Dans le branle-bas de combat qui se déroule en Espagne, en prévision des élections législatives du 23 juillet prochain, le chef du Parti populaire (PP), Alberto Nunez Feijoo, candidat en puissance au poste de Premier ministre au lieu et place de Pedro Sanchez donné sortant par tous les sondages depuis de nombreuses semaines, vient de promettre un retour à la position antérieure du pays sur la question du Sahara occidental, promettant «la transparence» dès le lendemain de la victoire. C'est au cours d'un face à face télévisé avec Pedro Sanchez, unique en son genre et au cours duquel le chef du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) a été malmené par son rival, que Feijoo a procédé à une salve de tirs sur le changement de position unilatéral dans le dossier sahraoui, se demandant quel motif a bien pu servir à Sanchez pour son alignement sur la thèse expansionniste du royaume marocain. Il s'est même fait insistant pour que les électeurs puissent connaître les «véritables raisons de ce revirement». «Je vous demande de divulguer ce que vous avez convenu avec le Maroc pour que vous changiez de position concernant le conflit au Sahara occidental et de vous aligner sur la position de Rabat, sans vous concerter avec le gouvernement, la classe politique et l'opposition», a ainsi martelé Feijoo jusqu'à mettre Sanchez dans tous ses états. En répétant que dès sa prise de fonction en tant que Premier ministre, il veillera aux principes de «neutralité, d'équilibre et de transparence», Feijoo a signifié que la politique de l'Espagne sera avec lui tout à fait «à, l'opposé» de celle de l'actuel gouvernement. «Il n'y aura pas de politique étrangère sans consulter le chef de l'opposition et je n'adopterai pas de critères qui lient mon pays sans en demander l'autorisation au Congrès», a même assuré le chef du Parti populaire dont les sondages ont constaté la forte avancée par rapport à son rival. Dans ce contexte de changement probable, les autorités espagnoles viennent de renforcer le dispositif sécuritaire au niveau des frontières avec le royaume du Maroc, estimant qu'une recrudescence spectaculaire du trafic de drogue et de migrants est de nouveau orchestrée par le Makhzen. Dans l'enclave de Ceuta, le Commandement de la Garde civile a renforcé le Groupe de réserve et de sécurité (GRS), l'unité d'élite de la Garde civile, avec un contingent de 18 membres chargés de la «lutte contre l'utilisation des jet-skis, un moyen de transport de plus en plus prisé pour le trafic de personnes et de drogue entre le Maroc et Ceuta». Selon un communiqué du gouvernement Sanchez, cette mesure fait suite au constat d'une «augmentation enregistrée ces derniers jours dans l'utilisation de ce type de véhicule aquatique par les passeurs marocains pour transporter les migrants vers les côtes de Ceuta» qui est prise d'assaut par les trafiquants marocains pour acheminer la drogue et les migrants. Le message du Makhzen est clair, en prévision de législatives compliquées.