Le ministre nord-coréen des Affaires étrangères se rendra en Russie la semaine prochaine, a rapporté hier un média officiel nord-coréen, alors que Washington et ses alliés ont condamné des transferts d'armes présumés de Pyongyang à Moscou pour sa guerre en Ukraine. La Russie et la Corée du Nord, alliés de longue date, affichent un rapprochement depuis le voyage du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un dans l'Extrême-Orient russe en septembre 2023 pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine.»Choe Son Hui, ministre des Affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée, effectuera une visite officielle en Fédération de Russie du 15 au 17 janvier à l'invitation de son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov», a indiqué l'agence de presse KCNA. De hauts responsables russes, dont les ministres de la Défense et celui des Affaires étrangères, se sont également rendus en Corée du Nord l'année dernière, alimentant les inquiétudes occidentales concernant un possible accord sur l'armement. Début janvier, la Maison Blanche a accusé la Corée du Nord d'avoir transféré des missiles balistiques et des lanceurs à la Russie, ce qu'elle a qualifié d'»escalade significative et inquiétante» de son soutien à l'effort de guerre de Moscou. Des missiles fournis par Pyongyang, d'une portée d'environ 900 kilomètres, ont été utilisés par la Russie lors d'attaques contre l'Ukraine, disent des responsables américains. La coopération militaire et économique croissante entre la Russie et la Corée du Nord inquiète Washington et Séoul ainsi que l'alliance atlantiste en Ukraine. La Corée du Sud a accusé Pyongyang d'avoir fourni plus d'un million d'obus d'artillerie à Moscou en échange d'aide technologique pour ses satellites militaires. Après deux tentatives infructueuses, la Corée du Nord a réussi à mettre en orbite un satellite espion à la fin de l'année dernière. Les Etats-Unis ont indiqué en octobre 2023 que la Corée du Nord avait livré plus de 1.000 conteneurs d'équipements militaires et de munitions à la Russie. La Corée du Nord a tiré hier un missile balistique, selon l'armée sud-coréenne, quelques jours après des exercices d'artillerie avec des munitions réelles et sur fond d'inquiétudes sur un durcissement de la position de Pyongyang.»La Corée du Nord a tiré un missile balistique non identifié vers la mer de l'Est», a déclaré l'état-major interarmées sud-coréen dans un communiqué, faisant référence à une zone aussi connue sous le nom de mer du Japon. Les garde-côtes japonais ont fait état d'un «objet, potentiellement un missile balistique, lancé depuis la Corée du Nord», citant des informations du ministère de la Défense du pays, demandant aux navires de faire attention. Le dernier missile lancé par la Corée du Nord, le 18 décembre, était un missile de classe ICBM à combustible solide Hwasong-18, le plus avancé dont elle dispose, tiré dans la mer du Japon. Début janvier, la Corée du Nord a effectué des exercices d'artillerie avec des munitions réelles sur sa côte occidentale, près d'îles sud-coréennes dont la population civile a été appelée à se mettre à l'abri. Mercredi, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a décrit la Corée du Sud comme le «principal ennemi» du pays. Ces commentaires marquent un changement de ton dans la politique nord-coréenne et laissent présager que Pyongyang adoptera à l'avenir une position plus dure, selon des analystes. Les relations entre les deux Corées sont actuellement au plus bas depuis des décennies.