Dans le cadre de la poursuite des efforts visant à dynamiser les secteurs du textile et du cuir en Algérie, un Centre national d'excellence dédié à la formation et au développement des compétences dans ces métiers vient d'être créé dans la wilaya de Bouira. Il s'agit d'un centre d'excellence qui « sera ''prochainement'' inauguré», annonce un communiqué du ministère de l'Industrie. L'annonce de la création de ce centre, qui s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme du Président, a été faite, mardi à Alger, lors d'une rencontre entre les ministres de l'Industrie, Saïfi Ghrib, et de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Yacine El Mahdi Oualid. Les deux membres du gouvernement s'exprimaient à l'occasion d'une réunion regroupant les opérateurs économiques publics et privés activant dans les filières du textile et du cuir. Saïfi Ghrib a, lors de son allocution, mis l'accent sur la nécessité de «consolider l'Effort industriel national dans toutes les branches et les filières industrielles dont celles du cuir et du textile, et de structurer ces industries en clusters», précise le communiqué. « Ces agglomérats seront associés à la «prise de décisions», en identifiant tous les obstacles qui entravent le développement de ces deux filières, en proposant des solutions» a poursuivi le ministre. Non loin de cette optique, il est utile de noter que la wilaya de Bouira est reconnue pour son riche héritage artisanal, en cuir notamment. En soutenant la formation et la qualification des jeunes artisans, le centre pourra contribuer à la création d'une nouvelle génération d'entrepreneurs dans ces professions, contribuant ainsi à la revitalisation économique de Bouira et au renforcement de l'industrie locale. «Les artisans locaux, porteurs de savoir-faire traditionnels sont nombreux, mais cela ne suffit pas. La production doit être importante», suggère le président de l'Association nationale des commerçants et des artisans (Anca). Approché par nos soins, Hadj Tahar Boulenouar a témoigné «de l'intérêt manifesté par de nombreux opérateurs étrangers à la filière du cuir, à Bouira ». « Malheureusement, le problème réside dans la capacité des artisans à produire en grandes quantités et de manière continue», a-t-il révélé. La solution réside dans le rassemblement des petits artisans et producteurs, afin de franchir le pas vers l'exportation et à surmonter les difficultés liées à la concurrence déloyale». C'est la même solution qui est suggérée par le ministre de l'Industrie lequel a appelé « les opérateurs économiques activant dans diverses filières industrielles, notamment dans les filières du cuir et du textile, à s'organiser en clusters». «Aussi», a-t-il ajouté, «l'on attend de ces groupes qu'ils soient une force de propositions à même des contribuer à l'élaboration d'une feuille de route pratique pour relancer les industries du textile et du cuir et répondre aux besoins locaux en termes de quantité et de qualité et à des prix concurrentiels, tout en augmentant le taux d'intégration dans la mise en valeur de ces filières et aller vers l'exportation». Afin de fournir une main-d'œuvre qualifiée, le ministre a également annoncé la création de plusieurs centres de formation spécialisés dans les différents métiers liés aux filières du cuir et du textile, répartis à travers l'ensemble du territoire national, et ce en collaboration avec le secteur de la formation et de l'enseignement professionnels». Cela avant de souligner « la nécessité de préserver les emplois». Là encore le ministre a fait allusion à un autre problème, le manque de main-d'œuvre qualifiée. La réunion a été marquée par la participation de pas moins de 70 opérateurs économiques publics et privés, notamment des producteurs, sous-traitants, distributeurs et exportateurs de divers produits textiles et en cuir. Ces derniers ont « évoqué les moyens et les capacités dont disposent les producteurs locaux pour répondre aux besoins nationaux en matière de textile et de cuir, notamment l'habillement et la chaussure ». Ils ont également évoqué les préoccupations qui entravent le développement de ces filières en Algérie, telles que « les droits de douane et les taxes prelevées sur la matière première importée ». D'autres problèmes ont été également relevés, notamment « l'absence de zones industrielles dédiées à ces filières, le manque de laboratoires spécialisés pour le contrôle de qualité et la conformité, nécessaires aux opérations d'exportation ».