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La femme et sa poule...
«No means no! Algérie» à la Cinémathèque algérienne
Publié dans L'Expression le 17 - 03 - 2022

L'ouverture est marquée par la projection du film «Plumes» de l'Egyptien Omar Al Zouhairy, un long métrage moult fois récompensé malgré la polémique suscitée en Egypte... Apres la Tunisie, la Palestine et la Jordanie où la Journée internationale de la femme s'est inscrite sous le thème de «légalité aujourd'hui pour un avenir durable», la manifestation «No Means No»! qui soulève la question de la violence faite aux femmes et de légalité est arrivée en Algérie. Organisé par Keral Production, l'événement qui se décline sur trois jours, à la Cinémathèque algérienne, donne à voir d'excellents films qui ont beaucoup ou continuent à faire parler d'eux. C'est le cas avec le film d'ouverture, qui a défrayé la chronique en Egypte en provoquant un tollé, notamment lors du dernier festival cinématographique El Gouna où il a fait polémique. Un film qui aborde la question de la violence faite aux femmes de façon singulière, un film sombre, mi-chaotique mi-ambigu, sans doute ce qui a créé ce malaise chez beaucoup de spectateurs quant à cette fameuse notion de «vraisemblance» et de représentativité» à un pays ou à une société donnée. Aussi, ce n'est pas anodin, si, lors de sa présentation à la Cinémathèque algérienne, mardi soir, l'on précisera que «l'histoire aurait pu se passer dans n' importe quel pays dans le monde...» Ce film égyptien a succès de Omar Al Zouhairy est intitulé «Plumes/ Riche». Il a été moult fois primé. Il a été couronné,notamment du Prix de la semaine de la critique Cannes 2021et a remporté quatre Prix aux JCC dont le Tanit d'or ainsi que le Golden Star du meilleur film au festival international d'El Gouna. Ce film suit le parcours d'une femme soumise livrée à elle-même après la disparition de son mari d'un tour de magie. Luttant pour survivre avec ses enfants, elle devient peu à peu une femme indépendante et forte....Pourtant, ceci ne se verra pas de prime abord.
Entre fantastique et drame social
Très intrigant, le film qui s'ouvre par une scène d'un homme qui s'immole, prend des allures d'un film fantastique. En effet, c'est lors de l'anniversaire d'un de ses deux fils que son mari va disparaître comme par enchantement, laissant à sa place une poule! Les deux magiciens volatilisés, l'épouse analphabète qui a à sa charge deux garçons, un bébé et plein de dettes sur le dos, part à la quête de ces escrocs...Elle est aidée par un homme qui lui passe à chaque fois de l'argent pour ne pas se retrouver dehors...Mais pourquoi cet homme fait-il tout cela? Bientôt l'on comprendra que toute cette bonté charitable a également un prix... L'homme finit par déclarer sa flamme à cette femme toujours à l'apparence froide, indifférente, mais quelque peu téméraire. Succombera t-elle au «cri de sirène» de cet homme? Une chose est sûre, l'argent circule beaucoup dans ce film...Le film brosse en tout cas un personnage austère qui vit dans un environnement des plus hostiles, une zone industrielle où la crasse et la poussière forment le décor en leitmotiv de cette histoire pas très joyeuse. Une femme entourée d'hommes où même un homme handicapé et ayant reçu un traumatisme crânien a plus de valeur qu'elle. Le long métrage donnera aussi à voir des situations des plus incongrues. La femme qui saura peu à peu «déplumer» de son argent cet homme qui lui voue une faiblesse inconditionnelle, continuera à s'occuper de cette poule en lui donnant à manger, en la faisant dormir à même son lit et de l'emmener chez le vétérinaire quand elle tombe malade. Mais à la fin, sa situation rocambolesque imposera une prise de risque, à savoir mettre un terme à cette misère pour pouvoir s'en sortir...
Se débarrasser de ses chaines.
Sans dévoiler la fin, «Plumes» donnera à voir un être fragile qui tente de se débarrasser de ses chaines. Sans la juger, le réalisateur qui n'accentue pas le côté mélodramatique de la condition de la femme- chose rare- la fait confronter à son quotidien, une fois pour toutee. Ce qui frappe au premier abord avec ce personnage et, notamment dans son descriptif psychologique est sa torpeur. Un trait qui contraste avec le caractère des plus démonstratifs tel qu'il est dépeint dans beaucoup de films arabes. Les larmes et les cris viendront des enfants....La femme tentera de garder sa dignité jusqu'à la fin. Elle est forte et fragile à la fois, compte tenu du contexte aussi délétère qui est dépeint. C'est aussi là où réside la pertinence de ce long métrage qui filme avec pudeur ces situations, flanqué d'une exigence cinématographique à toute épreuve. Le seul sourire esquissé chez cette femme viendra tout compte fait, quand, assise dans un café, un homme se mettra à danser tout en se déhanchant devant elle...faisant tomber, pour une fois, la frontière du «genre» qui existe entre lui et elle et la mettra ainsi en confiance... «Plumes» est un film à part, aux plans étudiés au millimètre, mettant en scène des personnages le plus souvent dans un huis clos invivable, accentué par la fumée de cette usine qui s'échappe juste à côté et qui vient s'insinuer jusqu'à l'intérieur de la maison...Et la femme de fermer cette fenêtre à chaque fois. Une belle parabole qui en dit long sur l'étouffement que subit cette épouse qui tentera de s'échapper à la fin, à son funeste destin. Un destin cruel où l'argent est un facteur qui aide énormément, mais qui n'est pas une fin en soi. Une histoire grotesque et tragique à la fois car la fameuse poule aux oeufs d'or n'existe pas..


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