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«Nous avons une Constitution parfaite»
BOUDJERRA SOLTANI À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 21 - 11 - 2006

Sur les dossiers qui font l'actualité, le président du MSP affiche clairement sa différence et la revendique même.
Le président du MSP, et non moins ministre d'Etat, revient, dans cet entretien qu'il nous a accordé, à l'épineux débat sur la révision de la Constitution, qu'il juge marginal et non prioritaire. Parce que «la crise d'Algérie n'est pas liée à des textes de loi». «Nous avons une Constitution parfaite», souligne-t-il. Il classe, dans le cadre des spéculations, l' échéance donnée par M.Abdelaziz Belkhadem pour la révision de la Constitution. Il défend l'idée que le président doit injecter la quatrième et dernière dose à la crise politico-sécuritaire dans le pays pour tourner la page de la décennie noire. Elle sera traduite par le recours à «l'amnistie générale». Soltani est confiant et estime que le président est en train d'étudier, entre autres, la proposition de son parti. Notre interlocuteur doute de la bonne foi du FLN et du RND qui refusent d'élargir l'alliance au niveau local. Et estime que si on a ouvert les portes au parti politique qui a pris les armes en 63, on devrait faire la même chose pour l'ex-FIS.
L'Expression: L'alliance stratégique a tenu son sixième Sommet samedi passé. Dans le bilan que la Commission de coordination a élaboré, les trois partis ont mis en exergue les aspects positifs, en omettant les divergences de fond qui divisent les trois partenaires politiques. Pensez-vous que le rapport officiel que vous avez lu au siège du RND traduit réellement l'état des lieux de l'Alliance?
Boudjerra Soltani: Je pense que deux niveaux de lecture s'imposent dans l'évaluation de l'alliance. Le premier (l'officiel), se référant au pacte que les trois partis ont signé le 16 février 2004, analysé point par point par la Commission des 9. Sur ce plan, je me permets de faire les observations suivantes. De prime abord, l'alliance se porte bien, preuve en est, rares sont les divergences que nous avons rencontrées. Les discordances concernent les dossiers non inscrits dans ledit pacte, à savoir la réforme scolaire, le code de la famille, le front social ou encore la révision de la Constitution.
La deuxième évaluation fait le parallèle avec les actions menées sur le terrain. Et là, force est de constater que la situation n'a pas atteint le niveau escompté.
En effet, je pense que l'alliance n'a pas pour mission de garder les choses à leur état actuel, mais bien d'enrichir le débat politique en collaboration avec les principaux acteurs de la scène nationale, ce qui n'est pas le cas actuellement. Aussi, nous avons constaté une absence quasi totale de coordination entre les structures locales des trois partis.
Au départ, M.Abdelaziz Belkhadem invoquait la restructuration du FLN, actuellement que cette opération semble achevée, rien ne justifierait cette situation.
Avez-vous inscrit ce point à l'ordre du jour du Sommet qui a réuni les chefs de l'alliance au siège du RND?
Effectivement, nous avons clairement exprimé notre gêne face à ce scepticisme de la part de nos partenaires, d'autant plus que le MSP ne cesse de faire montre de son entière disponibilité d'élargir le partenariat au niveau des APC et des APW. Nos alliés estiment que les choses doivent se faire graduellement, que le moment n'est pas venu pour franchir cette étape. Pour être franc, ces arguments ne nous ont pas convaincus. L'autre point négatif a trait au manque de concertation sur des questions stratégiques.
Parmi les principaux sujets qui divisent les trois partis, l'on retient la révision de la Constitution. Le désaccord a resurgi lors du dernier sommet.
