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L'avenir en Méditerranée
LE PARTENARIAT EURO-MED
Publié dans L'Expression le 26 - 04 - 2007

La relance stratégique du partenariat euro-méditerranéen, sous toutes ses formes, est une des solutions politiques pour édifier un espace de stabilité et de solidarité.
Même si les relations bilatérales restent encore le socle des relations internationales, d'une part, et les desseins de la première puissance influent sur le cours des événements dans notre région, d'autre part, le partenariat euro-méditerranéen garde plus que jamais sa pertinence, au regard du contexte d'incertitudes dans lequel se débat la communauté internationale. S'agissant d'un processus global, à long terme, en phase de maturation, confronté à une crise de confiance et des dysfonctionnements et des difficultés, la voie ouverte, il y a dix années, en 1995, mérite d'être relancée pour de multiples raisons. La première est la nécessité de s'unir face au désordre et aux risques communs.
Les problèmes politiques, économiques, sécuritaires et culturels du monde, malgré des progrès et des acquis scientifiques, deviennent en effet de plus en plus déstabilisants, complexes et préoccupants. Trop d'incompréhensions, de méfiance, de pauvreté, d'inégalités et de violences marquent notre monde.
Un destin commun
La relance stratégique du partenariat euro-méditerranéen, sous toutes ses formes, est une des solutions politiques pour édifier un espace de stabilité et de solidarité. En conséquence, il est important de réaffirmer l'engagement pour le partenariat euro-méditerranéen et les objectifs de prospérité partagée. Le destin est commun, la géographie commune, les défis communs, comment ne pas repenser un espace commun et s'enrichir des différences? Et par là même, oeuvrer pour consolider et encourager ce partenariat, en tant que cadre de concertation et de coopération multiforme, qui s'attache à favoriser un avenir moins incertain pour les peuples de la région euro-méditerranéenne. La puissance technoscientifique et financière de l'Europe et ses acquis modernes ne peuvent cacher la crise de la rive Nord.
Et nos richesses naturelles et humaines, nos références culturelles et spirituelles, ne peuvent non plus occulter les difficultés structurelles et les crises du monde de la rive Sud. On a besoin les uns des autres pour faire face aux difficultés de bâtir une société responsable, juste et équilibrée. Reste à dialoguer raisonnablement.
Pendant l'actuelle présidence allemande du Conseil de l'UE, le pays européen le plus puissant sur le plan économique et au carrefour des cultures, par exemple, sera organisé prochainement un événement prometteur: le premier Parlement euro-méditerranéen de la jeunesse. Un acte symbolique positif. À partir du point de vue de jeunes adultes, il s'agit de tenter de revoir et de faire avancer le partenariat euro-méditerranéen, pour surmonter les préjugés et jeter des ponts.
C'est là un impératif de l'heure, si l'on veut que l'avenir ne se dérobe pas pleinement. Un avenir fait de paix, de stabilité et de solidarité passe par le dialogue et l'action concertée et non pas par le fait d'imposer un non-monde qui est une simple zone de libre-échange qui élargisse le fossé entre un centre et une périphérie. Le partenariat euro-méditerranéen, qui a suscité, dès son lancement, une espérance, se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins. Il est la logique d'avenir qui peut empêcher que la violence ne ferme l'horizon du monde. Voilà pourquoi la coopération de l'Union européenne avec d'autres régions du monde, si légitime et naturelle soit-elle, ne peut avoir les mêmes incidences sur l'avenir de l'humanité que la coopération avec les pays de la rive Sud.
Certes, la tentative de relance de ce partenariat est présente aujourd'hui dans l'agenda des partenaires et, ces dernières années, dans les plans d'action comme cette nouvelle vision du Voisinage. Mais il y a lieu non seulement d'apporter les correctifs qui s'imposent, mais aussi de replacer la démarche dans le cadre du contexte nouveau et des enjeux actuels et à venir, afin de répondre aux attentes des peuples et, partant, du monde entier. L'Europe et les pays de la rive Sud, et le Maghreb en particulier, d'un autre côté, ont une noble et impérative mission pour que la solidarité et le droit prévalent en lieu et place des logiques mercantiles et de confrontation. La réponse à la question «De quoi sera fait demain dans le monde?» dépend en partie de l'avenir de cette nouvelle «Andalousie» que nous devons construire ensemble. Tous ces mots dialogue, partenariat, coexistence, sont tellement usés que leur usage peut être suspect: car ne servent-ils pas souvent d'enseignes à des entreprises de justification d'un type ou d'un autre de domination et d'hégémonie, ou bien d'alibi pour imposer un ordre dont la loi est celle de la concentration croissante des richesses et des instruments de décision au profit du Nord? Mais il n'y a pas d'alternative au dialogue, dialoguer sans être l'otage de l'autre.
