L'armée sioniste continue à mobiliser ses troupes aux abords de la bande de Ghaza en vue d'une probable offensive terrestre, qui fait craindre un embrasement de toute la région. L'agression qui a fait des milliers de morts a été déclenchée après une attaque sans précédent lancée le 7 octobre par le Hamas contre le territoire israélien à partir de la bande de Ghaza sous contrôle du mouvement islamiste palestinien. Au neuvième jour du conflit, l'armée de l'air sioniste a bombardé sans relâche des «cibles» dans la bande de Ghaza, écoles, hôpitaux, mosquées et habitations, alors que les combattants du Hamas ont continué de tirer des roquettes en direction du territoire hébreu. Face aux frappes aériennes et après la sommation de l'armée sioniste à évacuer le nord de la bande de Ghaza, plus d'un million de personnes ont été déplacées en une semaine dans ce territoire de 362 km2, qui compte au total 2,4 millions d'habitants, selon l'ONU. L'armée sioniste a confirmé qu'elle se préparait à une «prochaine étape» de son opération de représailles contre la population civile palestinienne, se disant dans l'attente d'une «décision politique». Ces préparatifs inquiètent au plus haut point la communauté internationale, qui redoute que le conflit embrase la région. A la manoeuvre depuis plusieurs jours, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est revenu en Israël hier, pour une deuxième visite en une semaine, après une tournée dans plusieurs pays arabes. Au Caire, il a assuré que les alliés arabes des Etats-Unis ne voulaient pas de débordement du conflit.»Personne ne doit jeter de l'huile sur le feu, ailleurs», a-t-il dit, ajoutant que les différentes capitales arabes visitées, dont Riyadh, utilisaient «leurs propres canaux pour s'assurer que cela n'arrive pas». «L'expulsion des Palestiniens de Ghaza est vouée à l'échec», a-t-il aussi souligné. Les Etats-Unis ont enjoint à l'Iran, allié du Hamas et du Hezbollah libanais, de ne pas étendre le conflit. L'Iran a prévenu que «nul ne peut garantir le contrôle de la situation et la perspective d'un élargissement du conflit» si Israël envahit Ghaza. La conseillère spéciale de l'ONU sur la prévention des génocides, Alice Wairimu Nderitu, a évoqué le «risque très grave d'une escalade militaire dans la région». La tension monte dangereusement à la frontière entre le Liban et Israël, où les accrochages meurtriers se multiplient entre le Hezbollah et l'armée sioniste. Dimanche, un Israélien a été tué et plusieurs autres blessés à Shtula, dans le nord, par un tir de missile du Hezbollah. Et le siège des Casques bleus de l'ONU dans le sud du Liban a été touché par une roquette. Le ministre sioniste de la Défense Yoav Gallant a affirmé que son pays ne voulait pas d'une guerre à sa frontière avec le Liban, mais «si le Hezbollah choisit la voie de la guerre, il en paiera un très lourd tribut». Israël a aussi attaqué samedi à l'artillerie la Syrie voisine aprè s des «alertes aériennes» dans la partie du plateau du Golan illégalement occupé depuis 1967. Plus de 1.400 personnes, en majorité des réservistes de l'armée d'occupation sioniste, ont été tuées dans l'attaque du Hamas, selon un dernier bilan israélien. Les autorités du Hamas ont fait état d'au moins 2.670 personnes, dont des centaines d'enfants, tuées dans les frappes sionistes qui ont dévasté des quartiers entiers. Quelque 155 Israéliens ayant pour la plupart d'autres nationalités occidentales sont détenus par le Hamas, l'armée sioniste disant avoir retrouvé «des cadavres d'otages». Le Hamas a fait état de 22 prisonniers tués dans les raids sionistes. L'armée sioniste prétend assiéger et détruire la ville de Ghaza pour y éliminer le centre des opérations du Hamas. Mais à Ghaza, une «catastrophe humanitaire inédite» est en cours, a affirmé l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).»Pas une goutte d'eau, pas un grain de blé, pas un litre de carburant n'a été autorisé à entrer ces huit derniers jours», a affirmé Philippe Lazzarini, le chef de l'Unrwa. Seule lueur d'espoir, l'eau est revenue dans certaines localités du sud du territoire palestinien où s'entassent des dizaines de milliers de personnes. Le président palestinien Mahmoud Abbas a assimilé le «déplacement» en cours à l'exode de quelque 760.000 Palestiniens à la création en 1948 de l'Etat d'Israël, l'Egypte et la Jordanie s'opposant à toute nouvelle dispersion de Palestiniens hors de leurs terres. Il a par ailleurs affirmé, lors d'un entretien avec son homologue vénézuélien Nicolás Maduro, que «les sionistes cherchent à reproduire une nouvelle Nakba», selon l'agence de presse officielle palestinienne Wafa. Dans le sud de la bande de Ghaza, où les déplacés affluent par dizaines de milliers, manquant de tout, les frappes israéliennes se poursuivent, selon des habitants.