de football d'Oran Ahmed Bensekrane    ONA : près de 800 interventions effectuées durant les jours de l'Aïd El-Adha    L'Algérie relèvera tous les défis grâce à l'efficacité de son système de défense et au rôle central de sa diplomatie active    Ghaza: l'entité sioniste commet "une extermination" en attaquant les écoles et sites religieux    ONU : la question sahraouie au menu mardi de la session du Comité spécial de la décolonisation    Tribunal de Sériana à Batna: quatre personnes condamnés à 7 ans de prison ferme et un mineur placé en détention provisoire    Le ministère de la Santé rappelle les précautions à prendre durant la canicule    Libération de la localité de Zaria    La baguette normale devient un luxe    Se libérer de la rente des hydrocarbures et accélérer les réformes pour une économie diversifiée dans le cadre des valeurs internationales    Le big test avant les matches officiels    Le Portugal fait chuter l'Espagne aux tirs au but et décroche le sacre    « L'expérience sera un point de départ pour une stratégie plus globale »    Les mensonges des impuissances européennes    Le combat de l'Algérie pour un cessez-le-feu immédiat à Ghaza    La canicule annonce ses risques à venir    Des initiatives solidaires à l'occasion de l'Aïd El-Adha    Amical/Suède-Algérie: test révélateur pour les "Verts"    Université Ferhat-Abbas de Sétif: 3 chercheurs obtiennent un brevet dans le domaine de la dosimétrie luminescente    Première édition du Salon "Algeria Rail-Expo 2025", à partir de mercredi à Oran    Relizane: décès du Moudjahid Lazreg Chenane    Bataille de Sidi Abderrahmane à Chlef : unité des rangs et actions héroïques ancrées dans la mémoire nationale    Industrie pharmaceutique: 4e édition du salon Alpharma du 26 au 28 juin à Annaba    Les Verts sans forcer    Une vie dédiée à l'éducation et à la littérature    Une symphonie culturelle en hommage à la création    El-Meghaïer: l'écrivaine Lamia Brik aspire à promouvoir la littérature pour enfant    Mise en service de trois centres de proximité de stockage de céréales    L'importance d'une vision cinématographique respectueuse de la précision des faits historiques soulignée    Une série d'accords signés entre l'Algérie et le Rwanda    L'Ecole rend hommage au professeur Walid Laggoune    Enjeux géostratégiques mondiaux et tensions sécuritaires au niveau de la région sahélienne    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les députés passent à l'acte
Criminalisation de la colonisation
Publié dans L'Expression le 02 - 11 - 2021

Une fois n'est pas coutume, une proposition de loi émanant de l'Assemblée populaire nationale a réuni plus d'une centaine de signatures. Outre que la démarche n'émane pas de l'Exécutif, mais du pouvoir législatif, la nature de la proposition de loi qui a toutes les chances d'être soumise au débat et à l'adoption par l'APN concerne le sensible sujet de la colonisation française en Algérie. Le texte qui, rappelons-le, a déjà réuni un nombre important de soutiens parmi les députés, a trait à la criminalisation de la colonisation. Cette information relayée par twitt de Radio Algérie internationale (RAI), fait état de l'adhésion de parlementaires de toutes les obédiences politiques qui composent l'Assemblée populaire nationale. RAI affirme même qu'il n'y avait aucune exception. Les tendances nationaliste, islamiste, démocrate et des indépendants figurent tous sur la liste de soutien à ladite proposition de loi. Une totale unanimité des groupes siégeant dans l'hémicycle, qui sera suivie sans doute, par une autre unanimité, de l'ensemble des députés de la nation. Les 407 parlementaires que compte l'APN seront certainement bientôt signataires du document ouvrant la voie à un vote historique, celui de mettre le colonialisme français dans le box des accusés de crime contre l'humanité.
RAI n'apporte aucune indication du contenu de la proposition de loi, mais au rythme où avance l'initiative parlementaire, il n'est pas interdit de penser que l'on saura beaucoup plus dans les tout prochains jours. En effet, après les propos détestables du président français, Emmanuel Macron et l'usage qui est fait de la colonisation dans le cadre de la pré-campagne électorale pour la présidentielle française, une réelle ferveur et une volonté d'en découdre traversent de larges couches de la société algérienne et les députés de l'APN ne sont pas en reste.
Il faut rappeler que l'idée de criminaliser le colonialisme n'est pas nouvelle au sein de l'Assemblée législative. Dans le milieu des années 2000, un groupe de députés d'obédience islamiste avaient tenté de convaincre leurs collègues députés d'inscrire un projet de loi dans ce sens. Mais les arrière-pensées politiciennes qui sous-tendaient l'initiative avaient fait fuir les parlementaires qui n'avaient pas cosigné l'appel. De plus, au moment où cette démarche avait été entreprise, les gouvernements algérien et français étaient en pleine discussion autour de la reconnaissance par la France des crimes coloniaux commis en Algérie, après que l'Assemblée nationale française a voté une loi glorifiant le colonialisme. La pression d'Alger, avait amené à l'époque le président Chirac à rétropédaler, sur, notamment l'article le plus controversé de la loi.
Interrogé sur cette question hier, par la chaîne Ennahar TV, l'historien français, Benjamin Stora, s'est montré réticent au sujet d'une loi criminalisant le colonialisme. Il a rappelé qu'en 2005, il y a eu en France une loi à l'inverse de ce qui est proposé par les députés algériens. «La loi du 23 février 2005, voulait valoriser les bienfaits de la colonisation et les historiens, dont je faisais partie se sont mobilisés contre cette même loi», a déclaré l'historien s'affichant contre «la possibilité de faire des lois qui figent l'Histoire», avant d'affirmer que «s'il faut avoir un corpus juridique qui doit guider l'écriture de l'Histoire, je ne suis pas très favorable».
Depuis l'épisode tendu entre l'Algérie et la France, le dialogue entre les deux pays sur le contentieux mémoriel a évolué en dents de scie. Alors que Nicolas Sarkozy alternait le chaud et le froid, sans aller au fond des choses, François Hollande, premier président à avoir eu des positions fortes et courageuses sur les massacres du 8 mai 1945 et le 17 octobre 1961 a permis, durant son mandat d'entrevoir une avancée dans ce dialogue des mémoires entre les deux pays. Emmanuel Macron, de son côté, a commencé à étonner tout le monde en prononçant l'expression «crime contre l'humanité» pour qualifier la colonisation française en Algérie. Il avait fait une forte impression à Alger, lors de sa visite en tant que candidat à la magistrature suprême de son pays. Macron a pris d'autres initiatives courageuses, comme la reconnaissance de l'assassinat du martyr Maurice Audin et de Ali Boumendjel, affirmant que ces meurtres étaient des crimes d'Etat.
Mais ses étranges déclarations devant les «petit enfants de la guerre d'Algérie» sur la prétendue «rente mémorielle» et l'inexistence d'une nation algérienne avant la colonisation française ont tout démoli. De fait, l'aventurisme électoraliste du président français et la réaction forte d'Alger qui a suivi, à travers le rappel de son ambassadeur en poste à Paris, a réveillé le projet de criminalisation de la colonisation. Cette fois, il n'y a pas de manoeuvre politicienne, puisque la proposition de loi fait l'unanimité au sein de l'APN.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.