Un convoi d'aide des Nations unies est entré hier dans le dernier grand bastion rebelle et terroriste du nord-ouest de la Syrie, en provenance des zones contrôlées par Damas. Il s'agit du premier convoi d'aide depuis janvier à entrer dans la région d'Idlib à partir des zones contrôlées par Damas, a précisé une source humanitaire à Idlib. Dix camions chargés d'aide du Programme alimentaire mondial (PAM), ont traversé la ville de Saraqeb, tenue par les forces gouvernementales, et sont entrées dans les zones rebelles où l'aide sera stockée dans des centres près de la frontière turque.Le PAM a annoncé le 13 juin devoir réduire de près de la moitié son aide aux Syriens nécessitant une aide alimentaire de base, faute de moyens financiers. L'ONU a rapporté sur Twitter que le convoi d'hier était le onzième à traverser le nord-ouest de la Syrie «via» les passages intérieurs.La quasi-totalité de l'aide humanitaire onusienne est acheminée de Turquie vers les zones contrôlées par le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), ex al-Nosra, branche locale d'al-Qaïda, dans le nord-ouest par le point de passage de Bab al-Hawa, conformément à la résolution 2672 du Conseil de sécurité. Une autre partie est acheminée via les passages intérieurs. Même si Damas ne contrôle pas les points de passage, l'ONU a besoin de son approbation pour faire entrer l'aide dans le nord-ouest de la Syrie. Le gouvernement syrien a accepté d'ouvrir deux autres points de passage frontaliers avec la Turquie pour une période temporaire après le séisme dévastateur qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février. Mais dans la foulée du drame, le chef de HTS, Abou Mohammad al-Jolani, avait refusé que l'aide arrive depuis les territoires contrôlés par le régime du président syrien, Bachar al-Assad. La région, qui abrite trois millions de personnes, dont la majorité sont déplacées, est soumise à un cessez-le-feu depuis mars 2020, après une offensive du régime.