Les efforts de l'Algérie en matière de soutien à l'intégration économique africaine, ne sont pas de vains mots ni des discours creux, destinés à la propagande politicienne. Ces dernières années, face à une volonté politique et un engagement renouvelés de l'Etat, les actions et les initiatives porteuses s'intensifient en direction de nombre de pays africains. Des actes qui, au demeurant, devraient aboutir à l'esquisse d'une stratégie efficiente à même d'impliquer davantage les pays africains, jusque-là réticents ou hésitants quant à faire le premier pas. Un cheminement nécessaire afin de provoquer le déclic tant attendu, que l'Algérie espère rapide et efficace, eu égard aux bouleversements géopolitiques mondiaux qui s'opèrent à la vitesse de la lumière. Le plaidoyer de l'Algérie est irréprochable en la matière. Le déplacement du cluster des industries électriques (CIE) à la capitale du Sénégal, Dakar, illustre cette approche empruntée par l'Algérie dans sa quête de restituer au continent africain la place qui lui sied dans le concert des nations. En effet, le cluster algérien des industries électriques a été derrière l'organisation d'une réunion stratégique dans la capitale sénégalaise, autour du thème de la promotion de l'intégration industrielle et énergétique entre l'Algérie et l'Afrique. L'important conclave qui a vu la participation de représentants de la Confédération africaine de l'électricité (Cafelec), des entreprises sénégalaises et d'autres internationales, ainsi que la présence remarquée du directeur de la Banque algéro-sénégalaise (Algérian Bank of Sénégal-ABS), aura permis de dévoiler l'immense potentiel existant entre les deux pays, d'abord, ensuite entre l'ensemble des institutions africaines qui ont effectué le déplacement à Dakar. Pour ceux qui l'ignorent encore, nous parlons d'un cluster qui pèse lourd dans l'équation économique nationale et continentale. En effet, fort d'un groupement de plus de 160 entreprises industrielles, 13 laboratoires, 65 sociétés de réalisation, 59 bureaux d'études (techniques) et environ 6 500 sociétés spécialisées dans les travaux électriques, le Cluster électrique algérien n'a pas effectué le déplacement au Sénégal les mains vides. « L'Algérie présente son expertise en matière de programmes de formation et de perfectionnement pour améliorer les compétences des cadres africains dans les domaines de l'énergie et de l'industrie », devait souligner Djilani Koubibi Bachir, président du Cluster industriel électrique d'Algérie. Ce dernier n'a pas manqué, non plus, de mettre en relief les potentialités de l'Algérie en termes de « renforcement des infrastructures électriques et le développement de projets d'énergie renouvelable, grâce aux entreprises algériennes qui possèdent l'expertise nécessaire pour réaliser l'autosuffisance énergétique sur le continent et réduire la dépendance des importations ». En effet, en plus de son expertise en matière de production et de stockage de l'énergie électrique, l'Algérie a implanté un impressionnant tissu industriel de produit local, à travers la fabrication de différents équipements, tels que les transformateurs, les turbines à gaz et à vapeur et autres matériels non moins importants. Une industrie qui contribue, depuis quelques années, à la diversification économique du pays et renforce son potentiel à l'exportation, notamment en Afrique, dans le Monde arabe et en Europe. Cela sans compter le capital expertise appréciable, en matière d'études, d'installation, de gestion, de transport, de distribution et de maintenance des installations électriques. Les discussions et les débats ont permis d'aborder des aspects multiples susceptibles d'inciter à la coopération dans les domaines des solutions intelligentes de gestion de l'énergie, les projets de l'éclairage public, les énergies renouvelables, les infrastructures intelligentes, etc. Pour les participants et les organisateurs, une telle conférence est perçue comme « une plate-forme de discussion des opportunités de coopération technique et industrielle entre les institutions africaines», ce qui renforce le rôle clé de l'Algérie d'assurer les volets relatifs à la formation et au recyclage à même de renforcer la compétence et l'efficacité des cadres africains. D'ores et déjà, « des possibilités d'investissement conjoint dans l'énergie solaire, la modernisation des infrastructures électriques et le soutien aux programmes de formation », ont été ébauchés par les personnes présentes.