Cet appel trouve sa justification maintenant que le Maghreb est devenu un terrain de la lutte antiterroriste. A menace commune, réplique commune. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a lancé un appel pour la constitution d'un front commun dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité. «Face aux défis, d'un genre nouveau, auxquels le Maghreb est aujourd'hui confronté et qui appellent une communauté d'approche et d'action de tous les pays maghrébins», a déclaré le ministre de l'Intérieur mettant à profit la commémoration du 50e anniversaire des événements de Sakiet Sidi Youssef. «Notre présence en ce lieu traduit, on ne peut mieux, la volonté (...) de lutter en commun contre les fléaux qui menacent le monde, tels que le terrorisme et le crime organisé», a insisté le ministre. Le Maghreb étant désormais le nouveau terrain d'affrontement dans la guerre contre le terrorisme, l'appel du ministre de l'Intérieur trouve toute sa justification. L'appel est d'autant plus pressant que le noyau dur d'Al Qaîda au Maghreb se trouve actuellement en Algérie. Si les volets économique et politique n'ont pas pu parvenir à l'unification du Grand Maghreb, le souci sécuritaire dicte cette union sacrée contre un ennemi commun féroce. Il y va non seulement de la sécurité des personnes mais de l'existence même des Etats de cette région. Aussi, une pareille alliance entre les pays du Maghreb est possible et plus que jamais nécessaire. M.Zerhouni en veut pour preuve Sakiet Sidi Youssef qui «doit rester une véritable source d'inspiration par fidélité au sacrifice de cette ville martyre, et pour les leçons qu'elle a données et qui attestent de la capacité de nos peuples à s'unir devant l'épreuve pour en triompher». Dans le même ordre d'idées, le ministre de l'Intérieur a affirmé que Sakiet Sidi Youssef demeure un «jalon poignant» et «incontournable» dans la marche historique des deux peuples, algérien et tunisien. Pour M.Zerhouni, cet événement constitue un ´´vecteur puissant´´ de leur destin commun. «Sakiet Sidi Youssef représente pour nous plus qu'un simple lieu ou date symbolique, il demeure un jalon poignant et incontournable dans la marche historique de nos deux peuples et reste un vecteur puissant de leur destin commun», a encore souligné M.Zerhouni. Cette région continuera d'interpeller l'ensemble des peuples du Maghreb arabe», car, a-t-il expliqué, elle «restera toujours gravée dans notre histoire commune comme l'une des pages nobles et marquantes de notre fraternité et de notre solidarité». En somme, il y a des repères historiques et un ennemi commun. De ce fait, toutes les conditions ont été réunies pour que l'appel de Zerhouni trouve un écho et que le Maghreb ne reste pas en marge de la coalition antiterroriste. Si la collaboration a toujours existé entre les deux pays, il faut dire qu'elle a été toujours confinée au domaine du renseignement, par ailleurs très important. Sur le terrain des opérations, rares sont les actions communes menées par les services de sécurité des pays maghrébins. Les dizaines de rencontres organisées dans le cadre de la lutte antiterroriste ont été le fait des Etats-Unis. La plus remarquée de ces rencontres -médiatisées- a été celle qui a regroupé, l'an dernier les représentants militaires des Etats-Unis et de 9 pays africains: Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie, Nigeria, Niger, Mali, Tchad et Sénégal.
