Les dernières 24 heures ont été abondantes en pluie. En ce laps de temps relativement court, la station météorologique de Bouira enregistrait 32 mm de précipitation. Un peu plus tard, un Bulletin météorologique spécial avertissait sur une situation caractérisée par des averses et de chute de grêle. Selon le chef de cette station, Djamel Rami, cet épisode orageux, marqué par des coups de tonnerre et des éclairs, a commencé dimanche soir vers 19 h et s'est poursuivi jusqu'à hier vers 4 h du matin. Toujours selon cette source, les apports pluviométriques qui en ont résulté ont profité à toute la wilaya, inaugurant un cycle climatique totalement différent de l'année dernière, marquée par une sécheresse très sévère. La preuve, alors qu'en 2023, en ce même mois, on n'enregistrait que 2 mm, cette année, le cumul au 23 septembre oscille entre 55 et 60 mm. Avec de tels apports, on pense que le niveau des trois barrages au plus bas, l'année dernière, et celui des nappes fortement mis à mal, la situation hydrographique de la wilaya s'est beaucoup améliorée. La preuve: on la voit dans la distribution de l'eau potable. Dans les communes où elle intervenait tous les six jours, elle est ramenée aujourd'hui à deux et même à un jour. Inutile de dire qu'avec toutes ces pluies qui ont fait de ce mois, généralement chaud, le plus pluvieux de la dernière décennie, les agriculteurs qui n'avaient d'yeux en ce début de saison que pour le ciel, ont accueilli ce changement de temps avec un sentiment de joie profond. Ils ne tenaient absolument pas à revivre l'épreuve terrible de l'année la plus sèche et la plus torride de ce siècle. Certains, confortés dans l'idée que l'année 2024-2025 s'annonce sous de bons auspices, ont commencé les labours. La terre ramollie par les premières précipitations qui, rappelons-le, ont commencé bien avant septembre, se prêtaient avec allégresse à ces travaux préparatifs. Rencontrée au siège de la wilaya, il y a deux ou trois semaines, la directrice de l'agriculture affichait un moral d'acier, convaincue que ces premières pluies allaient dans le sens des prévisions du secteur. Ce dernier, se doutant que l'année qui s'annonce sous des signes qui ne trompent pas serait exceptionnel a permis à la superficie à emblaver de faire passer de 76 000 à 80 000 ha. La campagne moisson-battage pourrait démarrer à partir du 10 octobre, selon un calendrier rigoureusement respecté, sauf pour le début de l'année 2023 où le ciel avare en pluie n'a commencé à devenir pluvieux que vers novembre. Avec un peu plus de régularité, l'année 2024 aurait été meilleure encore. Celle de l'année en cours avec ce cumul qui frise les 60 mm, tous les espoirs sont permis. Ce qui est certain, c'est que le mois de septembre n'est pas fini et si la météo n'annonce rien d'ici les 27 et 28, le ciel, fortement couvert, avec un léger vent, semble démentir cette prévision et laisser escompter des pluies aussi importantes que celles de ces dernières 24 heures. Il nous faut ajouter que le chef de service de la météo, s'appuyant sur des données fiables, nous affirmait que les précipitations qui ont touché la wilaya de Bouira ont été également enregistrées dans les wilaya de l'ouest, entre autres Tiaret, Sidi Bel Abbès, Nâama, Saïda, Bayadh, Médéa, etc. Nous aurions aimé avoir plus d'informations concernant l'état des barrages, mais la directrice des ressources en eau en congé de maladie ne pourra reprendre le travail que la semaine prochaine où elle compte organiser un point de presse sur le secteur.
