Reçu, ce jeudi, par le président de la République, le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Piantedosi, a mis en exergue au sortir de l'audience présidentielle la «vision commune» que partage Alger et Rome sur nombre de questions d'ordre régional et international. Résumant sa rencontre avec le président Tebboune, Matteo Piantedosi a déclaré avoir évoqué avec le chef de l'Etat, le travail accompli avec le ministre de l'Intérieur, Brahim Merad. Il s'agit de la signature d'un accord entre les deux pays dans le domaine sécuritaire. Ce résultat est, retient-on, le fruit d'un partenariat exemplaire tissé entre Alger et Rome sur «des dizaines d'années», a rappelé le ministre. Des relations fructueuses dont l'origine n'est autre que l'engagement de l'ancien P-DG de la compagnie pétrolière italienne, ENI, Enrico Mattei, aux côtés de la cause des Algériens pour leur indépendance. Les récents développements géopolitiques ont donné des perspectives très intéressantes à cette amitié, que Alger et Rome entendent «renforcer davantage», indique l'hôte d'El Mouradia. C'est donc dans un esprit d'entente parfaite que les deux pays ont signé, jeudi, un nouvel accord sécuritaire. Le document fait référence à la nécessaire adaptation aux défis de l'heure, dont les nouvelles formes de criminalité transfrontalière en sont le pendant. Les services de sécurité algériens et italiens sont confrontés au trafic de stupéfiants, le crime électronique qui ne connaît pas les frontières, la migration clandestine et la traite des êtres humains. Cela dans un contexte régional électrifié par une situation d'instabilité dans certains pays du Sahel. Ce qui justifie amplement une collaboration étroite entre Alger et Rome pour répondre avec un maximum d'efficacité aux agissements de criminels, dont certains n'hésitent pas à commercer avec la détresse de jeunes Africains. Pour le ministre de l'Intérieur, Brahim Merad, l'accord «traduit concrètement la volonté sincère du président Tebboune et de son homologue italien Mattarella». Merad a rappelé que le sujet de la criminalité transfrontalière a été évoqué entre les deux chefs d'Etat «lors des visites échangées au cours des dernières années». Les deux hommes se sont engagés, de ce fait, à «relancer la coopération entre les deux pays». Le ministre de l'Intérieur a rappelé que l'Algérie et l'Italie «entretiennent des relations historiques profondes marquées par des liens de bon voisinage et une coopération dans plusieurs domaines». Ce qui a grandement facilité la tâche aux deux ministres de l'Intérieur pour trouver un terrain d'entente. Il faut savoir que l'accord en question amende celui qui existe déjà et qui a été signé en 1999. La nouveauté tient «au renforcement de la coopération entre les corps de la police et de la Protection civile des deux pays», en «assurant la coordination continue et l'évaluation de l'efficience des activités communes». Il est entendu que la nouvelle mouture prend en compte «la situation stratégique de l'Algérie qui fait d'elle le portail de l'Afrique, et de l'Italie, considérée comme le portail de l'Europe», souligne le ministre de l'Intérieur. Cette donne place l'Algérie, comme un acteur clé de la sécurité dans la Méditerranée occidentale. L'Italie et toute l'Europe reconnaissent en l'Algérie de grandes capacités à même de combattre le crime organisé. Il est entendu que cet accord signé entre deux pays amis est autrement plus applicable que les injonctions que l'Europe a l'habitude d'imposer aux pays de la rive sud de la Méditerranée. Son impact sur l'activité des réseaux criminels n'est pas discutable. Et le ministre italien en atteste en soulignant son «extrême importance». Matteo Piantedosi qui a également été reçu par le ministre des Affaires étrangères, note le «large cadre de coopération entre les corps de sécurité et de la police des deux pays pour faire face aux différents crimes graves», que suscitera cet accord, dont «la mise en oeuvre (sera) rapide», révèle le ministre italien. Il a retenu «le professionnalisme des corps de la police et de la Protection civile de l'Algérie». De même, «les efforts consentis par l'Algérie dans la lutte contre la criminalité dans toutes ses formes». Piantedosi a qualifié l'Algérie de «partenaire important pour l'Italie dans tous les dossiers stratégiques, notamment dans la région de la Méditerranée».