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Le développement mis en veilleuse
OUZERA
Publié dans L'Expression le 24 - 06 - 2008

En raison du manque flagrant de programmes de développement rural, plus de 8000 habitants des mechtas relevant du territoire de la daïra d'Ouzera ont déserté leurs terres.
A longueur de journée, les cafés d'Ouzera sont pleins à craquer. Des masses juvéniles n'ayant aucun chat à fouetter y croupissent. Le temps semble marquer le pas. En venant du côté de la ville de Médéa sur la RN1, l'image qui se dégage de la localité d'Ouzera est, sans commune mesure avec celle d'il y a une vingtaine d'années, où un luxuriant couvert végétal drapait de sa verdure éternelle tout le flanc de falaise, présentement dénudé, dominant les habitations.
Juxtaposant la route nationale, une pluviométrie abondante et une terre accueillante, des atouts majeurs dont ne semble pourtant profiter en rien cette vaste étendue de terre abritant plusieurs communes du nord de Médéa, El Hamdania, Ben Chicaou, Ouled Brahim...
Depuis quelques années, le chef-lieu de la commune d'Ouzera a connu un important flux migratoire des zones limitrophes caractérisées par une topographie montagneuse difficile d'accès. Cette situation a généré une densité de population élevée, au niveau du chef-lieu de la commune. Paradoxalement, à l'échelle globale de toute la région, une décroissance démographique est enregistrée. Ce fait est significatif des conditions socioéconomiques de la population. Selon un élu local, la population actuelle est, selon les dernières statistiques de 2008, de 12.500 âmes, alors qu'elle était de 18.000 en 1987.
Au ralenti
Ni l'amélioration de la situation sécuritaire, ni l'élection d'un nouvel exécutif ne semblent à même de pouvoir donner un nouvel élan à la dynamique de développement rural dans la région. Cette dynamique est tributaire, selon notre interlocuteur, du taux de sédentarisation des populations dans leurs villages. Le rythme de croisière en matière de développement rural ne peut être atteint, souligne ce même responsable, que si les pouvoirs publics s'imprègnent davantage de la situation du citoyen et des contraintes du terrain, notamment en allégeant un tant soit peu, le maquis de procédures en matière d'acquisition de l'habitat rural. Cet apport de 20% exigé dans la phase de démarrage sur le compte du citoyen, peut constituer un handicap majeur pour les plus démunis dans le lancement des travaux de construction, selon le représentant de l'APC. Et ce dernier de proposer à la tutelle d'introduire dans le mécanisme d'allocation des subventions aux entrepreneurs, qui seront remboursées par le bénéficiaire, selon un échéancier, à long terme. «Cette démarche donnera au citoyen, qui souvent est incapable de mobiliser des ressources financières dans un intervalle de temps restreint, une flexibilité de manoeuvre, lui permettant un remboursement des frais dans un délai imparti, en tenant compte de ses conditions sociales» explique cet élu. La demande évaluée dans le cadre de l'habitat rural au niveau de la commune d'Ouzera dépasse largement les 200 postulants. Or, sur les 111dossiers déclarés éligibles, seuls 50 bénéficiaires ont pu réaliser leur maison depuis le lancement du quinquennal 2005-2009! Interrogé sur le volet logement social, le représentant de l'APC préfère faire parler les chiffres: «Sur les 9000 habitants concentrés au niveau du chef-lieu d'Ouzera, un quota de 100 subventions nous est alloué annuellement». «Nous constatons, d'ailleurs, une nette décroissance du taux de mariage durant ces deux dernières années» ajoute-t-il. Sur le terrain, la réalité statistique est bien en deçà des chiffres officiels. Des projets d'une trentaine de logements, seulement, stagnent deux à trois ans, voire plus avant d'être livrés, soit en moyenne une réalisation de 10 logements/année. Les responsables locaux peuvent, bien évidemment réfléchir, à loisir, sur cette question, en tablant sur une moyenne nationale du taux de croissance démographique de 2,5%. L'agriculture, autre parent pauvre, souffre du manque flagrant des moyens alloués comparés à la grande étendue du territoire de la daïra. Les programmes de développement rural, tous secteurs confondus, ont été destinataires de 20 millions de dinars, qui, de l'appréciation du représentant de l'APC d'Ouzera, ne couvrent même pas les 15% des besoins pour une réelle relance du développement dans la région.
Le désengorgement des chefs-lieux de commune passe par la sédentarisation des populations dans leurs villages d'origine. Cinq projets de constructions groupées sur le territoire de la daïra butent à ce jour sur les écueils du goulot bureaucratique. «Certains sites posent problème au niveau des Domaines, mais nous comprenons mal la dévolution à d'autres destinations de l'enveloppe budgétaire allouée aux sites de Gueguour et de Beni Aïch qui étaient fin prêts au démarrage des travaux» s'indigne notre interlocuteur.
