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Des couleurs en «signe» d'engagement
KARIM SERGOUA EXPOSE A LA GALERIE ZEHIRA
Publié dans L'Expression le 14 - 04 - 2002

Cela faisait 16 ans que ce membre du collectif Essebaghine n'avait pas monté une expo individuelle...
«Il n' y a pas de thématique à l'exposition: c'est une expression plastique contemporaine où je me laisse aller. C'est vrai que je dépens de l'inspiration, des sensations actuelles que j'ai des situations culturelle, politique, économique et religieuse que vit le pays et que je transpose sur toile et autres supports sans technique ni savoir-faire précis», déclare l'artiste peintre, Karim Sergoua. Nous sommes ainsi d'emblée avertis.
Aussi, l'exposition, dont le vernissage a eu lieu jeudi dernier à la galerie Zehira en présence d'une grande foule, amis Sebaghine et autres amateurs du beau et de l'art contemporain en particulier est étonnamment riche en couleurs et en matières utilisées. En tout 38 tableaux, réalisés en trois techniques différentes (mixte toile, mixte sur papier et mixte sur bois) et déclinés en différents formats, ornent les cimaises de cette galerie d'art. De la peinture abstraite et semi-abstraite rehaussée de signes - le propre, l'empreinte même de Karim toujours omniprésente - étaient visibles sur tous les supports: toile, bois, papier, céramique... Notre artiste se révèle l'âme d'un enfant, un touche-à-tout. «Moi, je ne peux pas travailler sur un seul support, il faut que je touche au métal, au bois, au plâtre, au corps humain. Je n'ai pas de support de prédilection dit-il, je ne crois pas à une matière noble. Toutes se valent à mes yeux. Toucher à tout est important pour moi». L'originalité de cette exposition réside outre dans cette liberté des tons et des couleurs, dans la richesse des supports et donc dans la particularité de leur disposition. Une installation rassemblant, faut-il le souligner, nonobstant les tableaux, des sculptures sur bois, des lances, un ensemble de poteries en céramique cuites et peintes à l'acryclique qui font penser, à s'y méprendre, à des pièces d'antiquité, mais aussi des photographies signées Amar Bouras représentant Karim dans des positions à la fois drôles et cocasses... Cela faisait 16 ans que Karim Sergoua n'avait pas exposé ses oeuvres en solo. L'attente a été enrichissante. Aussi, ce membre des Essebaghine, qui s'en est échappé l'espace d'une expo individuelle, a plus d'un tour dans son sac et à son actif plusieurs activités. Outre le fait d'être père, il est, diplômé de l'Ecole nationale des Beaux-Arts d'Alger (communication visuelle 85) et de l'Ecole supérieure des Beaux-Arts d'Alger (session 89) où il travaille en tant qu'assistant. Karim a, depuis 86, participé à de nombreuses actions expérimentales, notamment Les dernières paroles d'un mur (Blida 86), Bus peints (Alger 1987), Maâtkas (1992) Revade artistique (Oref, 1992)...
Il compte par ailleurs, 26 expositions individuelles et collectives et non des moindres, ici et à l'étranger. De plus, Karim Sergoua figure dans des collections privées en Algérie, en Italie, en France, au Maroc, au Portugal et en Espagne. Il a signé aussi le maquillage et les costumes de la chorégraphie de Lyès Guellal pour l'expo Martinez en 88 et du ballet chorégraphique du Centre culturel français à Alger en 1997. Il a été aussi assistant décorateur avec Ali Silem pour Les bas-fonds de Alloula, scénographe de la pièce Louisa du Théâtre du Champ de Manoeuvre et chef décorateur pour le film Lumière de J.P Lledo. Karim compte également plusieurs performances des plus originales, dont Ressourcement (1990), Hit ist hit à Tipasa en 90 et à Akbou en 91, Corps peints au CCF en 91 et 92, Instant bleu à Turin 97, Const' Art I et II en 99, Ecole d'art d'Aix en Provence... Membre actif au sein du groupe Essebaghine, depuis décembre 2000 Karim n'a de cesse de créer dans son atelier à Châteauneuf où il se plaît aussi à écouter de la musique entouré de sa bande d'amis. C'est là, où il peaufine son style, à la recherche de nouvelles techniques, de nouveaux matériaux, à gratter du papier ou à sculpter du bois... L'art chez Karim repose sur l'ambiguïté. Il est à la fois mystère et interrogation mêlés d'images et de signes étranges, c'est aussi un témoignage «coloré» sur notre vécu et le monde qui nous entoure, toujours par référence à «l'art populaire» dont l'artiste est profondément imprégné. Les couleurs sont jaune, marron, des teintes de la terre et du terroir, mais aussi du soleil et de la lumière, rouge aussi comme le sang. Ces tableaux disent les peurs et les angoisses de l'artiste doublé du citoyen à part entière qu'il est. Ses préoccupations aussi, ses espoirs et ses idéaux quant à un avenir meilleur et radieux pour notre pays, loin de ces situations sanglantes que l'on continue à subir et à connaître. Un des sujets traités en filigrane est la Kabylie en l'occurrence qui transparaît à travers les titres suivants: Printemps berbère, 14 juin, (La marche des ârouch), Massinissa, Mouloud et les autres qui sonnent comme une prise de position, un engagement pour la cause amazighe, pour ces «marcheurs» qui respirent la combativité et l'esprit de solidarité et auquel Karim rend hommage à travers cette oeuvre Otoroutedentitaire.
Outre le mouvement berbère, ce sont les notions du bien et du mal qui sont mises en exergue. L'homme est représenté asexué, avec des cornes, l'on ne peut distinguer le masculin du féminin. Les deux cercles qu'on assimile à la poitrine? Cela correspond en fait à un caractère, une position, une «auréole», l'apanage de «la sagesse» que «j'attribue à l'idée de la vie et non comme certains à la mort», explique Karim.
Aussi, sa peur de l'autre est exorcisée dans L'homme, le loup et moi, pour dire le loup qui sommeille en nous. Deux Autoportraits où n'apparaît au rait, si ce ne sont les contours de la tête, où l'on essaye dans l'une d'elles de «bourrer un tas de choses que je ne partage pas et auxquelles je ne crois pas du tout».
Narcisse serait la cerise sur le gâteau où l'artiste se plaît à se glorifier, histoire de faire de l'humour et de trancher avec ce côté macabre qui caractérise une partie de son exposition. Une manière décalée peut-être de revenir à la réalité où le léger côtoie le poignant d'où l'ambiguïté de l'atmosphère qui peut s'en dégager, une ambiguïté que l'artiste avoue adorer. «Mettre mal à l'aise le spectateur est ce que je veux!», dit-il, et «créer de l'ambiance» aussi. C'est la raison de l'organisation de cette Tombol Art à l'issue de laquelle, sept tableaux ont été offerts dont une oeuvre de Denis Martinez et une de A. Bouras.
Pour conclure, remercions, comme l'a fait Karim Sergoua, tous ces gens sans qui L'Xposition «n'aurait eu aucun sens». On citera: Antar Zouabri, Visa, FFS, FLN, RND, JSK, Essebaghine, Patriote, Zelta, Voiture piégée, Etat de siège, Karkabou, Gnawa, Couvre-feu, les Arouchs, mais aussi, Zino, Les ateliers Bacha, Oasis Design, Amar, Souad, Dodoche...


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