La vague de chaleur est passée. Les feux de forêts sont maîtrisés. La température est en baisse. Retour à la normale. Place aux bilans. Les dégâts aussi bien matériels qu'écologiques sont immenses. Heureusement qu'il n'y, a pas eu de pertes humaines. C'est une véritable apocalypse qu'a vécue la population de Blida, deux jours durant, notamment dans sa partie visible du massif de l'Atlas. Cela fait mal. Terriblement mal à voir des forêts immenses et légendaires ravagées par le feu. Il ne reste plus que la cendre et les yeux pour pleurer. La belle forêt de Béni-Ali, sur les abords de la route nationale Blida-Chréa, n'est plus qu'un souvenir. Elle, qui il y a quelques jours, faisait ravir les visiteurs venus en grand nombre et en famille pour échapper à la chaleur de la plaine et goûter un moment de fraîcheur à l'ombre des chaînes et des sapins. Aujourd'hui, tout, ou presque, a disparu. Le feu a frappé jusque dans les profondeurs de la forêt ne laissant rien sur son passage. De loin, le versant de Béni-Ali présente l'aspect d'un terrain lunaire. Quant à la faune et la flore qui étaient riches de centaines d'espèces, elles ont également été rayées de la carte. «Que voulez-vous, cela a été terrible», se désole le président de l'APC de Ouled Yaïch qui a passé des nuits blanches sur les hauteurs de la montagne en compagnie des équipes de secours. «On a fait ce qu'on a pu pour arrêter le feu. Mais il était immense, encouragé par le vent violent.» ajoute-t-il. En raison du feu gigantesque et qui gagnait en ampleur, le wali n'avait pas hésité à ordonner le plan Orsec. Renforcé par les équipes de secours venues de plusieurs wilayas limitrophes, le plan a permis toutefois de limiter les dégâts. Sur les autres versants, notamment sur les hauteurs de Bouarfaâ et jusqu'aux confins de la Chiffa, le feu a également ravagé d'immenses espaces forestiers qui faisaient la beauté du paysage. A l'est, la situation n'est pas moins dramatique. De Ouled Yaîch à Soumaâ, en passant par Bouinan, le même constat apocalyptique. Ce n'est que vers hier matin, que les différentes équipes fortes de 700 agents de la Protection civile aidées par les éléments de l'ANP, des gardes forestiers, de la Gendarmerie et de la police, ont pu venir à bout des feux. Vers midi, les équipes de la Protection civile ont regagné la ville de Blida dans un long convoi comme des armées revenant d'une rude bataille. En dépit des efforts et de la mobilisation spontanée pour le devoir commandé et l'utilité publique, il y a lieu de signaler la faiblesse des moyens engagés face à une catastrophe naturelle d'une telle envergure. Aussi, il est impératif de renforcer les mesures de prévention telles que les débroussaillages et l'aménagement des sites de séparation et des pistes de secours. La dure réalité est que nos forêts et nos parcs ne sont pas suffisamment protégés et pris en charge. Il faudra un véritable plan d'urgence pour oublier la catastrophe et permettre le reboisement des forêts ravagées par le feu.