Si toutes les sphères de la vie publique ne sont pas encore tout à fait ouvertes aux femmes cadres, il n'en demeure pas moins que 40% d'entre elles occupent aujourd'hui, en Algérie, des postes, certes subalternes, mais de responsabilité. Seuls 5% de ces femmes professionnelles sont à des postes de haute responsabilité requérant des «positions-clés de décision», a regretté Mme Kouadri Aïcha, présidente de l'Association des femmes cadres algériennes pour la revalorisation et l'élargissement de l'encadrement féminin, au sigle si évocateur et significatif en langue arabe Afcare. Prenant la parole jeudi, lors d'un débat de vulgarisation sur «L'accord d'association avec l'Union européenne et l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC)», Mme Kouadri a souligné que ces taux recensés concernent uniquement l'emploi féminin dans l'administration, sans tenir compte du secteur privé où la femme est de plus en plus présente, comme le confirment les chiffres donnés par l'active association des femmes chefs d'entreprise Seve. Une centaine de femmes et d'hommes, issus des secteurs économiques public et privé, intéressés tant par la conclusion de l'accord d'association avec l'UE, paraphé en avril 2002 à Valence (Espagne) et entré en vigueur en septembre 2005, d'une part, que par les négociations actuelles sur l'accession de l'Algérie à l'OMC, d'autre part, formaient un parterre passionné car forcément concerné par les sujets vulgarisés avec brio par Abdelmalek Zoubeidi, cadre au ministère des Finances et membre du premier groupe de négociateurs avec l'OMC en 1998. Le conférencier a, entre autres points, rappelé la différence entre l'accord d'association avec l'UE et les négociations d'accession à l'OMC. Il faut, a-t-il dit, éviter les confusions entre les deux procédures. «Avec l'UE, il y a des négociations sur les tarifs douaniers tandis qu'avec l'OMC nous sommes demandeurs.» L'accord d'association avec l'UE ne butera sur aucune barrière tarifaire et trace le chemin vers une zone de libre-échange. Il regrettera, par ailleurs, «l'absence de zone de libre-échange au sein de l'UMA» pourtant naturellement impérative. Une centaine de femmes actives dans le domaine économique, ont assisté à cette conférence-débat, animée par Zoubeidi, et présidée par Mme Kouadri, dont le but était de mettre à jour les connaissances des femmes cadres sur des questions économiques d'actualité. Créée en 1997, Afcare se targue de réunir près de 200 femmes cadres adhérentes et se fixe comme objectif, la promotion de la femme dans le milieu professionnel, son accès à des postes de décision, ainsi que l'amélioration des conditions de travail de la femme active. Ce dernier point est d'autant important au vu de la double casquette que porte la femme algérienne qui fait de son mieux pour concilier sa vie professionnelle et sa vie de famille.