Des promoteurs immobiliers, de plus en plus nombreux se sont lancés avec acharnement dans la réalisation de bâtiments de tout gabarit dans des zones urbanisées, sans tenir compte des différents plans d'occupation du sol, POS, dûment et légalement établis par les autorités locales compétentes en la matière. La course vers la construction de nouveaux immeubles en défiant la réglementation se poursuit en toute impunité. C'est une véritable course que se livrent les différents promoteurs dans cette commune résidentielle située sur les hauteurs de la capitale. Une commune très prisée en matière de promotion immobilière. Au niveau de Hai El Bina, un quartier né dans les années quatre-vingt, les habitants, excédés par cette situation se sont adressés aux différents services de l'urbanisme de la commune, de la wilaya déléguée et de la wilaya. Mais en vain. Pourtant, une instruction présidentielle avait mis en garde contre les promotions anarchiques, en particulier celles réalisées dans des zones et périmètres déjà urbanisés. Mais rien n'arrête cette course effrénée dans la réalisation de constructions ne répondant pas aux cahiers des charges et aux différents plans d'occupation du sol dûment réglementés. Exacerbés par cette situation de fait, les habitants ont, pour tirer la sonnette d'alarme et attirer les autorités publiques en charge du secteur, pris attache avec notre rédaction et dénoncent «les agissements de ces promoteurs qui transgressent les normes prévues par la loi et défigurent le paysage urbanistique de beaucoup de quartiers de la ville». Selon eux, des dizaines de promoteurs achètent des villas qu'ils rasent pour ériger des constructions de plusieurs étages afin de réaliser une plus grande plus-value, surtout dans certains beaux quartiers de la capitale et même ailleurs». «Ces mêmes constructeurs ne se soucient guère des conséquences de la réalisation de nouveaux bâtiments sur le cachet urbanistique de la zone où ils opèrent. À Hai El Bina, des constructions de plusieurs étages sont réalisées au vu et au su de tous, principalement les autorités locales, alors que la réglementation dans ce genre d'espace urbain ne permet que la réalisation d'un R + 3», expliquent nos interlocuteurs. Pour amener les autorités à réagir, les riverains ont lancé une pétition qui a été adressée au wali délégué, au P/APC, à la Direction de l'urbanisme et aux autorités sécuritaires locales. D'autres institutions ont été touchées, telles que le médiateur de la République et l'Office national de lutte contre la corruption. Des promesses leur ont été faites par l'autorité en charge de l'urbanisme quant à l'application stricte des textes. Une enquête même a été diligentée, mais les résultats tardent à voir le jour pendant que les riverains subissent les conséquences fâcheuses de ce type de dépassement. Un avocat a également été engagé pour se saisir de l'affaire et défendre les intérêts des habitants», explique la même source, ajoutant que «le collectif de Haï El Bina est déterminé à hausser le ton et aller jusqu'au bout». «Nous sommes le porte-parole des personnes silencieuses», affirment-ils. Les habitants de Hai El Bina, ajoute-t-on, comptent même organiser un sit-in dans les prochains jours pour dénoncer cette injustice, et pour être rétablis dans leurs droits. Cet énième cri de détresse pourrait-il trouver enfin une oreille attentive pour mettre fin au calvaire que vivent les riverains de Hai El Bina, qui voient leur quartier envahi chaque jour un peu plus par les engins de travaux publics de promoteurs attirés de plus en plus par l'argent ? Hai El Bina est devenu, depuis quelques mois, un vrai chantier à ciel ouvert où pullulent les promotions immobilières, au mépris de la loi et des habitants. Le premier responsable du secteur de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville est interpellé.
