Des projets sont planifiés et des suggestions émises. La wilaya de Tizi Ouzou a consacré une séance de travail sur le risque inondation à l'approche de l'hiver. Sur le plan physique, la wilaya se caractérise par un relief montagneux très dominant, le reste étant constitué de collines argileuses, les plaines et les vallées représentant une part insignifiante. La wilaya se situe sur la zone de contact et de lutte entre les masses d'air polaire et tropical. Entre le mois de novembre et avril, les masses d'air arctique l'emportent généralement, ce qui détermine une saison froide et humide. Des précipitations se font en grosses ondées. La wilaya enregistre bon an, mal an, entre 600 à 1000 mm de pluie en quelques semaines, et souvent de neige, notamment sur les hauteurs. Pour rappel, la région a connu bien des déboires liés aux inondations. En 1974, d'importantes inondations provoquées par de fortes pluies ont vu des oueds sortir de leur lit, notamment à Sebaou, Boubhir, Oued Djemaâ et Bougdoura. Alors que plusieurs habitations furent inondées, les routes étaient impraticables, plusieurs ouvrages d'art ont été endommagés et des glissements de terrain constatés. En 1998, c'est une partie de la ville d'Azazga et celle de Aïn El Hammam qui ont connu des glissements de terrain importants ayant endommagé des infrastructures et des routes. En 2002, la wilaya a connu des intempéries qui ont causé l'effondrement des habitations et fait 130 familles sinistrées. Alors qu'en 2005, durant les intempéries et l'enneigement, des villages ont été isolés, des routes bloquées, six personnes décédées et 51 autres blessées ainsi que 10 effondrements. Enfin, en 2007, les localités de Tizi Ouzou, Draâ Ben Khedda, Ouadhias, Draâ El Mizan, Bouzeguène, Boghni, Tigzirt et Azeffoun, furent touchées. On avait déploré la mort de 4 personnes, 49 familles sinistrées, des fissurations au niveau des habitations et des glissements de terrain à Azeffoun. Les principales causes recensées sont évidemment les pluies torrentielles, les débordements d'oueds, l'absence de drainage des eaux, mais aussi le manque d'entretien et de nettoyage des ouvrages, le sous-dimensionnement des canalisations par rapport à la pluviométrie et l'insuffisance des avaloirs dans les quartiers à forte concentration urbaine et aussi la réalisation de constructions dans les zones inondables. Des projets ont été planifiés pour la protection des localités contre les inondations. Généralement, ce sont des réalisations d'ovoïdes, comme à Tizi Ouzou, Draâ Ben Khedda, Boghni et Oued Falli, ainsi que la réalisation d'un bassin de rétention. Lors de la séance de travail, des suggestions ont été faites comme la mise en place des plans contre les inondations et ce, à différents échelons, wilaya et communes, constitution de réserves stratégiques, élaboration d'un programme de prévention, consolidation des zones à risque d'éboulements, protection des berges d'oueds, élaboration d'études de dangers pour les différents barrages et oueds en faisant apparaître les scénarii d'accidents de rupture et de débordement, sensibilisation sur le respect des mesures préventives et enfin l'installation d'une commission de suivi et de réflexion sur les modalités d'élaboration des plans préventifs et organisationnels. La wilaya s'est ainsi penchée sur les risques d'inondations, mais il semble que l'essentiel doit commencer par le curage des avaloirs et autres au niveau des communes. Un travail qui ne demande aucune technicité et qui doit être mené, non pas avec l'arrivée des crues et autres débordements, mais à chaque fin d'été.
