Intervenant à la 151e conférence de l'Opep, le chef de l'Etat a appelé les pays membres à prendre une décision pour la régulation du marché en insistant sur son application. Le président de la République a délivré un message fort à l'adresse des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). «Je vous prie de prendre la décision et je souhaite que vous l'exécutiez», a-t-il déclaré en conclusion, dans un discours qu'il a prononcé à l'ouverture de la 151e conférence de l'Opep, tenue à l'hôtel Sheraton d'Oran. Si le Président a rajouté cette déclaration à la fin de son discours, c'est pour interpeller les pays membres à faire preuve de respect dans l'exécution des résolutions dégagées et les inciter à réguler le marché. Sachant que la décision portant baisse de la production est prévue, le Président a mis l'accent beaucoup plus sur son application. Ce n'est un secret pour personne, que l'application des décisions entérinées, fait défaut au sein de l'Opep. Les pays adhérents ont toujours failli au respect des quotas de production arrêtés, ce qui fragilise sérieusement la position du cartel. «La baisse de la demande de pétrole causée par la récession mondiale de l'économie doit nécessairement entraîner un ajustement de l'offre», a-t-il souligné. «Pourquoi continuer à inonder le marché avec des quantités de pétrole brut qui n'auraient pas d'acquéreurs?», s'est-il interrogé avant de préciser: «Les règles de bonne gouvernance nous obligent à prendre des décisions économiquement rationnelles et humainement justes.» Sans détour ni hésitation, le Président persiste et signe: «Si les pays producteurs doivent légitimement défendre leurs intérêts et donc leurs chances de développement, ils ne peuvent pas aujourd'hui rester impassibles devant l'écroulement de leurs revenus.» Pour lui, l'enjeu est clair et la solution existe. La crise financière mondiale et la chute spectaculaire des prix du baril n'offrent pas d'autre choix aux pays producteurs. «L'histoire, rappelle-t-il, a démontré qu'un marché non régulé est condamné à des fluctuations démesurées des prix, qui ne servent ni les intérêts des producteurs, ni ceux des consommateurs ou de l'industrie pétrolière dans son ensemble.» Dans son discours, le Président a tenu à retracer la crise financière internationale et ses conséquences sur l'économie des pays. «La crise actuelle a déjà entraîné un ralentissement de l'activité économique mondiale avec un impact direct sur la croissance de la demande pétrolière, une forte baisse du prix du pétrole et des revenus de nos pays», a-t-il indiqué. Sur ce point, le Président a salué la décision prise par l'Opep le 24 octobre dernier, d'ajuster l'offre pétrolière pour stabiliser le marché pétrolier. «L'Opep, dont la part n'est que de 40% de la production mondiale de pétrole, fait face au défi de stabiliser un marché pétrolier dont le prix a perdu plus de 50% de sa valeur en deux mois», a-t-il encore rappelé. La baisse des recettes pétrolières pousse l'Algérie à plaider pour une stabilisation du marché. Maintenant, la décision d'une baisse importante de la production de pétrole fait l'unanimité au sein de l'Opep, il reste à savoir si elle apportera l'effet escompté sur le terrain. Autrement dit, la descente aux enfers sera-t-elle stoppée?