Nous devons nous déclarer «héritiers de l'esprit de l'Andalousie» car nous connaissons la valeur réelle de ces mots: c'est celle d'une culture réelle dans laquelle des hommes réels vécurent ensemble, parlèrent, écrivirent réellement en arabe, en berbère, en hébreu, en grec, en latin et en espagnol, se mêlant sans se confondre, et ne procédant ainsi, somme toute, à rien d'autre qu'à ce qui, toujours et partout, a formé un creuset de civilisations. Cela est réfuté et oublié, il nous faut le rappeler en nous projetant dans l'avenir: nous sommes Orient et Occident, Nord et Sud.
Il est possible et nécessaire de relancer et de revivifier l'esprit de «Barcelone» s'il est arrimé à l'esprit de l'Andalousie, c'est-à-dire si un vrai dialogue s'instaure, car jusqu'à ce jour, on a l'impression que le Nord dicte sa vision au Sud.
A cet effet, trois principaux objectifs pourraient être assignés à cette réflexion et particulièrement mis en valeur. Sur le plan politique: en termes de signal fort, réitérer l'attachement fondamental au partenariat euro-méditerranéen pour établir un contrat politique stratégique entre pays de la rive Nord et pays de la rive Sud. Cela, en vue de rappeler la position politique d'espoir, lancée il y a une dizaine d'années et dont la pertinence ne fera que se réaffirmer davantage en conférant à la Méditerranée sa centralité au regard des enjeux des relations internationales.
Sur le plan de l'évolution: intégrer les instruments de coopération nouveaux venus s'arrimer aux partenariats après la déclaration de Barcelone, comme la politique européenne de voisinage, pour lui ouvrir de nouvelles perspectives, l'enrichir et servir d'appui à l'entreprise de sa rénovation. Sur le plan méthodologique: il serait opportun, dans cette oeuvre de redynamisation, d'asseoir de manière plus marquée les principes de participation, de partenariat équitable et de concertation qui doivent primer dans la gestion des acquis de coopération future, principes qui fondent Barcelone.
Ce qui renforcera le sentiment au sein des partenaires du Sud d'appropriation de ce processus par les pays du Nord. Les sociétés du Sud commencent à s'engager, à des degrés divers, dans des réformes pour tenter d'intégrer et de corriger l'économie de marché, d'assimiler les principes de la démocratie universelle, même si le chemin est long et qu'il doit être critique et conforme à nos valeurs civilisationnelles.
Dans la vision de ce partenariat rénové, des questions liées au contenu politique économique et culturel méritent d'être rappelées.
Trois d'entre elles nous paraissent incontournables: la nécessité d'oeuvrer pour un règlement juste et équitable du conflit du Moyen-Orient qui demeure le problème politique majeur sur lequel la communauté euro-méditerranéenne ne peut se permettre de faire l'impasse et qui, en tout état de cause, comme tout le monde le sait, pèse lourdement sur le processus de Barcelone, voire le prend en otage.
L'intérêt d'une identification claire et quantifiée des instruments financiers de solidarité et d'aide qui accompagneront les objectifs de la coopération économique future entre pays euro-méditerranéens. Il s'agira de réhabiliter l'objectif d'une incitation des investissements européens vers les pays du Sud, mais surtout de mettre l'accent sur les transferts de connaissances et la formation au savoir et au savoir-faire. Un projet d'Erasmus Méditerranéen, c'est-à-dire un cadre de soutien à la circulation des enseignants et des étudiants dans les deux sens, est à l'étude pour faciliter la mobilité, le développement et la connaissance.
Valeurs universelles
Reste à prendre en compte les spécificités et besoins du Sud, pour ne pas faciliter la fuite des cerveaux. Et aussi pour ne pas perdre de vue le sens du rapport pluriel au monde. On ne peut pas accepter l'uniformisation et la marchandisation du monde. C'est une formule qui peut paraître obscure ou ambiguë, mais elle reflète le fait qu'il est difficile de traduire les bonnes intentions du droit à la différence, et de cerner de manière claire le problème de la cohésion entre le mondial et le spécifique.
Pourtant, nous sommes condamnés à le faire, si nous voulons garder vivants notre indépendance, toute relative, et notre sens de la vie et de la mort.
Enfin, l'intérêt de redoubler d'efforts sur le volet du dialogue scientifique, culturel et interreligieux.
Ce volet est une priorité, pas assez prise en compte. L'interconnaissance, la coopération humaine et les échanges culturels, pour faire reculer l'ignorance, source de bien des maux. La mise en place de facilités accrues pour, à la fois l'aide à la formation et à la mobilité dans ces domaines, est une priorité démocratique qui contribuera au rapprochement des peuples.
Ensemble, il est possible de concevoir et vivre des valeurs universelles, qui respectent les repères spécifiques sans pour cela les imposer à l'autre. Il n'y a pas de paix sans justice et interconnaissance.
La visibilité du processus euro-méditerranéen prendra, à ces conditions sans doute, une portée nouvelle pour orienter les relations internationales sur la base du droit et participer de manière décisive à l'avenir des nouvelles générations.


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