Orienté sur l'ultime objectif de diversification des productions et des élevages, pour répondre aux besoins de la sécurité alimentaire, le secteur de l'agriculture aborde une phase de sortie des sentiers battus, à travers l'expérimentation de nouveaux produits. C'est dans cette optique que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a reçu dimanche à Alger une délégation de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), pour «écouter les préoccupations liées principalement à la filière de l'élevage d'autruches», précise un communiqué du ministère. Faisant suite à une série de concertations et de dialogue avec les professionnels du secteur pour opérer des ouvertures susceptibles d'apporter une nouvelle dynamique, le secteur s'est attelé ces dernières années, à élargir son champ d'action à travers l'édification de passerelles opérationnelles avec les acteurs influents dans ce domaine, notamment les organismes scientifiques et ceux dédiés à la formation. À ce titre, le ministre a tenu à mettre en avant «l'expérience pionnière du secteur en matière de recherche scientifique, à la faveur du renforcement du rôle des instituts et centres de formation et de recherches y relevant qui contribuent efficacement à la promotion de l'agriculture, de l'élevage, de la production des viandes rouges, ainsi qu'à l'accompagnement de tous les éleveurs, par le biais de la formation à l'Institut technique des élevages (Itelev) qui compte une précédente expérience dans l'élevage d'autruches et dans la garantie d'une couverture sanitaire aux animaux». Une approche qui traduit clairement la volonté de l'Etat à hisser le secteur de l'agriculture au rang d'acteur central de la relance économique, et vecteur de l'innovation et de l'expérimentation de nouvelles voies de développement et de croissance. Hormis l'aspect innovateur de cette initiative, toute l'importance de cette démarche réside dans l'émergence d'une nouvelle vision qui tend à exploiter toutes les éventualités et domaines, pour améliorer les rendements, changer les modes de consommation, et adapter de nouveaux mécanismes, dont l'efficacité en amont de cette stratégie. Autrement dit, le développement de nouveaux élevages qui peuvent avoir un impact positif sur les marchés de consommation et de la distribution, n'est certainement pas une solution d'appoint. C'est une action dont les résultats s'inscrivent sur le moyen et long terme. D'autant plus que les nouvelles dispositions juridiques et administratives destinées à faciliter l'investissement, ne peuvent que booster cette orientation. Leur application se présente comme un accélérateur pour de telles initiatives. D'autre part, l'accompagnement de l'Etat dans cette voie représente une ouverture franche pour tout type d'expérimentation susceptible d'apporter une plus-value pour le secteur, ou de contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire. Pour les opérateurs économiques, c'est une nouvelle ère qui commence, sous le signe de la liberté d'action, et de l'innovation, mais également avec le devoir de contribuer à l'essor du secteur, dans le cadre d'une transition économique efficiente. C'est dans ce sillage que M. Henni a rappelé «l'engagement du secteur à développer la filière de l'élevage d'autruches en Algérie eu égard à ses avantages économiques, notamment la possibilité d'utiliser la plupart de ses parties (viande, peaux, graisses), outre les oeufs. Les investisseurs dans l'élevage d'autruches bénéficieront de toutes les facilités nécessaires, l'objectif étant de renforcer la sécurité alimentaire».