J'estime que sur ce dossier bien précis, le désaccord s'inscrit dans le cadre des débats d'idées et des convictions politiques de chacun d'entre nous. Et puis, je réitère le fait que la Constitution n'est pas prévue par le pacte. Vous faites certainement allusion à la déclaration de M.Belkhadem qui a annoncé que la date du référendum serait connue dans les trois prochains mois. Moi, je dis que ni le FLN, ni le RND, ni le MSP ne sont aptes à faire cette annonce, puisqu'ils ne disposent pas d'information sur la date du référendum. Selon la Constitution, seul le président de la République a la prérogative de convoquer le corps électoral. Le reste ne dépasse pas le stade des spéculations. Les trois leaders de l'alliance ont échangé les avis durant la dernière rencontre. Chacun de nous a défendu ses idées. Le MSP insiste sur le fait que la révision de la Constitution ne constitue pas une priorité. C'est un long processus, le dernier maillon de la longue chaîne des réformes que l'Etat doit engager. Et puis, la crise de l'Algérie est loin d'être liée à des textes de loi. Nous avons une Constitution parfaite, pourvu qu'on l'applique.
Etes-vous en train de remettre en cause le projet du président sur la révision de la Constitution?
Absolument pas. Qu'on soit clair, le parti n'acceptera pas une Constitution établie par un parti politique, et si l'on en venait à la soumettre au référendum, on ne l'accepterait pas. Le jour où le président dévoilera sa mouture, établie par les services de la Présidence de la République, le conseil consultatif se penchera sur le document et définira la position du parti.
Quelles sont les raisons qui motivent le report de la date du référendum, selon vous?
Je commencerai par exclure l'argument invoqué par le ministre de l'Intérieur, M.Yazid Zerhouni, lequel a imputé ce décalage à l'agenda électoral.
Le président de la République a, entre les mains, trois copies qu'il est en train d'étudier, de comparer, avant d'opter pour une seule mouture englobant les propositions qu'il jugera bénéfiques pour l'avenir du pays. Cela demande du temps, et de la patience...
Certains observateurs estiment que le président de la République s'est précipité en annonçant l'organisation du référendum avant la fin de l'année, d'autres évoquent des problèmes de santé, ou encore les équilibres politiques que la nouvelle Constitution doit assurer...
Je ne pense pas que M.Abdelaziz Bouteflika puisse prendre une décision à la hâte sans mesurer ses enjeux. De nouvelles donnes sur la scène politique nationale et internationale ont surgi, amenant le chef de l'Etat à reculer sur sa décision, ce qui est politiquement très courageux... Si j'étais à sa place, j'aurais fait la même chose.
Peut-on connaître la nature de ces changements.
Sur le plan international, l'on peut citer la montée des démocrates aux Etats- Unis, la présidentielle en France, la guerre en Irak.
Et sur le plan national?
C'est le président qui détient la réponse. Ce que je peux assurer néanmoins, c'est le fait que ce report n' est pas lié aux équilibres politiques auxquels vous avez fait allusion. L'Algérie a dépassé ce stade. Le nouveau texte doit faire une projection sur les 10 prochaines années, l'âge moyen de la Constitution en Algérie, qui doit bien préparer ce virage afin d'éviter les erreurs du passé. Concernant l'état de santé du président de la République, je n'ai aucun commentaire à faire. M.Bouteflika a dit qu'il était très malade et qu'il s'en était sorti de manière absolument fabuleuse. Ce qui est réconfortant pour tout le monde. Au MSP, nous pensons plutôt qu'il y avait un manque de rigueur et de sérieux dans le lancement du débat sur la révision de la Constitution. La question a été trop politisée. Il y avait comme un mauvais départ qu'on essaie d'arranger actuellement. Le texte fondamental de la République ne doit pas voir le jour sous les pressions intérieures et/ ou extérieures. La Constitution n'appartient à aucun parti, mais bien à 33 millions d'Algériens.
Le MSP plaide pour l'amnistie générale et le retour de l'ex-FIS sur la scène politique, s'inscrivant à l'antipode de l'esprit de la Charte pour la paix?
