Le génocide que mène l'entité sioniste dans la bande de Ghaza et, notamment à Rahah, a «atteint un niveau horrible», a dénoncé vivement l'Afrique du Sud dans son intervention jeudi devant la plus haute juridiction de l'ONU, à savoir la Cour Internationale de Justice (CIJ). «L'Afrique du Sud avait espéré, lors de notre dernière comparution devant cette cour, mettre un terme à ce processus génocidaire afin de préserver la Palestine et son peuple», a en outre déploré Vusimuzi Madonsela, représentant de Pretoria mais «au lieu de cela, le génocide d'Israël s'est poursuivi à un rythme soutenu et vient d'atteindre un nouveau et horrible niveau», a-t-il souligné. Vaughan Lowe, un autre avocat sud-africain, a relevé que l'agression barbare actuelle contre Rafah où sont assaillis plus d'un million et demi de réfugiés représente «la dernière étape de la destruction de Ghaza et de son peuple palestinien». Les avocats de l'Afrique du Sud pressent, dans ce contexte, la CIJ d'ordonner un cessez-le-feu immédiat pour prévenir le nettoyage ethnique en cours et leurs interventions ont donné le ton des deux jours d'audiences qui se sont tenues au siège de la Cour internationale de Justice, à La Haye (Pays-Bas). Prétendant avec l'indécence habituelle son «engagement inébranlable à faire respecter le droit international», l'entité sioniste a usé des expédients pour juger les accusations sud-africaines comme «totalement infondées» alors même que le bilan de son agression depuis huit mois est de plus de 35000 martyrs, en majorité des enfants et des femmes et que l'armée sioniste poursuit un nettoyage ethnique évident. Et s'il y a quelque chose de «moralement répugnante», c'est bien cette tactique du loup qui crie au loup. Dans son arrêt rendu en janvier dernier, suite à la première saisine introduite par l'Afrique du Sud, la CIJ avait ordonné à l'entité sioniste de «faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir tout acte de génocide et permettre l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Ghaza». La suite, on la connaît et les faits sont les faits qu'aucune manoeuvre procédurière ne saurait diluer. Si à l'époque, la CIJ n'a pas ordonné clairement un cessez-le-feu, les exactions ont atteint désormais un tel niveau que l'Afrique du Sud en appelle à une nouvelle ordonnance du tribunal international pour empêcher le pire qui se trame à Rafah et dont la communauté internationale ne peut se dédouaner. «Comme le démontrent des preuves accablantes, la manière même dont Israël poursuit ses opérations militaires à Rafah et ailleurs à Ghaza est en soi génocidaire», a ainsi clarifié Pretoria dans sa requête, ajoutant qu'il est d'une extrême urgence d'ordonner à l'agression sioniste «d'arrêter» sa barbarie. Les ordonnances de la CIJ qui tranche les différends entre Etats sont juridiquement contraignantes même si elle ne dispose pas des moyens nécessaires pour les faire respecter mais, d'ores et déjà, l'Afrique du Sud réclame trois nouvelles mesures d'urgence, dans l'attente du jugement de fond concernant la violation sioniste de la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948. Elle demande ainsi que la CIJ ordonne à l'entité sioniste de «se retirer et de cesser immédiatement son offensive militaire» à Rafah, de prendre «toutes les mesures efficaces» pour «un accès sans entrave» à Ghaza aux travailleurs humanitaires, ainsi qu'aux journalistes et aux enquêteurs et, enfin, de veiller à ce que le gouvernement Netanyahu produise un rapport sur les mesures prises pour respecter les ordonnances. Alors que 600000 Palestiniens ont été contraints à quitter Rafah, selon l'UNRWA, l'Afrique du Sud souligne qu' «en tant que principale plaque tournante de l'aide humanitaire à Ghaza, si Rafah tombe, Ghaza aussi».