La contractualisation dans les hôpitaux, la nécessité d'améliorer la qualité des prestations fournies aux malades, ont été au centre d'un débat réunissant, avant-hier, le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid et une délégation composée d'un expert algérien établi en Europe, et des membres de la commission du dossier chargée d'étudier la question de contractualisation. C'est ce qui ressort du dernier communiqué, rendu public par la tutelle, après la réunion tenue en son siège. L'importance de la numérisation dans la mise en place du système contractuel a été soulignée par le ministre, note le document. La numérisation est le principal moteur de la contractualisation, selon Benbouzid qui a évoqué la possibilité d'initier sa prochaine mise en oeuvre. À propos de son application sur le terrain Benbouzid dira qu' «il pourrait se faire dans un premier temps, à travers des projets pilotes dans un certain nombre d'hôpitaux qui peuvent être évalués et généralisés dans d'autres institutions hospitalières», a précisé la même source. La contractualisation des hôpitaux, voulue par Benbouzid, permettra selon ses dires, de «définir les rôles et les pouvoirs des différents acteurs et des parties prenantes du secteur de la santé, d'améliorer l'organisation et la gestion des établissements de santé, d'évaluer systématiquement les activités et les coûts et de rationaliser les dépenses, afin de préserver la gratuité des soins». La contractualisation, en Algérie, n'est pas une nouveauté. C'est un processus en cours depuis les années 90. «Son application sur le terrain a rencontré quelques difficultés», a souligné le ministre. Les résultas sont, ainsi, loin d'être satisfaisants. À rappeler d'ailleurs, dans ce sens, que l'Algérie débourse presque 439,5 milliards de DA, annuellement, au titre du financement du secteur. La rationalisation de ces dépenses n'est pas le seul défi auquel l'infatigable Benbouzid est confronté. Ladite réunion a été tenue par le ministre de la Santé, juste après son retour des travaux d'ouverture du Congrès national de psychiatrie, organisé à Alger. Les conséquences directes de la pandémie sur la santé mentale des Algériens est l'autre défi immédiat à relever. Le ministre, qui présidait l'ouverture du Congrès national de psychiatrie, a expliqué que «les pouvoirs publics avaient développé la prise en charge de la santé mentale au niveau des établissements publics de santé de proximité, en les dotant d'un réseau étendu de médecins privés et en élargissant les domaines de prise en charge de la pédopsychiatrie et de la toxicomanie, en termes de structures et de ressources humaines». Il a également mis l'accent sur «l'importance de développer la prise en charge de proximité de la santé mentale au niveau des établissements publics de santé». Faisant référence au plan d'action global pour la santé mentale 2013-2017, mis en place par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), pour encourager les pays à développer des stratégies nationales dans ce domaine, Benbouzid a rappelé que «l'Algérie a adopté, à cet effet, un Plan national de promotion de la santé mentale 2017-2020, toujours en vigueur, malgré certains obstacles rencontrés en raison de la pandémie de Covid-19». Cela avant d'affirmer que la pandémie avait également eu «des effets psychologiques sur la société, voilà pourquoi l'OMS oeuvre à l'élaboration d'un programme d'assistance socio-psychologique, bénéficiant d'un suivi, par le ministère, avec l'association de spécialistes en psychiatrie de toutes les wilayas». La psychiatrie, a soutenu le responsable, «n'a connu de véritable développement que durant ces dernières décennies», grâce à la formation, dans la mesure où il n'y avait qu'un seul spécialiste dans ce domaine, au lendemain de l'indépendance, faisant allusion au professeur Benmiloud». Il y a lieu de rappeler, par ailleurs, qu'il y a un travail qui est en train de se faire pour la prise en charge des personnes souffrant de traumatismes psychologiques, à cause de la propagation de la pandémie de coronavirus. Tout un dispositif a été mis en place à la fin de l'année dernière.