Des employés des APC, de l'administration et du secteur hospitalier ont, certes, marqué le coup, mais leur nombre n'est pas significatif. Ainsi les écoliers, les collégiens et les lycéens de la wilaya ont préféré faire la grasse matinée. Les bandes de gamins l'air endimanché et proprets ont déserté, le temps d'une matinée, les rues et ruelles des villes et villages. A Draâ Ben Khedda, Tizi Ouzou, Tadmaït, Azazga ou encore à Aïn El Hammam et ailleurs dans la wilaya, les écoles, les collèges et les lycées ont fermé les portes. Les salles de classe se sont vidées de leurs occupants traditionnels. Sur les perrons des lycées de la ville et des environs, les enseignants évasifs dissertaient entre eux sur la réussite ou pas du mouvement. Les gens acquis au Cnapest ont déjà signé leur mouvement les 12 et 13 janvier et n'ont pas fait la fine bouche devant l'appel des syndicats autonomes, c'est dire combien la colère suscitée par le statut de la Fonction publique et la grille des salaires annoncés fait réagir les enseignants. Pour les enseignants d'une école élémentaire rencontrés à Tizi Ouzou «l'Etat des lieux est effarant! Le salaire d'un enseignant leur suffit à peine pour couvrir les dépenses d'une famille de trois personnes alors quand on a des enfants...». Un autre nous montre une caricature représentant un mendiant donnant une pièce à un enseignant: «Voilà la réalité du quotidien des enseignants.» Et à tous de jurer que «sans parti pris aucun, nous allons suivre n'importe quel mouvement de protestation, l'essentiel est de dire ce qui nous fait mal». Tizi Ouzou, tout comme les autres villes et villages de la wilaya, a vu ses rues devenir tristes sans les bandes de bambins piaillant, courant et riant. Les tableaux noirs se sont fait encore plus sombres.