«Nous avons des engagements envers le pouvoir dont nous sommes un partenaire à plusieurs niveaux. Cela nous appelle à être plus responsables, plus sérieux dans le traitement des dossiers partant du fait que nous disposons de détails qui échappent aux autres formations de l'opposition notamment».C'est en ces termes qu'a argumenté le président du groupe parlementaire du Mouvement de société pour la paix MSP, M.Semari en présentant la position de son parti lors de l'adoption de la loi de finances 2006 à l'APN. Une position marquée par une abstention record sur plusieurs amendements proposés essentiellement par le PT et El Islah. En effet, ce parti a rejeté, de par cette option, toutes les mesures à caractère social. Semari insiste sur le fait que «l'abstention est une option responsable» et accuse l'opposition de manoeuvrer à des fins «politiciennes» loin du souci d'améliorer la situation sociale des citoyens. «L'on pouvait bien adopter tous les articles en question afin de donner l'impression au peuple que nous travaillons pour son propre intérêt, mais rien ne nous garantit que l'Etat sera en mesure de respecter ces engagements quand les prix du baril chutent», souligne Semari. Plus incisif, le député M.Fateh Guerd, a réduit les 90 amendements proposés au terme des débats, à une «tactique», adoptée par les partis initiateurs pour monopoliser la parole le jour du vote. Les critiques s'adressent, en premier lieu au PT qui a proposé la révision du Snmg à 25.000DA ou encore l'instauration d'une allocation au profit des handicapés. Deux propositions jugées «irréalistes» par la formation de Boudjerra Soltani. «Le MSP, ajoute l'orateur, a intensifié ses efforts dans les coulisses, au niveau de la commission des finances et du budget de l'APN. Un forcing sanctionné, selon lui, par l'abrogation de l'article stipulant l'augmentation de la taxe sur l'habitation et l'élaboration d'un autre prévoyant des aides financières pour les victimes du séisme de Chlef. Les parlementaires du MSP, qui ont organisé hier une conférence de presse au siège du groupe à l'APN, ont accusé en des termes, à peine voilés, le FLN d'être derrière le rejet de la majorité des amendements, sachant qu'il détient la majorité au niveau de la commission des finances. Le MSP, défend Boumechera, a proposé 17 amendements, les plus importants concernent la diminution de l'IRG et la suppression de la vignette automobile, deux propositions qui n'ont pas obtenu l'unanimité». Les intervenants rejettent la thèse selon laquelle l'APN est devenue une boîte d'enregistrement, sous prétexte que toutes les lois passent comme une lettre à la poste. «Nous contestons cette lecture, preuve en est le recours de plus en plus récurrent aux ordonnances présidentielles», soutient Fateh Guerd, lequel ajoute que les projets de loi de finances subissent plusieurs rectifications par les députés. Par ailleurs, M.Boumechera a reconnu que l' instance législative fonctionne selon les mécanismes datant des années 70. La sortie du parti de Soltani renseigne sur la guéguerre qui prévaut au niveau de l'hémicycle de l'APN à la veille des échéances électorales.