La caractéristique, qui fait de la mémoire uné véritable impasse entre les deux pays, semble avoir trouvé une «issue» à travers la création de la commission mixte de cinq historiens de chaque pays pour traiter de la question de l'écriture de l'Histoire de la période coloniale d'une manière «équilibrée» et loin de la «pression» politique. L'année 2023 sera aussi une année où la «bataille» mémorielle pèsera de tout son poids pour imprimer encore davantage les rapports algéro-français et le devenir des deux pays sur fond d'un contentieux qui n'a pas été réglé depuis l'annonce de l'autodétermination du peuple algérien et le recouvrement de son indépendance et de sa souveraineté. Le temps est maintenant au pragmatisme entre les deux Etats, il ne peut y avoir une entente entre les deux pays sans que la question mémorielle ne soit assainie et écrite d'une manière objective et loin des clichés et stéréotypes d'une classe politique française qui, de tout temps,a comparé le passé colonial à l'expression d'une «civilisation» qui a apporté des «lumières» et des transformations positives aux autochtones. Ce mensonge ne cesse de s'estomper parmi les historiens français.Depuis la dernière visite du président français, Emmanuel Macron, le 25 août de l'année dernière où il avait annoncé la création d'une «commission mixte d'historiens algériens et français pour étudier les archives sur la colonisation et la guerre d'Algérie. Le président français, Emmanuel Macron, avait déclaré: « Nous avons un passé commun qui est complexe, douloureux et nous avons décidé ensemble de créer une commission mixte d'historiens pour regarder l'ensemble de cette période historique, du début de la colonisation à la guerre de libération, sans tabou, avec une volonté d'accès complet à nos archives», a-t-il souligné. Cette déclaration a été faite en présence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui a insisté sur la nécessité de faire de cette commission mixte un espace de travail de mémoire historique, qui sera indépendant et loin des pesanteurs politiques. Le président Abdelmadjid Tebboune a désigné cinq historiens qui vont représenter l'Algérie dans cette commission mixte qui se chargera de l'écriture de l'Histoire de la période coloniale. Il s'agit de Mohamed Ould Si Kaddour el-Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Fillali, Mohamed Lahcen Zeghidi et Djamel Yahiaoui. L'Algérie vient de donner un exemple concret quant à sa prédisposition à aborder la question de la mémoire avec bon sens et pragmatisme pour dissiper les malentendus en rapport avec la lecture visant à faire de la partie algérienne la cause de l'impasse qui s'est manifestée à l'encontre de la question de la mémoire et la longue période de la colonisation française. La partie algérienne attend la nomination des cinq historiens de la partie française au sein de la commission mixte pour aller très vite vers l' «écriture équilibrée et apaisée de l'histoire de la colonisation française en Algérie». Le président de la République a rappelé l'enjeu de la mémoire en soulignant que «c'est une décision que nous avons prise ensemble. Une partie de la colonisation doit être dépolitisée et remise à l'Histoire. Il faut prendre en compte les 132 ans d'occupation, car tout ne commence pas avec la guerre d'indépendance. Il y a des faits avérés, archivés, documentés, qu'on ne peut pas cacher, des écrits les attestent. Oui, au XIXe siècle, il y a eu des massacres, des spoliations foncières... Puis, les Algériens ont participé aux deux Guerres mondiales au côté de la France. Dans la Seconde, 4000 Maghrébins ont été tués pendant la seule campagne d'Italie, et près de 16000 ont été blessés, dont Ben Bella. Contre la libération de la France, la promesse de l'indépendance n'a pas été tenue, d'où le soulèvement de 1945 à Sétif et les massacres qui ont suivi», a-t-il précisé. L'histoire coloniale doit être traitée en dehors des calculs et des appréhensions politiciennes du moment. L'Algérie vise a rétablir la vérité historique qui ne veut pas dire qu'il s'agit d'une sorte de repentance. La mémoire reste indélébile, elle constitue et constituera toujours le socle de l'unité et de la cohésion de la nation algérienne.