Le sénateur français Rachid Temal était en visite de deux jours en Algérie cette semaine, comme rapporté par L'Expression. Le motif de cette visite, qui survient en pleine crise entre les deux pays, est «d'ordre essentiellement économique» tel qu'annoncé par le sénateur. «Il s'agissait, pour moi, de prendre la mesure des mutations économiques du pays, de la dynamique industrielle engagée, des perspectives de développement et d'échanger sur les relations économiques entre la France et l'Algérie», a-t-il écrit sur sa page Linkedin. Le premier vice-président de la Commission des affaires étrangères, défense et force armées du Sénat français semble tout à fait satisfait des résultats de cette visite. Il fait un constat totalement à l'opposé de l'image que tentent certains médias de l'extrême droite française de donner de l'Algérie. «Oui, alors que certains essayent de nous vendre des histoires ''d'humiliation'' et de ''rupture'', j'ai pu constater une réalité faite d'entreprises françaises -en partenariat avec des entrepreneurs et partenaires algériens - qui investissent et qui prospèrent, une main-d'oeuvre locale qualifiée et compétitive, un accueil chaleureux pour leur production et un fantastique marché en expansion de 48 millions d'habitants», écrit-il. Cette déclaration sonne comme une pique à l'égard du ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui ne cesse de répéter que l'Algérie cherche à «humilier la France», après sa vaine tentative de renvoyer un influenceur algérien. Cette tentative d'expulsion a même d'ailleurs été rejetée par la justice française, qui a réhabilité l'influenceur algérien dans ses droits, en annulant cette procédure et en indemnisant la victime. Dans une déclaration faite au site TSA, Rachid Temal précise, pour faire la part des choses, que «la voix de la France, ce n'est ni celle de Retailleau ni celle des médias de Bolloré. La politique étrangère de la France ne se fait pas dans les médias de Bolloré». Le sénateur français d'origine algérienne réprouve les assertions des extrémistes de droite et lobbyistes anti-algériens qui n'ont, visiblement, aucune notion de ce qu'est gouverner. Il dresse un tableau élogieux de la réalité du climat économique en Algérie. «L'Algérie, loin d'être un ''poids'' est une terre d'opportunités: du BTP à l'agroalimentaire, les investissements français s'ancrent dans le concret», dit-il. Pour le lui, ce serait dommage que les deux parties gâchent ce qui a été bâti et sabordent l'avenir. «Ne laissons pas une certaine politique d'estrade ou de la recherche du sensationnel saboter notre avenir commun», écrit-il encore. Le parlementaire du Parti socialiste français suggère que les deux pays doivent reprendre de nouveau le dialogue et revenir aux accords déjà signés. «J'ai enfin pu mesurer toute la nécessité pour la France et l'Algérie de revenir dans le cadre de la Déclaration d'Alger pour un partenariat renouvelé entre la France et l'Algérie.» Il se dit prêt pour continuer ce travail de rapprochement entre les deux parties. «J'aurai l'occasion de poursuivre cette première mission au travers de diverses actions», déclare-t-il enfin sur sa page Linkedin. En France, de plus en plus de «voix sages», appelant à renouer le dialogue entre la France et l'Algérie et dépasser cette crise, prennent le dessus ces derniers jours sur les voix obscures et haineuses du Front national qui, de son côté, appelle à une rupture totale des liens qui unissent les deux pays.