Selon M.Alem Mohamed Kada, la prochaine édition aura une dimension internationale, avec la participation prévue de 80 poètes et une centaine de groupes bédouins de six pays arabes. La 14e édition du Festival national de la chanson bédouine et de la poésie populaire, qu'a abritée Aïn Tédlès (Mostaganem), s'est achevée jeudi dernier en apothéose. Après trois journées de travaux, il a été constaté que le festival a atteint un palier supérieur dans sa maturité, même si beaucoup reste à faire. Enfin, les organisateurs et les spécialistes des arts populaires et les artistes ayant pris part à cette rencontre, s'en sont sortis avec des recommandations incitant à institutionnaliser ce festival, qui est nécessaire pour la sauvegarde et la revivification du riche patrimoine que recèlent les différentes régions du pays. Cette musique bédouine, à la tradition orale, constitue une part importante de la sensibilité culturelle des bédouins. Depuis les temps les plus anciens, ils y expriment leurs sentiments, leurs espoirs, leurs aspirations et leur conception du monde environnant. Les tribus bédouines accordent une place prépondérante au texte, et à la poésie chantée à l'aide d'instruments rudimentaires, flûte en roseau (gasba), large tambourin (bendir) et percussion longiligne (guellal). Les instruments de musique, leurs habits (djellaba et turban), leur phrasé, leur dialecte, tout dénote leurs fortes racines rurales. La présence de poètes qui accompagnent les chanteurs et musiciens est l'une des caractéristiques majeures de ce genre musical. Cette musique reste aussi l'une des plus proches des modes musicaux qui témoignent un nomadisme lointain. Cette rencontre, organisée par l'APC de Aïn Tédlès en collaboration avec la direction de la culture, a été marquée par la participation de 38 poètes et 18 groupes de chant bédouin issus de 32 wilayas qui leur permettra également de souligner l'intérêt de la transcription de ce legs culturel pour en assurer la sauvegarde au profit des générations futures. D'ailleurs, à cet effet, cette rencontre a été aussi enrichie par des conférences thématiques, des expositions photos et des sorties touristiques sur des sites religieux et archéologiques de la wilaya. De son côté, la représentante du ministère de la Culture, Mme Moudjeb Fatma-Zohra, a mis l'accent sur le rôle des associations à caractère culturel pour la promotion du patrimoine immatériel et la contribution à la formation des artistes dans le domaine de la chanson bédouine et de la poésie populaire. Dans ce même contexte, elle a mis en relief la nécessité d'encourager les chercheurs dans leur entreprise d'exploration du patrimoine culturel pour faire connaître au large public la richesse léguée par les grands chantres du genre bédouin à l'instar des chouyoukh (maîtres) Hamada, Djillali Aïn Tédlès, Charef M'machi, Bendhiba Touhari et tant d'autres. Selon le commissaire du festival, M.Alem Mohamed Kada, la prochaine édition aura une dimension internationale, avec la participation prévue de 80 poètes et une centaine de groupes bédouins de six pays arabes.