Le Mouvement des Non-Alignés sera de retour à Alger. Une réunion restreinte des membres du mouvement aura lieu en Algérie, l'été prochain. C'est ce qu'a affirmé, hier, le président Tebboune qui a fait l'annonce lors du point de presse qu'il a conjointement animé avec son homologue ougandais en visite d'Etat en Algérie depuis samedi. Le retour du Mouvement des Non-Alignés à Alger atteste manifestement du rôle central que joue la diplomatie algérienne sur l'échiquier international. Ce dernier a été d'ailleurs marqué par un fait majeur. Celui du rétablissement des relations diplomatiques entre l'Iran et l'Arabie saoudite grâce à la médiation chinoise. Pékin vient, à travers cette médiation réussie, se donner un rôle diplomatique de premier plan qui renforce l'esprit du non-alignement. Ce qui ne manquera pas de donner de l'épaisseur au Mouvement des Non-Alignés dans lequel l'Algérie maintient son attachement aux causes justes et son plaidoyer permanent pour un monde équitable. Même si nous ignorons pour l'heure les parties qui seront au rendez-vous des Non-Alignés à Alger à l'été prochain, il va sans dire qu'il s'agira d'un moment politique fort. D'autant plus que plusieurs pays parmi les pays du Mouvement des Non-Alignés se sont renforcés économiquement. Ce qui leur a permis d'avoir des ambitions diplomatiques articulées sur des partenariats stratégiques et des blocs à vocation économique comme le club des Brics. Il reste que le groupe des pays non-alignés est autrement plus ancré dans l'histoire du monde. Il a de tout temps constitué un arbitre efficace qui, en plus d'avoir engagé une grande politique de décolonisation, a empêché d'une manière ou d'une autre à ce que la guerre froide entre les USA et l'Union soviétique ne dégénère en conflit nucléaire. Mais la plus belle réalisation du Mouvement des pays non-alignés aura été le formidable espoir qui a accompagné des peuples entiers mobilisant une bonne partie de l'humanité. L'idée d'une vie meilleure a longtemps animé les peuples opprimés qui grâce à cette immense organisation, la plus importante après l'ONU, ont pu accéder à l'autodétermination. Les impérialistes ont certes repris le contrôle du monde après la chute de l'Urss, mais en ces temps de reconfiguration géopolitique du monde, le concept de non-alignement revient au-devant de la scène. Il est d'ailleurs d'autant plus présent qu'aujourd'hui des puissances économique et politique de premier plan s'en revendiquent. L'Algérie qui, en Afrique, avec quelques autres pays du continent, constitue l'un des pôles de puissance, réunira les «mastodontes» du non-alignement, à un moment où l'Occident n'arrive plus à fédérer autour des guerres qu'il déclenche. L'Ukraine en est la preuve éclatante. Il reste que ce sommet n'empêche pas l'émergence d'un autre pôle qui se revendique, lui aussi, du non-alignement. Il s'agit des Brics. Le président de la République a d'ailleurs annoncé l'intention de l'Algérie d'adhérer à ce groupe de pays du non-alignement. Le groupe des Brics compte en effet le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud et d'autres pays peuvent intégrer ce club au mois de juin prochain à l'occasion du sommet qu'abritera le pays de Nelson Mandela. Ce sera le bras armé économique des pays non alignés. Et le sommet que l'Algérie entend organiser, en sera l'affirmation d'une volonté de peser sur le devenir de la planète. Le fait que l'ambition de l'Algérie a eu les faveurs de la Chine et de la Russie est un signe qui ne trompe pas. Au même titre que l'agenda des visites présidentielles. Les qualités des relations historiques entre l'Algérie et tous les autres pays des Brics et non alignés plaident, elles aussi, pour la réussite du sommet prévu cet été.
