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Quand la mer se retire
SERGE JULY QUITTE LIBERATION
Publié dans L'Expression le 02 - 07 - 2006

Grande figure du paysage médiatique français, Serge July s'est forgé une place de choix par ses positions tranchées sur nombre de questions.
«Je quitte Libération, parce que c'est la dernière chose que je peux faire pour que vivent cette entreprise et cette équipe qui, au fil des années, auront créé et édité l'un des plus beaux quotidiens écrits et visuels du monde, certains jours le plus beau.» On l'aura sans doute deviné, ces mots sont de Serge July, journaliste et fondateur du célèbre quotidien «branché» de la gauche caviar française, connu pour avoir marqué de son empreinte, depuis 1973, toutes les étapes de Libération, avec ses fulgurances, ses envolées mais aussi ses excès.
Grande figure du paysage médiatique français, Serge July s'est forgé une place de choix par ses positions tranchées sur nombre de questions telles que la lutte contre le racisme et l'antisémitisme, faisant apprécier son style incisif et son indéniable charisme.
Evénement annoncé, le départ de July était inscrit dans les échéances qui ont pesé, ces dernières années, sur le devenir du quotidien qui, malgré ses 142.000 exemplaires, son million de lecteurs revendiqués, ses 200.000 internautes enregistrés au jour le jour, ses créations sophistiquées, ses controverses, ses tribunes à rebondissements, ses analyses toujours controversées, n'a pas achevé sa descente aux enfers.
Le 21 février 1981, à quelques mois de la victoire historique de la gauche plurielle dans la présidentielle de 1981, Libération était, en effet, déjà contraint d'appliquer un plan global de licenciements. Il reparaît le 13 mai, trois jours après le triomphe de Mitterrand et, en quelques mois, capitalise la première vague de publicités lui permettant de tirer à 60.000 exemplaires. Mais, dix ans plus tard, le conseil d'administration «s'enrichit» avec l'arrivée d'actionnaires extérieurs, Antoine Riboux, Gilbert Trigano ou Jérôme Seydoux.
La texture même de Libération va subir de plein fouet la mutation en cours, le poids des affaires laissant de moins en moins de place à l'«aventure» journalistique. Serge July est sommé de relooker le journal et c'est le lancement de Libé 3, une nouvelle formule qui sera un nouvel échec, commercial et financier, au bout d'un an à peine. C'est ce qui a entraîné, en janvier 1996, la recapitalisation de Libération, assortie d'une réduction d'effectifs sévère ainsi que de la prise de contrôle du conseil d'administration par le groupe Chargeurs de Jérôme Seydoux.
Malgré l'épisode remarquable du 22 avril 2002 qui vit Libération tirer à 1 million d'exemplaires, dont plus de 700.000 seront vendus -la Une disait NON à un portrait de Jean-Marie Le Pen menaçant -, le journal ne cesse de péricliter, avec l'éclatement d'une nouvelle crise fin 2005, lorsque le nouvel actionnaire en puissance, Edouard de Rothschild, met en oeuvre une suppression de 52 emplois. Après une grève de quatre jours, unique en ses annales, ce seront finalement 56 salariés qui choisiront de s'en aller.
Tant que Serge July, devenu P-DG, demeurait aux commandes, Libération gardait malgré tout un peu de son âme. L'ancien soixante-huitard, compagnon de caillassage et de déclarations fracassantes de Daniel Cohn-Bendit, ramait comme un beau diable afin de faire garder le cap au navire, malgré l'adversité de l'argent et des aléas politiques.
Avec son parler haut et fort, son rire à propos de tout et de rien, ses élans du coeur et ses crispations du tiroir-caisse, Serge July est de ces personnages qui forcent le destin, le sien et celui de toutes celles et ceux qui l'entourent, contre vents et marées.
C'est là un constat d'importance car il témoigne que son départ n'est pas lié à un problème de qualité ou de pertinence du travail journalistique, mais qu'il s'agit, tout simplement, d'une question d'argent. Le différend est financier et industriel. Ne joue pas qui veut dans l'arène de la Bourse.
La menace ne pèse d'ailleurs pas que sur Libé. Tous les médias généralistes, de par le monde, connaissent cette lente et inexorable érosion qu'a engendrée l'avènement du numérique qui modèle un paysage médiatique absolument autre, avec ses normes et ses exigences financières. Cela implique une recomposition axée sur l'Internet et le mobile qui sont en passe de devenir les grands outils médiatiques de demain, électronique, radio et cellulaire, tandis que s'effiloche, d'année en année, la presse généraliste, confrontée à des contraintes de plus en plus sclérosantes.


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