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Et la peur changera de camp!
77e Festival de Cannes/Moi aussi de Judith Godrèche
Publié dans L'Expression le 19 - 05 - 2024

Dès la soirée d'ouverture du festival de Cannes le ton est donné. Esquissant quelques pas de danse, la maîtresse de cérémonie, la comédienne Camille Cottin, après l'introduction d'usage, le dit tout de go: «Ah oui, je précise que les rendez-vous professionnels nocturnes dans les chambres d'hôtel des messieurs tout-puissants ne font plus partie des us et coutumes du vortex cannois suite à l'adoption de la loi #MeToo». Applaudissements nourris dans la salle. Déclaration qui sera suivie le lendemain, par celle de la présidente Iris Knobloch, lors de la conférence de presse du festival: «Nous sommes extrêmement attentifs à ce qui se passe aujourd'hui, nous suivons la situation de près. Nous veillerions à prendre la bonne décision au cas par cas, en concertation avec le conseil d'administration et les parties prenantes. Mais on évoquerait aussi l'oeuvre afin de voir ce qui est le mieux pour elle. C'est elle la vraie star». Il faut dire que le cinéma français a été ébranlé, depuis plusieurs mois, par des témoignages de comédiennes et techniciennes évoquant les abus sexuels qu'elles ont subis pendant la préparation d'un film, ou sur les plateaux de tournage, de la part de réalisateurs, de techniciens ou de comédiens. Sept ans après le début de la vague #MeToo, qui aura vu la chute du nabab des nababs du cinéma mondial, l'américain Harvey Weinstein en 2017 et qui avait abouti à la condamnation à un quart de siècle de prison. La machine s'est sérieusement emballé avec l'intiative prise par celle qui en deviendra la figure symbole de ce véritable nettoyage des écuries d'Augias...
Auparavant, «Le bal des vampires», pour paraphraser le titre du film d'un grand cinéaste, avait été ouvert, par Roman Polanski, identifié prédateur et condamné en tant que tel, dans les années soixante-dix, par la justice américaine.
Cette préoccupation reste dans tous les esprits, aux Etats-Unis, où l'une des condamnations du producteur Harvey Weinstein vient d'être annulée, comme en France, avec le procès de l'acteur Gérard Depardieu en octobre.
Le mouvement de libération de la parole a été relancé par la comédienne française Judith Godrèche, figure charismatique du cinéma d'auteur avec les réalisateurs comme Benoit Jacquot et Jacques Doillon alors qu'elle n'était qu'une très jeune adolescente. Après avoir témoigné dans la presse et devant le Sénat français, et reçu des milliers de témoignages de femmes agressées dans toutes les sphères de la société, Judith Godrèche a décidé de passer à l'étape supérieure pour donner un plus grand écho à cette cause soutenue par de nombreuses personnalités comme en témoigne, le mouvement, «#metoo, on persiste et on signe» qui montre que les violences sexuelles et sexistes touchent beaucoup de femmes mais de jeunes hommes également. Judith Godrèche s'est emparée de la caméra pour réaliser «Moi aussi», un court métrage présenté lors de la cérémonie d'ouverture d'Un Certain Regard. «?J'ai repensé au personnage muet de Holly Hunter dans «La Leçon de piano», son silence, son corps, la façon dont Jane Campion utilise la matière pour exprimer par des images sans passer par des mots.?» a expliqué Judith Godrèche.
Une jeune fille incarnée par Tess Barthélemy, (la propre fille de Godrèche) se retrouve confrontée à une multitude de regards, chacun portant le poids de son propre passé victimaire. Elle devient le relais de ces histoires multiples. Un millier de témoignages, les plus intimes, a été intégré de manière anonyme dans ce court-métrage, offrant ainsi une voix aux silences et aux douleurs enfouies. «Moi Aussi» qui offre une exploration émouvante de la douleur, de la résilience et de la libération reste un document poignant, qui donne une voix collective aux victimes de violences sexuelles. Cette exposition cannoise permettra, sans aucun doute, d'élargir le champ des possibles libérations de la parole d'autres femmes de par le monde.: «Recevoir tous ces témoignages oblige à une forme de responsabilité, c'est certain. Je me suis rendu compte de ce que le fait de tendre la main impliquait. Il n'était pas possible de traiter ces textes, et donc ces vécus, avec légèreté ou désinvolture. Il faut beaucoup de courage pour parler. Quand on fait face à cette part d'ombre du monde, il y a ce sentiment de solitude totale qui empêche d'imaginer l'existence d'autant de personnes victimes.
Entre les personnes victimes de violences sexuelles et la société, le rapport se conjugue au silence. Le pli est de se taire.»


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