Un partenariat sino-algérien liant l'entreprise Saidal à un fabricant chinois permettra à l'Algérie de se lancer dans la production de cristaux d'insuline dès 2024. C'est ce que vient d'annoncer le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique Ali Aoun, à partir d'Oran. Pareille annonce atteste, l'on ne peut mieux, que le gouvernement est résolu à libérer les patients insulinodépendants algériens des griffes des laboratoires étrangers. Les diabétiques paieront moitié moins cher leur traitement, et c'est Ali Aoun qui nous apprend la bonne nouvelle, en annonçant à partir de la capitale de l'Ouest que son département s'est engagé à réduire le coût de l'insuline de 50% d'ici fin 2023. L'Algérie a, en la matière, les moyens de sa politique, a clairement fait savoir Aoun, rappelant que l'insuline est en passe d'être produite à profusion dans notre pays. Il a noté, à ce titre, qu'elles sont trois usines en Algérie à produire différents types d'insuline. Le marché de cette hormone hypoglycémiante en Algérie représente 420 millions d'euros par an, avec un nombre de diabétiques insulinodépendants avoisinant les 2,5 millions, a-t-il déclaré, tout en assurant que d'ici fin 2024, l'Algérie sera complètement autonome en matière de production d'insuline. L'Algérie se lancera donc dans la production des cristaux d'insuline à partir du 1e semestre de l'année 2024, après la signature d'une convention de coopération entre Saidal et un partenaire chinois, tel qu'annoncé par le ministre, qui a qualifié cette étape de «grand pas», surtout que ces cristaux d'insuline ne sont produits que dans quatre usines à travers le monde, a-t-il rappelé. La production locale de matières premières de cette hormone garantirait un approvisionnement stable en ce médicament essentiel, répondant ainsi aux besoins croissants des patients diabétiques en Algérie, a eu déjà à indiquer Ali Aoun qui considère le partenariat sino-algérien comme une opportunité majeure de renforcer le secteur industriel du pays. Abordant le climat actuel de l'investissement en Algérie, notamment après l'adoption de la nouvelle loi sur l'investissement, il a souligné que l'impact de celle-ci est palpable sur le terrain. Aoun a rappelé que près de 585 projets dans le secteur de l'industrie pharmaceutique étaient gelés depuis 2017, pour des «raisons futiles», ajoutant que l'adoption de la nouvelle loi sur l'investissement a permis le dégel de 80% d'entre eux en quatre mois. Il a inspecté le projet d'achèvement de l'annexe du Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques, qui couvrira 16 wilayas de l'ouest et du sud-ouest du pays, dont le taux d'avancement a atteint 97%, et qui sera réceptionnée à la fin du mois de septembre courant. Revêtant sa casquette de ministre de l'Industrie, Aoun a également visité le complexe sidérurgique Tosyali-Algérie ainsi que l'usine AlfaPipe à Bethioua, spécialisée dans la fabrication de tubes de transport d'eau, de pétrole et de gaz. Cette usine est à l'arrêt depuis 2019 et sa direction a été récemment confiée au complexe I-Metal, a-t-on expliqué sur place. Le ministre a donné des instructions afin d'accélérer la remise en production de cette usine. Le ministre, qui a suivi une présentation détaillée des capacités du secteur industriel à Oran, a enfin affirmé que la capitale de l'ouest du pays est un pôle industriel important qui regroupe 30% de l'industrie nationale.