Le Rif et le Sahara occidental livrent un même combat: bouter l'occupant marocain de leurs territoires. «Ces deux causes font partie de la lutte du continent africain et demeurent des plaies béantes pour l'Afrique, qui ne cicatriseront qu'avec leur indépendance», a déclaré Yuba El-Ghadioui, membre du Parti national rifain à l'occasion de la tenue de la première session de la Journée du Rif, appelant dans la foulée à adopter une position considérant la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) et la République du Rif comme étant les deux dernières colonies en Afrique. Deux épines dans le pied de Mohammed VI. Et ce n'est certainement pas les soutiens de la France et de l'Espagne qui a l'option d'un Sahara occidental marocain qui changera la donne, celle de la tenue d'un référendum qui doit assurer le droit à l'indépendance du peuple sahraoui, garanti de surcroît par les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. En attendant que soit entendue la voix du peuple du Rif qui a tonné à partir d'Alger qui assume pleinement et sereinement son statut de «Mecque» des révolutionnaires et des peuples opprimés en quête de liberté. On entend déjà sourdre le cri du peuple rifain, en proie à un génocide dans un silence international, qui résonne depuis El Mahroussa, autre appellation de la capitale algérienne. Yuba El-Ghadioui appelle à le soutenir. Il pourra compter sur le ministre délégué du gouvernement sud-africain, du président du Parti sud-africain Al Jama-Ah, de parlementaires, ainsi que de représentants de partis politiques mozambicains qui ont pris part au rendez-vous, organisé, à Alger, par le Parti national rifain sous le thème «la République du Rif et le droit de recouvrer l'indépendance». Ils feront certainement résonner son appel aux quatre coins du continent. Lors de sa prise de parole, El-Ghadioui a exhorté toutes les forces présentes et actives sur le continent africain à «soutenir le peuple rifain en proie à un génocide dans un silence international», appelant à «adopter une position considérant la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) et la République du Rif comme étant les deux dernières colonies en Afrique». Ces deux causes font partie de la lutte du continent africain et demeurent des plaies béantes pour l'Afrique, «qui ne cicatriseront qu'avec leur indépendance», a-t-il dit. Et d'ajouter que le peuple rifain «n'a jamais reconnu la souveraineté du régime marocain sur ses territoires», soutenant que «ce régime, qui est une création coloniale, s'est allié aux puissances coloniales pour assurer son maintien au pouvoir». C'est aussi un régime qui s'est employé à «servir des agendas étrangers au détriment des peuples, comme l'illustre sa répression des Rifains et des Sahraouis», a-t-il poursuivi. La normalisation des relations entre l'entité sioniste et le Maroc qui forment désormais un attelage qui a pour dénominateur commun le piétinement de la légalité internationale, illustre à la perfection cette analyse. Elle se traduit dans les faits par le refus de reconnaître aux peuples, palestinien et sahraoui le droit de disposer d'un Etat indépendant. Mais ne voilà-t-il pas que surgit la cause rifaine. Une question qui n'est pas sortie du néant que le Makhzen prend en pleine face. La République du Rif a été «la première République indépendante en Afrique du Nord, entre 1921 et 1926, sous la direction du président Mohamed Ben Abdelkrim El- Khattabi, ce qui signifie qu'elle était une entité politique jouissant de la souveraineté et de l'indépendance, et qui n'a jamais été soumise au régime marocain, ce qui lui confère la légitimité historique et la légalité juridique pour revendiquer ce qui lui a été confisqué», a asséné Yuba El-Ghadioui. Le ministre délégué auprès du gouvernement sud-africain et président du Parti Al Jama-ah, Ganief Hendricks, a affirmé que «la République du Rif a été le premier pays africain à obtenir son indépendance, et elle oeuvre aujourd'hui à la recouvrer», assurant que dans le parti, «ils redoubleront d'efforts pour soutenir ce processus». L'heure du démantèlement des deux dernières colonies d'Afrique a sonné...