S'agissant de la création de zones d'activités économiques (ZAE), notre élu local insiste, en précisant que des sites présentant toutes les commodités à l'investissement, disponibilité de l'eau, du gaz de ville, de l'électricité, proximité à la RN1 ainsi que des incitatifs d'ordre économique liés à la spécificité de la région, n'attendent que les investisseurs. Quant au développement des activités de proximité, il évoque la réhabilitation du stade municipal, la réalisation de 3 aires de jeux, ainsi que la fierté d'Ouzera, allusion faite à la réception dans les tout prochains jours, d'une spacieuse bibliothèque communale qui a coûté 13 millions de dinars, prévue dans le cadre du PCD 2007.
D'autres problèmes et non des moindres, sur lesquels s'est longuement étalé l'élu local, notamment la réception du PCD 2008 qui a cumulé trop de retard, la vétusté du réseau d'assainissement au niveau du village de Ben Haddou et Achiba qui comptabilisent plus de 2000 âmes, le déficit flagrant des moyens de transport au niveau des bourgades alentour, où souvent des femmes et des enfants font plusieurs kilomètres pour se permettre un transport. Tout projet de développement dans cette région doit tenir compte du fait qu'Ouzera occupe plus de 70% du bassin de drainage de l'oued Chiffa, dont une importante quantité d'eau rejoint un peu plus loin la nappe phréatique de la Mitidja qui étanche la soif de plus de deux millions d'âmes.
Des villages en hibernation
A l'extrême nord de la daïra d'Ouzera, sur les monts de l'Atlas blidéen, la vie reprend progressivement son petit bonhomme de chemin. Les villages de Sidi Ali, Taguersift, Isselene, Tilliouine connaissent un retour progressif de la population. D'ailleurs, les prémices d'une activité agropastorale, qui, d'ailleurs, s'installe de façon misérable, se font remarquer. Sur plus de trois kilomètres de piste dégradée et de forte pente, ces villageois, tout affairés aux travaux des champs, rencontrés sur place, ne demandent que de la considération de la part des autorités locales. «Nous sommes là avec nos femmes. La scolarisation de nos enfants, déjà à cet âge fragile, doit suivre le régime de l'internat; et si nous avons décidé de mettre le paquet, il faut que les autorités locales s'impliquent plus substantiellement à nous aider à réintégrer nos terres», réclame un villageois. Leurs requêtes se résument en la réfection des routes, l'AEP, le transport, la possibilité de mécanisation du travail de la terre et la dotation, notamment, en bétail et par l'effort de défrichement des terres envahies par la forêt et la broussaille durant ces années d'absence.
De l'avis de Tahar Zerouki, élu de l'APC d'El Hamdania, si cette réintégration aboutit, cela permettra, d'une part, de désenclaver cette région à grand potentiel agricole, de promouvoir l'élevage bovin bien connu dans la région et de désengorger, d'autre part, la pression démographique sur les chefs-lieux de communes.
Actuellement plus de 65 dossiers concernant les constructions regroupées envoyés, selon notre interlocuteur, à la wilaya via la commission ad hoc au niveau de la daïra, demeurent sans suite. Plus de 500 personnes, selon l'estimation de ce même responsable, sont potentiellement prêtes à rejoindre leurs villages d'origine.
La condition sine qua non d'une réelle relance de ces centaines de milliers d'hectares de terres fertiles désertées, dans la dynamique économique au niveau local, selon notre interlocuteur, sera la réalisation de la RN 87 et la RN51 qui vont se joindre à Hachada, site prévu pour des constructions regroupées.
Le représentant d'APC déplore, par ailleurs, le fait que même El Hamdania chef-lieu traversé par la RN1, à ce jour, n'est pas raccordé au gaz de ville. A cela, il ajoute le problème du foncier non cadastré, et la multiplicité des intervenants sur le territoire de sa commune qui, de par la spécificité de sa situation géographique, est inscrite presque intégralement à l'intérieur du Parc national de Chréa.
Les 68 communes de la wilaya de Médéa, situées à plus de 70% dans le domaine montagneux, s'étendent sur un territoire très vaste allant des Hauts-Plateaux jusqu'aux premiers monts de la Kabylie, vivent synchronisées au même rythme de la trilogie de l'appareil administratif, la difficulté de la topographie du terrain et la petite bourse des citoyens confrontés à tous les maux sociaux.
Une enveloppe d'environ 7898 millions de DA, allouée à l'habitat rural pour concrétiser les quelque 8000 constructions inscrites au Programme quinquennal 2005-2009, cumulé au Programme PEC 2002-2004 du logement social locatif et au programme des Hauts-Plateaux, totalisant en somme les 15.220 logements dont la performance de réalisation tourne autour des 30 à 45%, selon Mellat Abdel Halim, chef de service du logement au niveau de la Dlep de Médéa.
Beaucoup de choses restent à parfaire pour que le développement accompagne le quotidien de ces villageois.


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