Son témoignage corrobore les révélations du repenti Kobbi. Les éléments de la Protection civile étaient hier encore à pied-d'oeuvre pour dégager le puits de douar Gaïd-Gacem, qui contiendrait, selon les révélations du repenti Kobbi, une vingtaine de corps, victimes des terroristes qui sévissaient dans la région. Ce n'est qu'hier que l'équipe de déblayage a pu disposer d'une grue après que l'excavatrice, à laquelle elle avait jusque-là recours,se fut, avérée trop dangereuse pour ces éléments. «Nous ne sommes même pas arrivés à la moitié du puits», confiait un des éléments présents. Estimé à plus de 16 m de profondeur, le puits est obstrué par des blocs de construction provenant de la destruction d'une proche casemate, selon un fellah de la région. Une brigade de la gendarmerie et une autre de la police étaient présentes pour assurer l'encadrement sécuritaire des travaux. Les yeux, à un moment, étaient, tous tournés vers cet enfant d'à peine dix ans qui est venu raconter les horreurs auxquelles il a assisté. Habitant un des trois haouchs entourant le site des fouilles, pas plus haut que trois pommes, il a avoué avoir été confronté, à plusieurs reprises, à des scènes de violences impliquant les terroristes qui ont investi la région. Il dira avoir assisté, entre autres, au dépeçage d'une victime. Les terroristes, qui s'y étaient mis à plusieurs pour accomplir la besogne, auraient, selon son témoignage, jeté les morceaux de la victime dans un regard, aujourd'hui recouvert, à quelques mètres seulement du site des fouilles. L'enfant se serait caché dans les vergers, nombreux dans cette région. Accompagné des éléments de la sécurité, il indiquera très exactement où s'est produite l'horrible scène. Le témoin frappera son auditoire par la lucidité et la précision dont il faisait preuve. «C'est un témoin crédible», dira un policier. «Jusqu'à présent, tout ce qu'il dit corrobore les éléments qui sont en notre possession. C'est presque incroyable!» Cet enfant n'a bénéficié d'aucune assistance psychologique.