Face aux défis climatiques et à la raréfaction des ressources en eau, l'Algérie intensifie ses efforts pour garantir la sécurité hydrique de sa population. Lors de la récente rencontre gouvernement-walis, le président Abdelmadjid Tebboune a placé cet enjeu au coeur des priorités nationales. Parmi les mesures phares annoncées, la mise en service de cinq nouvelles stations de dessalement d'eau de mer avant le début du mois de Ramadhan marque une avancée majeure dans la gestion des ressources hydriques. Ces nouvelles infrastructures, situées dans les wilayas d'El Tarf, Béjaïa, Boumerdès, Tipaza et Oran, auront chacune une capacité de production de 300 000 mètres cubes par jour, soit un total de 1,5 million de mètres cubes d'eau potable quotidiennement. Une fois opérationnelles, elles porteront à 42% la part de l'eau potable provenant du dessalement, couvrant les besoins de 15 millions de citoyens. Cette initiative s'inscrit dans une stratégie globale visant à diversifier les sources d'approvisionnement en eau et à réduire la dépendance aux barrages, dont les niveaux ont été gravement affectés par la sécheresse. Le ministre de l'Hydraulique, Taha Derbal, a rappelé que l'Etat a consacré plus de 900 milliards de dinars au secteur hydraulique au cours des cinq dernières années. Cette enveloppe a permis de financer des projets structurants, tels que le raccordement des stations de dessalement aux réseaux d'alimentation, la réalisation de 1 200 puits dans les régions les plus touchées par la sécheresse, ainsi que la réhabilitation des stations de traitement des eaux usées. «Ces investissements traduisent l'engagement des hautes autorités du pays à garantir une gestion durable des ressources en eau, essentielle pour la vie des citoyens et le développement économique», a déclaré le ministre. En plus des projets de dessalement, le président Tebboune a insisté sur l'importance d'exploiter les eaux usées traitées. Une enveloppe de 155 milliards de dinars a été dédiée à la réhabilitation et au développement de ces infrastructures, permettant à terme une réutilisation dans les secteurs agricoles et industriels. Cette démarche vise à préserver les ressources naturelles tout en limitant les effets du stress hydrique. Malgré une pluviométrie insuffisante, la production nationale d'eau reste au-dessus de 3 milliards de mètres cubes par an, grâce à une diversification des sources. L'eau souterraine représente 55% de cette production, tandis que les eaux de surface et le dessalement contribuent respectivement à 25% et 20%. Les avancées réalisées, combinées à une couverture de 98% de la population par le réseau d'alimentation en eau potable, témoignent des efforts déployés par l'Algérie pour garantir une sécurité hydrique durable. Toutefois, les autorités restent vigilantes et poursuivent leurs investissements pour anticiper les défis futurs, en particulier ceux liés au changement climatique. Avec ces initiatives, l'Algérie s'affirme comme un modèle régional en matière de gestion hydrique.