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Le premier Panaf revisité
40 ANS APRÈS SA TENUE À ALGER
Publié dans L'Expression le 02 - 07 - 2009

A l'époque, Alger était la Mecque des révolutionnaires du monde entier.
Alger été 1969. Plus que quelques heures et le grand show commence. S'ouvre alors une nouvelle page, une nouvelle ère. Le signe et la note se sont donné le mot pour célébrer la grandeur de la Mecque des mouvements de libération à travers le monde. Il y avait à peine sept ans, le peuple algérien avait écrit de ses larmes, de son sang mais aussi de ses rêves, l'une des plus belles épopées de libération et page d'histoire du XXe siècle. L'aspiration du peuple à la liberté a eu raison de «l'Algérie française».
En 1962, le 5 Juillet, 132 ans, jour pour jour, après l'arrivée des hordes coloniales à Sidi Fredj, les occupants ont refait le chemin inverse. Ainsi, la Révolution algérienne a sonné le glas du colonialisme. Sept ans après, le même temps qu'a duré la guerre de Libération, Alger organise «son» premier Festival panafricain. Du premier Panaf, Noureddine Merdaci, le doyen des journalistes algériens, garde un souvenir vivace. Laissons le soin à ce poète jusqu'au bout de la plume raconter: «En 1969, l'Algérie avait à peine sept ans d'Indépendance. Il y avait tout à découvrir, à apprendre, à comprendre. Pour la première fois, un pays africain organise sur son territoire la rencontre de la culture africaine dans toute sa diversité, ses dimensions orale et écrite. Ce pays-là n'était autre que l'Algérie.» Sur le visage du maître se décline un sourire qui lui fait retrouver les rêves de sa tendre jeunesse. Le maître retrouve le jeune journaliste ambitieux. Ravi de cette rencontre, le vieux «loup» laisse dire son cadet: «A l'époque j'étais journaliste à El Moudjahid. J'ai passé mon temps à découvrire plus qu' à écrire.»
Les propos du maître transcendent le temps et font découvrir Alger de la fin des années 60. Ecoutons-le: «Alger vivait le jour comme la nuit. Je me rappelle qu'à l'époque on bouclait à deux heures du matin.» Et oui, il fallait suivre le rythme d'une jeune nation qui écrivait sur la terre des hommes la partition de «la libération». De cette partition, naquit une symphonie dédiée à l'africanité.
De cette symphonie jaillirent des signes, des motifs, des couleurs, des rythmes, des rimes, des mélodies. En un mot, l'Afrique culturelle était présente à Alger. L'Afrique culturelle, c'est cette fresque qui a permis l'éclosion de voix, de plumes, et de pinceaux qui ont porté haut la voix de l'Afrique dans le monde. Miriam Makeba a empli. les nuits d'Alger de chants emblématiques du combat du peuple sud-africain contre l'apartheid.
De sa voix chaude, Miriam Makeba faisait entendre l'appel de Nelson Mandela. Cet appel rappelait ceux de Abane Ramdane, de Larbi Ben M'hidi, de Omar El Mokhtar, de Abdelkrim El Khattabi. Aussi, cet appel se faisait l'écho de celui de Patrice Lumumba et de tant d'autres hommes et femmes qui ont écrit de leur sang les pages d'or du combat des peuples africains pour leur libération de toute sorte de domination négatrice de leur droit à une vie digne. Cette voix zouloue s'est révélée au monde sous le ciel étoilé d'Alger. Parmi ces étoiles, brille encore celle de Nina Simone. De son vrai nom, Eunice Kathleen Waymon, Nina Simone est née le 21 février 1933 en Caroline du Nord, aux Etats-Unis. Profondément engagée dans le combat contre le racisme, Nina Simone est contrainte de s'exiler au Liberia. Cette voix de l'exil interprète, pour la première fois, Ne me quitte pas de Jacques Brel, en 1969, à l'occasion du Panaf. De son côté, Manu Dibongo rêve du Soleil de Zéralda. Plus tard, le rêve se mue en un tube intitulé Night In Zeralda.
Comme son «soleil bien cuit», les nuits argentées de ce bijou étalé sur la rive sud de la Méditerranée offrent aux démiurges, les motifs de leurs créations les plus belles. Et cela donne lieu à des rencontres inédites dont le souvenir reste à jamais gravé dans les mémoires. L'une de ces rencontres a eu lieu sur le parvis de la mosquée de Ketchaoua, au pied de la Casbah, le berceau de la musique chaâbie. Séduit par la beauté d'Alger et conquis par les rythmes africains, le célèbre saxophoniste américain Archie Shep organise un beef avec une troupe targuie. L'espace d'un échange, le culturel a transcendé le politique et le flux a donné lieu à une toile pleine d'humanisme. Comme quoi, il suffit d'une initiative sincère pour rappeler que «tous les hommes sont frères».
Ainsi, ces artistes ont rendu visible le rêve du magistral Ghandi. Le rêve, celui de toutes les âmes éprises du beau révèle S.A sous la chevelure grisonnante.
De son regard, ce dernier suit les rêves du jeune cadre d'administration qu'il était. Le voyage est révélateur, suivons-le: «L'Algérie connaissait de façon ininterrompue des manifestations, non seulement d'ordre politique, économique et social, mais également culturel. La panacée de celles-ci résidait essentiellement dans le chant, la musique, la danse et, surtout, le cinéma considéré alors comme "arme"». Pour cette âme de poète, le Panaf de 1969 constitue «la première grande manifestation culturelle continentale à l'échelle de l'Afrique, nonobstant le fait que l'Afrique du Sud était sous le régime de l'apartheid et que plusieurs autres pays étaient sous la domination coloniale, à l'image de la Guinée Bissau, l'Angola, le Cap-Vert, le Mozambique et le Sahara occidental». Le gentleman, revisite les lieux de ses belles performances artistiques, suivons-le...:«Les présentations de danses populaires se déroulaient au stade du 20-Août, au Ruisseau». Le jour, les tribunes du terrain fétiche du grand CRB vibraient aux rythmes des prouesses de Lalmas and Co.
La nuit venue, le stade accueillait les muses venues des quatre coins de l'Afrique.
A la dextérité footbalistique, se substituait, alors, la virtuosité chorégraphique. S.A. se souvient, encore: «La salle Ibn Khaldoun accueillait les concerts de musique classique algérienne, le Théatre national algérien abritait les représentations de musique et chants modernes. C'est dans plusieurs salles emblématiques que se sont produites Miriam Makeba et Nina Simone. Quant aux films et documentaires avec les conférences-débats, ils étaient présentés à la Cinémathèque.»
De son côté, Rabah Kaïlali, à l'époque employé à l'Entreprise populaire de l'Armée, parle «d'une grande liesse populaire vécue jour et nuit». Affable et modeste, Rabah ose à peine dévoiler qu'il avait participé à l'élaboration des affiches de la manifestation. Une manifestation qui a vu se réunir à Alger les icônes du combat libérateur à travers le monde. Gageons que le Panaf qui s'ouvre ce dimanche 5 juillet placé sous le signe de «La renaissance» fera écho au succès de son précédent.


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