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L'écrivain de Tizi Ouzou
SAID SMAIL
Publié dans L'Expression le 23 - 08 - 2009

Après plusieurs décennies dans l'exercice journalistique, Saïd Smaïl décide de passer à l'écriture romanesque.
Le pas est vite franchi car l'expérience du journalisme est mise à profit afin d'entamer une carrière d'écrivain qui n'est pas du tout passée inaperçue. Saïd Smaïl a accumulé une richesse professionnelle sur le terrain lui ayant permis d'écrire plusieurs romans. Son premier, intitulé Le Crépuscule des anges échappe toutefois à la règle puisqu'il n'a pas de liaison directe avec ce que Saïd Smaïl a acquis dans le domaine du journalisme. Le Crépuscule des anges, réédité récemment, par un éditeur algérois, est un roman volumineux de plus de 400 pages où est narrée une histoire d'amour sur fond de guerre de Libération nationale. Cette idylle est d'autant plus impossible qu'elle se déroule entre un Algérien qui peut être, en toute vraisemblance, l'auteur lui-même, avec une Française. Saïd Smaïl réussit à tenir en haleine le lecteur car l'histoire est passionnante et pleine de rebondissements.
C'est un livre qui a marqué plusieurs lecteurs, notamment dans la région de Kabylie, car Saïd Smaïl est l'un des tout premiers écrivains de la région à avoir écrit un roman d'amour, presque dans son intégralité. Le fait qu'il soit célèbre dans la région à l'époque, puisqu'il était le représentant du seul journal quotidien (El Moudjahid), n'est pas étranger à ce succès ayant fait que ce premier roman avait été l'objet de plusieurs rééditions. Aujourd'hui, ce roman est disponible dans une version nouvelle, format poche. Après l'écriture de ce premier roman paru au milieu des années quatre-vingt, la source d'inspiration de Saïd Smaïl ne s'est pas tarie. Mieux encore, ce journaliste a préféré écrire des romans sur ce qu'il a eu à découvrir dans les pratiques pas du tout catholiques durant les années du parti unique. Et comme s'attaquer à la politique était un défi difficile à relever surtout quand on travaillait dans un journal étatique, Saïd Smaïl a trouvé la parade en s'en prenant au phénomène de la corruption. Ce fléau avait pignon sur rue. Saïd Smaïl écrit alors Les barons de la pénurie. Un roman à peine imaginaire puisqu'à sa sortie, beaucoup de personnages se seraient reconnus dans la ville de Tizi Ouzou. Ce deuxième livre, plus proche du témoignage que du roman, a aussi fait du bruit. C'était à une époque où la parution d'un livre pouvait encore créer l'événement. Une période où le tirage d'un roman ne baissait pas moins de 5000 exemplaires (alors qu'aujourd'hui il ne peut dépasser 1000 exemplaires le cas échéant). Saïd Smaïl a brisé un tabou même en étant le représentant d'El Moudjahid. Il faut dire aussi que Saïd Smaïl a été le seul journaliste à Tizi Ouzou ayant évolué vers l'écriture romanesque. Ce mérite, il le doit d'abord et avant tout à sa volonté de sortir des sentiers battus. Le fait d'écrire des romans ayant pour cadre la ville de Tizi Ouzou et sa région apparaît comme une première. On peut le considérer comme étant le précurseur dans ce domaine. En tout cas, peu de romans parlent de la région de Tizi Ouzou des années quatre-vingt. D'autres livres de fiction naîtront par la suite mais malheureusement, ils connaîtront moins de succès, certainement parce que la pratique de la lecture dans notre pays commençait à observer un net recul. Bien qu'intéressant à plus d'un titre, son troisième roman, L'empire des démons, n'avait pas connu le même engouement de la part du lectorat. Ceci bien qu'il ne soit pas totalement passé inaperçu. Avec le début des années quatre-vingt-dix, Saïd Smaïl n'avait pas l'intention de quitter le pays, au départ. Malgré l'insécurité qui allait crescendo, Saïd Smaïl continuait à vaquer à ses occupations de la même manière, c'est-à-dire sans prendre de mesures particulières. Mais la tension montait tellement que les menaces de mort ont fini par atterrir devant chez lui. Il raconte ces mauvais souvenirs dans son dernier livre paru aux éditions Casbah, intitulé Délit de survie. La mort dans l'âme, l'écrivain quitte l'Algérie pour survivre en France. Mais la vie a été cruelle avec lui. Puisque le malheur le poursuivra jusqu'en Europe. Il aura à traverser des moments extrêmement difficiles.
En plus de son incapacité à supporter l'exil, il perdra sa soeur dans des circonstances dramatiques. D'ailleurs, écrit-il dans le troisième tome de ses mémoires, ce sont ces drames qui l'ont incité à reprendre l'écriture après une traversée du désert. Ce qui est réconfortant dans la lecture de ce livre, c'est que chacun de nous peut se retrouver à un moment ou à autre au milieu de ces pages sombres. Car quel est cet Algérien qui n'a pas eu à subir les affres des tumultes tels que ceux vécus par Saïd Smaïl. Délit de survie, en plus du vécu autobiographique de l'auteur, est aussi une analyse de la prise en otage politique de la Kabylie, notamment par les deux partis FFS et RCD, lesquels, en promettant le paradis aux citoyens, ont fait pire que le FLN.
Mémoires torturés, paru en 1993 permet au lecteur de découvrir la face cachée du métier de journaliste et la solitude du correspondant de presse. Lors de son séjour forcé en France, Saïd Smaïl a rédigé le deuxième tome de ses mémoires.


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