Nous avons trois réserves sur la Charte pour la paix. Premièrement, le MSP estime qu'il n'est pas normal qu'une seule partie assume la responsabilité de la décennie noire. Il est aussi anormal que les militants de l'ex-FIS soient interdits de l'activité politique à vie. Enfin, nous estimons que les personnalités du FIS dissous qui se soumettent aux lois et à la Constitution de la République et qui reconnaissent leurs erreurs, doivent recouvrer leurs droits civiques et politiques. M.Rabah Kebir s'inscrit dans cette catégorie. Dans l'entrevue que nous avons eue avec lui au siège du parti, il a avoué que le FIS s'est trompé sur plusieurs chapitres. Lui-même est conscient que le FIS dissous n'a plus aucune place dans l'échiquier politique, mais défend son droit de constituer un parti politique, regroupant l'aile modérée du parti, et il est prêt à prendre le temps qu'il faudra pour réaliser cet objectif. Cela peut prendre 2, 5 ou même 10 ans. La scène politique doit être, nous dit-on, interdite aux personnes qui ont pris les armes contre le peuple. Mais si l'on revient à l'histoire, l'on constate que l'Algérie a ouvert ses portes à un parti politique qui a opté pour cette voie en 1963, et à tant d'autres personnalités l'ayant trahie. Pourquoi donc l'on décide de ne pas tourner la page quand il s'agit des militants de l'ex-FIS. Oui, le MSP défend l'amnistie générale et pense que c'est la dose qui va soigner les maux de ce pays. Si j'analyse l'évolution du discours politique dans le traitement de la crise, à commencer par le recours à la loi sur la Rahma, en passant par la concorde civile et la réconciliation nationale, vous me verrez très optimiste. Rien n' empêche l'injection d'une quatrième dose, nous le disons haut et fort. Parce qu'au MSP, nous ne nous arrêtons pas sur la forme mais sur le contenu, ce sont plutôt les résultats qui nous intéressent. Dans ce sens, le président peut user des prérogatives que lui octroie l'article 47 de la charte pour décréter ce pas.
Avez-vous développé ces idées avec le président de la République?
Oui, nous avons présenté nos idées au premier magistrat du pays. M.Abdelaziz Bouteflika. D'autres parties ont défendu leurs positions. Actuellement, le chef de l'Etat est en train de rassembler des informations précises qui vont l'aider à trancher, d'autant plus que le projet de charte a prouvé ses limites sur le terrain. Preuve en est, les rapports des services de sécurité publiés régulièrement par les services du ministère de l'Intérieur. Il faut rappeler que l'objectif de la charte était d'unir le peuple et non pas de tuer les jeunes.
Quelles sont les raisons, selon vous, de cet «échec»?
Quand nous avons analysé les choses, nous avons convenu que le délai de six mois accordé par la charte était trop court.
Le président du MSP propose d'interdire les élus du parti ayant plus de deux mandats, de se présenter aux prochaines échéances électorales. Peut-on connaître les raisons?
Le règlement intérieur du parti insiste sur l'alternance au pouvoir. Nous devons, à mon avis, respecter l'esprit de ce document, pour prouver à nos militants d'abord et aux Algériens ensuite, que nous nous attachons aux principes de la démocratie. Je ne demande pas à mes cadres de prendre leur retraite. Loin s'en faut, mais je pense que le moment est venu pour permettre à d'autres figures du MSP d'exercer dans les instances élues, et de prouver leur compétence. Cette idée est approuvée par certains et rejetée par d'autres. Connaissant le vide existant dans les règlements intérieurs, j'ai fait recours au conseil consultatif, seule instance habilitée à trancher le débat. Si cette dernière approuve mon idée, la décision sera exécutoire et touchera plusieurs parlementaires, le président du MSP à leur tête. J'aurais souhaité que le débat reste dans les instances internes du parti, certains militants ont voulu le contraire. Cela va permettre peut-être d'enrichir les débats.
Pensez-vous que le MSP accédera, un jour, au pouvoir?
Je suis fier, plutôt, d'entendre les décideurs nous saluer pour les efforts que nous n'avons cessé de fournir durant la crise qui a secoué le pays. Nous ne sommes pas obsédés par le pouvoir. L'essentiel c'est que nos idées soient comprises et acceptées par nos partenaires. Nous avons fait un pas de géant dans ce sens, preuve en est, les décideurs nous ont dit que pour le MSP, il n'y a pas de ligne rouge. Autrement dit, nous pouvons accéder à tous les portefeuilles ministériels, la Défense en premier lieu.


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