Le président français est intervenu, une fois de plus, pour remettre de l'ordre dans la maison France, livrée ces derniers jours à des vents contraires. Dans une déclaration au journal Le Figaro, il a signalé les grosses erreurs du gouvernement Bayrou dans le dossier algéro-français mais a également, selon le même journal, souligné les liens forts entre l'Algérie et la France. Et dans ces liens, il y a la communauté algérienne vivant en France qui, affirme le journal, pourrait «casser la baraque». Le Figaro, qui impute cette crainte au sommet de l'Etat français, retient également l'insistance du président Macron à maintenir la position qui est la sienne, même après la nouvelle sortie de route du ministre de l'Intérieur. Le chef de l'Etat français a ainsi rappelé que l'accord de 1968 relève du ressort exclusif du Président. «Chacun est dans ses compétences. L'accord de 1968, c'est le domaine du président de la République. Et ce qu'on a acté avec le président Tebboune en 2022, c'est sa modernisation. Je suis totalement favorable, non pas à le dénoncer mais à le renégocier», a-t-il assené, comme pour annuler une grande partie des décisions prises par Bayrou, à l'instigation de Retailleau. Contrairement à son ministre de l'Intérieur, qui jure sur tous les plateaux d'engager «un bras de fer avec l'Algérie», Emmanuel Macron préconise d'engager un «dialogue exigeant et respectueux». Allant toujours dans le sens de l'apaisement, le président français affirme que «c'est ensemble que l'on peut faire des choses intelligentes pour les deux côtés», a-t-il déclaré au Figaro. Pour rappel, à l'issue d'un comité interministériel tenu la semaine dernière, le Premier ministre français avait menacé de «dénoncer l'accord de 1968» si l'Algérie ne respecte pas un «ultimatum» concocté lors de cette rencontre. Des propos qui ont été mal perçus de l'autre côté de la Méditerranée. L'Algérie a rejeté catégoriquement, et de manière énergique, ces propos quelques heures seulement après leur tenue. La déclaration de Bayrou a fait également réagir le président français, qui a déclaré que cette démarche était «insensée». Celui-ci a appelé à «réengager un travail de fond» sur le sujet de l'émigration avec les autorités algériennes, mettant en garde, au passage, son ministre de l'Intérieur, Bruneau Retailleau, contre les «jeux politiques» qu'il se permet sur ce sujet sensible. «Nous n'avancerons pas s'il n'y a pas un travail, on ne peut pas se parler par voie de presse, c'est ridicule, ça ne marche jamais comme cela», dit-il, faisant référence aux membres de son gouvernement qui écument les plateaux télé à longueur de journée. La dernière sortie médiatique du président français, Emmanuel Macron, a permis également de mettre à nu les déclarations éhontées et mensongères de son ministre de l'Intérieur à propos du refus d'Alger de délivrer des laissez-passer à ses ressortissants frappés d'OQTF. Macron pense que le nombre de ces laissez-passer consulaires «ne sont pas si mauvais ces derniers temps (...) surtout lorsqu'on les compare à ceux d'autres pays d'Afrique du Nord», dit-il. Pour précision, l'Algérie accorde plus de 3 000 laissez-passer consulaires à ses ressortissants, ce qui est considérable par rapport à beaucoup d'autres pays. Mais force est de constater que le ministre de l'Intérieur est obnubilé par son racisme anti-algérien ambiant au point d'être obsédé par ce pays. Retailleau, qui voue une haine féroce à l'Algérie, s'est roulé par terre juste après la parution de cette interview, paraît-il, avant d'aller sur BMF TV proférer des menaces à peine voilées de faire des «réponses graduées» à l'Algérie si cette dernière ne reprend pas une liste de centaines d'Algériens jugés dangereux par ses propres administrés. À l'animatrice qui lui demandait s'il compte appliquer ses menaces malgré la position du président Macron, Retailleau a eu cette pathétique réponse: «On verra, on verra!» Incorrigible, Bruneau Retailleau semble continuer une guerre qu'il sait d'avance perdue.