Dans son mea culpa, le père du détenu a déclaré avoir été induit en erreur. Les parents de Boukezouha Amine ont déclaré jeudi dernier qu'ils dégageaient la responsabilité de l'ancien chef de la Défense, Khaled Nezzar dans l'arrestation de leur fils. Le père de Amine, qui est un des plaignants devant la justice française contre le général à la retraite Khaled Nezzar et qui réside à Paris, a déclaré: «Après m'être assuré que mon fils n'avait pas été enlevé et qu'il est actuellement détenu par les services de sécurité, selon le ministère algérien de la Justice, je tiens à dégager la responsabilité du général Nezzar que j'ai précédemment impliqué dans cette arrestation.» En effet, Abdelouahab Boukezouha avait accusé, avant de se rétracter, les services de sécurité algériens d'avoir «enlevé» son fils Ahmed Amine à son domicile à Alger. Dans son mea culpa, le père du détenu a déclaré avoir été induit en erreur en pensant qu'«un lien pouvait être établi avec la plainte» qu'il a déposée «il y a un an contre le général Nezzar» et l'arrestation de son fils. De son côté, la mère d'Ahmed Amine a réfuté, le même jour sur les ondes de la Chaîne III, les propos de son époux et selon lesquels «son fils a été enlevé mardi dernier» par les services de sécurité algériens. Mme Lila Boukezouha a indiqué à cet effet que «l'arrestation de son fils est intervenue après qu'il eut été cité dans une affaire toujours en instruction». Sans donner de détail sur cette affaire, dont elle dit ignorer la «teneur», la mère a précisé que «des éléments des services de sécurité sont venus à son domicile à Alger à une heure raisonnable, à visage découvert et ont fouillé la chambre de Ahmed Amine». Et de poursuivre: «Ils lui ont accordé le temps suffisant pour s'habiller avant de l'emmener avec eux.» Commentant les affirmations de son mari, elle a déclaré qu'«il y a anguille sous roche». «Je souhaite que mon mari soit intelligent et rectifie les propos qu'il a tenus à la presse», a-t-elle ajouté avant qu'elle soit au courant, paraît-il, du rectificatif d'Abdelouahab à partir de Paris où il réside depuis dix ans. Evoquant les conditions de détention de son fils, elle a révélé l'avoir vu après son arrestation et qu'il «se porte bien et n'a pas été battu». Mme Boukezouha a indiqué cependant qu'elle «respectera la justice» et que son «fils devra payer si sa culpabilité est avérée». A signaler que le parquet général d'Alger avait indiqué que «le dénommé Boukezouha Ahmed Amine avait été interpellé par les services de la police judiciaire le 16 avril 2002 dans le cadre d'une enquête préliminaire». Le jeune Boukezouha, âgé de 24 ans, «se trouve présentement en garde à vue conformément aux dispositions de la loi», conclut le parquet.