Une année après le 7 octobre 2023, c'est le bourbier au Moyen-Orient, où l'armée sioniste fait face à sept fronts ouverts. Nombreux sont les observateurs, notamment en Occident, qui lui reprochent de faire dans la surenchère au lieu de négocier la libération et l'échange d'otages, en optant pour la voie diplomatique. Dans ce décor apocalyptique, où l'on compte près de 42 000 martyrs et 100 000 blessés, victimes de la folie génocidaire, ceux qui ont du sang sur les mains, s'enfoncent dans l'indicible. Bien avant la communication de ce lourd et sinistre bilan, l'Algérie a, très tôt, attiré l'attention du monde sur ce qu'elle a qualifié de crime contre l'humanité, et ce dès les premiers assauts meurtriers sur Ghaza, désormais, cimetière des valeurs humanitaires prêchées pompeusement par un Occident qui, une année durant, a fermé l'oeil sur ce qui est finalement désigné par crime d'apartheid. Consciente que la Palestine est l'icône des peuples libres, et a fortiori Ghaza, l'Algérie n'a pas pris de gants pour appeler à documenter les crimes de guerre commis à ciel ouvert, en un lieu où gravitent les grandes religions monothéistes. Fidèle à ses principes recommandant la défense des causes justes et des peuples opprimés, elle a, et au nom du sacro-saint droit international, convoqué la conférence internationale «Justice pour le peuple palestinien». L'avenir de la Palestine passe par le droit international, avait-on, en effet, considéré à Alger, en novembre dernier, lorsqu'une armée d'avocats et d'experts s'échinaient, deux jours durant, à mettre en évidence le crime de génocide commis contre la population ghazaouie. Ces travaux avaient été finalement sanctionnés par «La Déclaration d'Alger», laquelle appelle à porter plainte auprès du bureau du procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) et à intenter des actions pénales à l'encontre des responsables et des autorités de l'occupation sioniste, auteurs de génocide contre le peuple palestinien. «La Déclaration d'Alger pour la justice pour le peuple palestinien» a ainsi eu le mérite de mettre l'accent sur la nécessité de porter plainte auprès du bureau du procureur général de la CPI, conformément à un plan juridique préalablement établi et devant être pris en charge par une commission de suivi. Il s'agit donc de traîner devant les juridictions internationales compétentes et autres tribunaux qui ont adopté le principe de compétence universelle, particulièrement la CPI «les auteurs de crimes de guerre et de crimes génocidaires commis à l'encontre du peuple palestinien». Il a été, à ce titre, recommandé de s'adresser aux organisations et aux instances internationales mentionnées dans les recommandations de la conférence en vue de poursuivre l'entité sioniste occupante. L'avocat français Gilles Devers, qui représente les Palestiniens devant la CPI, avait expliqué qu'en ce qui concerne la question palestinienne le droit international a pleine valeur. Devers, qui a activement participé à l'évènement d'Alger, a eu, par ailleurs, à préciser: «Le peuple palestinien qui n'a pas d'armée a, à ses côtés, une armée d'avocats décidés à défendre sa cause devant les tribunaux, avec toute la rigueur que dicte leur profession.» «Nous privilégions la CPI qui est le terrain le plus sûr pour les Palestiniens. Nous disposons de preuves précises pour des faits marquants qui nous permettent d'obtenir des mesures urgentes que nous sollicitons, notamment des mandats d'arrêt contre les responsables de l'entité sioniste et responsables de crimes de guerre», avait-il soutenu. D'ailleurs, et à propos de ces crimes, des organisations palestiniennes avaient, en novembre 2023, demandé à la CPI de «délivrer rapidement des mandats d'arrêt contre les personnes soupçonnées de ces crimes au sein de l'appareil politique, militaire et administratif» de l'entité sioniste. Ces ONG, dans leur plainte, citaient le président Isaac Herzog, le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, et le ministre de la Défense, Yoav Gallant, avait-on appris. Rappelons qu'au même moment l'Afrique du Sud déposait une plainte auprès de la CPI contre l'entité sioniste, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, à l'origine de cette saisine ayant exigé une action de La Haye face aux crimes de guerre commis à Ghaza. L'avocate irlandaise Blinne Ní Ghrálaigh, qui défendait en janvier 2024 la requête de l'Afrique du Sud devant l'instance de justice internationale, a fait savoir avec pertinence: «Ghaza représente le premier génocide de l'histoire durant lequel les victimes diffusent leur propre destruction en temps réel dans l'espoir désespéré - et pour l'instant vain - que le monde puisse faire quelque chose.»