Les cellules qu'on qualifie de dormantes sont la cible principale des forces de sécurité chargées de la lutte antiterroriste et dans cet objectif précis, c'est l'exploitation du renseignement dans le moindre détail qui prend le dessus des investigations engagées dans la lutte antisubversive. En effet, pour extirper définitivement les racines du terrorisme, les services de sécurité font une chasse sans pitié aux réseaux dormants qui, en fait, sont la colonne vertébrale de la violence islamiste. Il n' y a pas si longtemps, les forces de sécurité agissant sur la base de renseignements avaient mis définitivement hors d'état de nuire cinq terroristes à Djebel El Ouehch. Plus récemment, les mêmes forces ont démantelé un réseau de soutien composé de trois éléments qui ont été présentés devant la justice et placés sous mandat de dépôt. Par ailleurs, un sérieux accrochage a eu lieu dans la soirée du mardi à mercredi au lieu-dit «les chemins forestiers» dans la wilaya de Constantine. Les coups de feu nourris ont été entendus par tous les habitants de proximité, cependant c'est le black-out sur les tenants et aboutissants des faits. A l'exception d'une source digne de foi qui confirme qu'il s'agit bel et bien d'un accrochage, aucun corps de sécurité exerçant à Constantine ne s'est senti concerné. Pourtant, on a pu constater, durant la journée d'hier, un mouvement inhabituel au niveau du Mansourah, qui abrite le commandement de la 5e Région militaire. En effet, les éléments de l'ANP étaient présents en force sur le terrain et, a priori, c'est l'état d'alerte qui a été donné. Malgré toutes les indiscrétions et les tentatives pour obtenir au moins quelques détails, aucune source n'était en mesure de donner la moindre information. Même au niveau du centre-ville de Constantine, un nouveau dispositif sécuritaire a été installé. La présence des policiers est remarquable et l'on devine que l'atmosphère n'est guère normale. Les quartiers jugés chauds sont sous la loupe des services de sécurité tous corps confondus. Des descentes parfois improvisées sont régulièrement opérées, notamment de nuit dans le but de maintenir la pression et d'empêcher la préparation d'un fait ou acte terroriste. Ce que l'on sait aussi sur le contexte sécuritaire qui prévaut aussi à Constantine est que le fils d'un émir répondant au nom de Mazhoud, abattu en 2005 dans les maquis de Skikda ainsi que quatre autres en sa compagnie, a rejoint les maquis il y a quelques mois. Il aurait été pris en charge par l'obscur émir de la zone 6, Ammar Lamloum, au niveau des maquis de Jijel. Selon des informations non encore confirmées, cet enfant âgé de 8 ans est entrainé pour un attentat kamikaze. C'est ce qui explique peut-être la mobilisation à outrance des services de sécurité à Constantine depuis un certain temps. Des observateurs de la scène sécuritaire croient quant à eux que la menace terroriste est omniprésente mais pas seulement sur Constantine et la vigilance est demandée dans ces cas-là.
