Les «six» ont ignoré le tourisme, l'environnement, le sport, la culture, les relations internationales... La compétition pour la Présidence de la République à El Mouradia a commencé depuis jeudi dernier. Des thèmes importants, qui parfois engagent l'avenir de la nation, n'ont pas été abordés par les candidats à la présidentielle. Selon certains observateurs, la campagne électorale de 2009 est très maigre sur le plan des programmes et des perspectives. Le tourisme, l'environnement, le sport, la culture, les relations internationales ont échappé aux affiches électorales des candidats. Si on prend par exemple le tourisme, les connaisseurs affirment que c'est un créneau qui constitue le grand atout pour l'Algérie de l'après-pétrole. Les candidats n'ont pas pensé à un changement ou à présenter l'alternative pour l'échec de la politique touristique menée par le ministère de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme. Les «six» savent-ils, au moins, que l'Algérie est un pays à vocation touristique? Si ce n'est pas le cas, ils n'ont qu'à faire un tour dans les pays voisins pour le constater! Notre pays dispose de tous les atouts. Le tourisme balnéaire, de montagne, culturel, tourisme populaire, tourisme d'affaires...autant de créneaux dans lesquels l'Algérie peut réussir sa politique touristique. Pour le moment, aucun courtisan de la résidence d'El-Mouradia n'a évoqué le problème de la violence dans les stades, qui laisse des blessés, sinon des morts à chaque fin de rencontre. Le sport peut se développer facilement, la solution demeure tout simplement la rigueur dans l'application des lois. Le problème de l'environnement, dont souffrent toutes les agglomérations et notamment les grandes villes, ne suscite aucune préoccupation dans la campagne électorale des candidats. Ces derniers ne présentent aucune proposition susceptible de stopper la pollution causée par les hommes. Pourquoi cette ignorance? Les compétiteurs ne peuvent pas s'aventurer, semble-t-il, à élaborer et à défendre des programmes électoraux dont les réalisations demeurent assujetties à des moyens financiers à mobiliser. Les six candidats se sont ainsi retrouvés obligés d'évoluer sur ce terrain, selon leur conception de la crise, ses causes et ses conséquences, ainsi que des solutions qu'ils proposent pour y parer. Mais, il semble bien que certains candidats peinent à trouver de solides arguments, faute d'alternatives ou de solutions. Comme la présidentielle de 2009 a un goût particulier, celui de mener campagne dans le but de sensibiliser la population d'aller voter en masse. Les candidats à leur tour se contentent du nombre de meetings organisés, des wilayas sillonnées et même du nombre de poignées de main accordées. Les candidats qui se prennent pour des porte-parole de la société, n'ont pas encore proposé des solutions pour les enseignants qui se heurtent chaque année à l'administration. Les praticiens de la santé souffrent aussi du même problème... Les six candidats se sont répartis à travers le pays d'est en ouest, du nord au sud pour rencontrer les électeurs. Il ont tous appelé à voter massivement, même avec un bulletin blanc, et cela dans un seul et unique but: briser l'appel des partisans du boycott. Une attitude qui a tendance à se répéter. Les échéances électorales précédentes en témoignent. Deux thèmes principaux ont été développés par les six candidats, du moins durant les trois premiers jours. La primauté revient aux questions économiques et celles relevant du domaine politique. Le contexte international marqué par une crise économique persistante qui a ébranlé la santé financière des Etats et des entreprises dans le monde, n'est pas étranger à cette tendance.
